1035 - Mgr Macaire, le Dr Joseph et l’encyclique Laudato si’

P4 à 7 - DOSSIER Retour sur la retraite du presbyterium qui s’est tenue du 2 au 6 janvier à Sainte-Anne, avec la participation des coachs de Talenthéo.
P8 à 9 - VIE CONSACRÉE Rencontre avec la prieure et la sousprieure du monastère carmélitain Notre-Dame de la Résurrection à Gourbeyre.
P10 - CAP SUR LES JMJ La caravane des JMJ sur les routes de l’archipel.
P11 à 14 - L’ÉGLISE EN GUADELOUPE POU TIMOUN
P15 - À DIEU Les obsèques du pape Benoît XVI ont été célébrées au Vatican le 5 janvier.
P16 - JOURNÉE MONDIALE DU MALADE
P17 À 19 - VIE DU DIOCÈSE ET DES PAROISSES
P20 - PAROLES ENTENDUES
P21 - SPIRITUALITÉ
P22 - MÉDIAS
P23 - L’OFFICIEL
P24 - DÉ TI-MO KOZÉ

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DOSSIER Le presbyterium en retraite à Sainte-Anne VIE CONSACRÉE Rencontre avec les moniales du Carmel LA REVUE MENSUELLE DU DIOCÈSE Mgr Macaire, Mgr Macaire, le Dr Joseph le Dr Joseph et l’encyclique et l’encyclique Laudato si’Laudato si’ 3 € N°1 035 • Février 2023 (Photo : André de Montaguère)

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«S’ il n’y a pas d’horizon, il n’y a pas de chemin. » (Jean Viard, sociologue). Le Carême est le che- min, l’horizon à atteindre est la vie éternelle. La fin dernière. La profession de foi de Pierre est convain- cante, il repondit a Jésus : Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. » ( Jean 6, 68) C’est le sens des 40 jours de montée vers Pâques que nous allons entamer lors de l’entrée en Carême, le mercredi des Cendres. Josephine Bakhita, l’esclave devenue sainte, la patronne qu’il faut prier pour rompre toutes les chaînes des formes d’esclaves modernes, nous balise le che- min : « Ni la couleur de la peau, ni la po- sition sociale ne sont des obstacles pour devenir sœur »... La « petite mère noire » (Madre Moretta) répétait : « Soyez bons, aimez le Seigneur, priez pour ceux qui ne le connaissent pas. Voyez comme est grande la grâce de connaître Dieu »... Après une longue maladie, elle mourut le 8 février 1947 en invoquant « Notre Dame, Notre Dame ». Nous avons connu la même communauté de destin, celle de la servitude, et la liber- té des enfants de Dieu : « La Vérité vous affranchira », dit Jésus (Jn 8, 32). Le diable est dans les détails, pour éviter des sorties de route et ne pas provoquer des arrêts de parcours, il nous faut vivre autrement le quotidien. Les trois piliers du Carême : la prière, le jeûne et l’aumône (partage) sont les pa- ramètres GPS pour avancer dans la paix. En jugulant les habitudes, les distractions et les bruits de la vie moderne, nous de- viendrons plus réceptifs aux conversions. Nos sœurs Carmélites nous partagent leur secret de vie : « Fais silence et écoute ! » C’est l’invitation à l’INTÉRIORITÉ de sœur Aimée de Marie. Elle ajoute : « L’in- tériorité est le but de l’union à Dieu. » Le guide, LA PAROLE DE DIEU, devien- dra audible et praticable. Nous avançons en quinconce ! Qu’est-ce que « avancer en quinconce » signifie ? Simplement que l’on n’avance pas au même rythme. Nous sommes en décalé. Mais c’est en famille et en peuple, en communauté et en Église que se fait le chemin. Notre marche est syno- dale, une marche ensemble, fraternelle et solidaire. Car on ne se sauve pas seul. Ainsi prendra corps (du Ressuscité) la fraternité universelle, le Royaume et le monde à venir. C’est l’horizon du che- min, l’objet de notre foi : « J’attends la résurrection des morts, et la vie du monde à venir. Amen. » (Credo) Ce qui est valable pour la communauté des Carmélites de Gourbeyre l’est aussi pour toutes les communautés du diocèse et toutes les églises domestiques que sont les familles : « La vie fraternelle, c’est un travail, ça n’est pas donné une fois pour toutes. Sans se décourager, on fait tout pour y arriver en communauté, on doit y tendre... Jésus Christ est le premier de cordée sur ce chemin d’humanité », affir- ment nos sœurs. GARDONS LE CAP ! afin que soit sauvée la Guadeloupe tout entière. (cf. l’éditorial de janvier) ÉDITORIAL Nous avançons en quinconce ! Par le père Silvère NUMA SOMMAIRE P4 à 7 t DOSSIER Retour sur la retraite du presbyterium qui s’est tenue du 2 au 6 janvier à Sainte-Anne, avec la participation des coachs de Talenthéo. P8 à 9 t VIE CONSACRÉE Rencontre avec la prieure et la sous- prieure du monastère carmélitain Notre-Dame de la Résurrection à Gourbeyre. P10 t CAP SUR LES JMJ La caravane des JMJ sur les routes de l’archipel. P11 à 14 t L’ÉGLISE EN GUADELOUPE POU TIMOUN P15 t À DIEU Les obsèques du pape Benoît XVI ont été célébrées au Vatican le 5 janvier. P16 t JOURNÉE MONDIALE DU MALADE P17 À 19 t VIE DU DIOCÈSE ET DES PAROISSES P20 t PAROLES ENTENDUES P21 t SPIRITUALITÉ P22 t MÉDIAS P23 t L’OFFICIEL P24 t DÉ TI-MO KOZÉ Vous souhaitez annoncer un rendez-vous dans L’Église en Guadeloupe, proposer un article ou réagir à l’une de nos publications ? Écrivez-nous à redactioneeg@catholique-guadeloupe.org L’Église en Guadeloupe est un men- suel, veillez à envoyer vos annonces d’événements le plus tôt possible.

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LE MOT DE L’ADMINISTRATEUR APOSTOLIQUE Monseigneur David Macaire, op, archevêque de Martinique Pourquoi Dieu aime la Guadeloupe (1) D’ abord il lui a donné d’être dans les Antilles, pour que nous nous sentions non pas noyés dans un ensemble immense mais chez nous, responsables d’un patrimoine foncier bien à nous. Mais il a aussi fait de la Guadeloupe un archipel pour nous encourager à vivre en communauté avec ceux des autres îles. Une population d’îliens mais ouverte sur les autres et sur le monde, pour échap- per aux mauvais côtés de l’insularité : la pusillanimité, l’isolement, l’égocentrisme ou le makrélage... Dieu a aussi fait de la Guadeloupe une terre vaste et petite à la fois. Il y a de la terre chez nous, il y a des « grands es- paces » et même des espaces sauvages. Sur un si petit territoire nous bénéficions d’une diversité incroyable. Nos âmes peuvent se nourrir de la mer ou de la montagne, des plaines et des mornes, de la ville et des campagnes, de la foule ou de la solitude... et pourtant la Guade- loupe reste à taille humaine.. La Guadeloupe est riche. Merci Sei- gneur. « Riche » parce que le revenu moyen de ses habitants est parmi les plus élevés des Antilles et même du monde ! « Riche » aussi des équipements et avan- tages dont nos voisins osent à peine rê- ver... écoles, hôpitaux, centres sportifs, routes et réseaux, etc. Mais surtout la Guadeloupe est riche de sa nature. C’est surtout là que Dieu manifeste sa tendresse pour nous. Bien sûr, il y a la beauté exceptionnelle des paysages qui attirent des milliers de touristes. Mais il y a surtout de l’eau en abondance, richesse aujourd’hui bien plus précieuse que le pétrole (les chutes du Carbet nous le rap- pellent depuis des millénaires)... Nous avons le soleil ou la géothermie qui nous offrent une possibilité d’indépendance énergétique unique au monde. Dieu aime la Guadeloupe à la folie. Il lui a donné une faune sans bêtes sau- vages trop dangereuses (pa ni sèpen !) et une flore d’une richesse incomparable. Plusieurs centaines de fruits et légumes sont à portée de nos mains et peuvent pousser dans le moindre lopin de cette terre bénie... Quant aux plantes médici- nales de notre biotope, elles sont parmi les plus prometteuses pour les siècles à venir.... Dieu aime les Guadeloupéens. Par les vicissitudes de notre passé, nous sommes héritiers d’une culture à la fois mondia- lisée et enracinée. Chez nous, en nous, l’Afrique, l’Europe, l’Asie et l’Amérique se donnent finalement la main sans se noyer mutuellement. Ici, le village global rêvé par tous est déjà constitué et il n’a pas perdu son âme ! D’innombrables ta- lents (artistes, sportifs, créateurs, scienti- fiques, agriculteurs, politiques, religieux) sont nés chez nous ! Ainsi, notre histoire, certes douloureuse, mais aussi extrêmement riche, a de quoi faire de nous un peuple fort, très fort. Non pas un groupe d’individus victimi- sés et vindicatifs, étouffés sous l’édre- don du consumérisme, ni une jeunesse amnésique lobotomisée par les drogues impérialistes, débauchées et violentes d’un occident dégénéré, mais un peuple de frères pour qui les mots de solidari- té, de liberté, de travail, de courage, de bienveillance mutuelle, de gratitude, de pardon, de réconciliation, de respect, de charité et de foi résonnent plus forts que sur d’autres terres. Et pour couronner le tout, Dieu, par l’Église Catholique, nous a fait le don des sacrements de la Foi et de l’Évangile de Jésus-Christ, sources per- manentes de guérison et de salut. Dieu aime la Guadeloupe… Les Gua- deloupéens le savent-ils ? Comme dirait ma grand-mère : Ka ou vlé enkô ? Poul épi diri ? (1) En hommage à Raymonde Joseph et ses enfants, dont son fils Henry, et à tous les habitants de l’archipel qui honorent le don que Dieu leur a fait et le transmettent aux nouvelles générations. L’Église en Guadeloupe N° 1035 - Février 2023 3 FOCUS Trois centenaires pleines de vie 100 roses pour s?ur Marie-Da - ni?le Madoni, au couvent des s?urs domini- caines de sainte Catherine de Sienne d’Albi ? Trois-Rivi?res : quel bel esprit de service jusqu’au bout ! Elle a été en mission ? la paroisse de Terre-de-Bas, ? Capesterre-Belle-Eau, ? Petit-Bourg dans le service de la catéch?se, entre autres activités paroissiales et éducatives. S?ur Thér?se-Marie Alexandre-Alexis a f?té ses cent ans en octobre : on conna?t ses talents d’artiste qu’elle pratique toujours avec dévouement et humilité dans son atelier ? Trois-Rivi?res. Quant ? S?ur Ma - rie-Bernard Silou, c’est le 12 janvier qu’elle a f?té son jubilé au cours d’une messe concélébrée par plusieurs pr?tres et pré- sidée par le p?re Roland Kinkouni. Toutes d’humilité et de sourire, elles veulent témoigner jusqu’au bout de la bonté de Dieu et de sa proximité fraternellett! Marie-Jeanne Ursule On chonjé pou’w jòdila, Chériben Céleste Vendredi 13 janvier 2017 - Vendredi 13 janvier 2023. 6 lanné jou pou jou, misyon a-w bout si latè. Byennèz pou’w la ou yé la owa Papa Bondyé ! davwa, pou jan ou woulé pou Jézi Sennyè, nou ka kwè ou ja jwenn lavi adan Jézikri. Ou ka viv adan lanmou é jwa a Bondyé. Nou ka mandé-w toujou voyé zyé si kominoté an nou, asèlfen nou kontinyé woulé toujou adan larèl a sa ou montré nou : “Konnèt Jézikri, enmé Jézikri é suiv Jézikri, Jézikri sé tout” . Nou ka di-w kontinyé viv adan bonnè é limyè étèwnèl owa Papa Bondyé. Fwansliz

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EEG : Tous les prêtres de Guadeloupe sont réunis pour la « retraite des prêtres ». De quoi s’agit-il ? Mgr Macaire : « Chaque année, les prêtres doivent consacrer un temps à la retraite spirituelle, un temps de ressourcement. Ça fait partie du métier, pourrait-on dire, et c’est obligatoire. En revanche, la retraite n’est pas organisée dans tous les diocèses de la même manière. Ça peut être un temps de retraite individuelle par exemple. Aux Antilles, nous faisons le choix d’une retraite commune, une semaine durant laquelle les prêtres — ils sont une soixantaine en Guadeloupe — sont rassemblés. » EEG : Comment se déroule cette semaine de retraite ? Mgr Macaire : « Traditionnellement, lors de la retraite, nous alternons entre des conférences animées par un prédicateur et des temps plus ou moins en silence. Cette année, avec le conseil épiscopal, nous avons souhaité aller plus loin et c’est une retraite un peu particulière qui est proposée puisque nous avons invité Talenthéo. Talenthéo est une association qui réunit des coachs d’entreprise catholiques qui se mettent gratuitement à la disposition des prêtres (lire aussi en pages 5 et 6). Ils sont venus présenter des outils qui ont montré leur efficacité dans le monde professionnel et la manière dont nous pouvons nous les approprier, des outils d’approfondissement de l’enseignement spirituel, des outils qui permettent la mise en œuvre de ces enseignements. » EEG : Concrètement, comment cela se passe-t-il ? Mgr Macaire : « Le prédicateur a travaillé sur l’Épître de saint Jacques pour construire un parcours de conversion de nos relations : relations avec nous- mêmes, avec les autres, quand il s’agit de communication non-violente ou de la gestion des conflits par exemple, et relation avec Dieu. Chaque jour, nous avons un enseignement spirituel, suivi d’exercices avec des outils de dévelop- pement personnel. Par exemple, saint Jacques nous parle de la langue qui peut tuer. Cela renvoie à différents types de gestion des conflits. » EEG : C’est une approche nouvelle pour l’Église ? Mgr Macaire : « C’est assez nouveau en France, où nous avons une tradition latine ecclésiale. Mais les Anglo-Saxons sont passés depuis longtemps à ce type de retraite. Bien sûr, tout n’a pas été modifié. Nous conservons des temps de prière, de partage, et nous nous retrou- vons le soir lors de veillées par exemple. On peut parler d’une évolution. C’est en tout cas une première en Gua- deloupe, cette manière d’interroger le ministère et la vie du prêtre. On parle parfois des maris qui, au fil des années, s’ancrent dans de vieilles habitudes, ne prêtent même plus attention à leur femme… Eh bien nous aussi, on peut, au fil du temps, s’enfermer dans des habitudes de vieux garçons, oserais-je dire… Et parfois, il faut accep- ter de se faire bousculer, comme le dit en créole une chanson guadeloupéenne que j’aime beaucoup : « Se laisser chambouler par la Parole comme le feu dans les cannes. » EEG : Comment cette évolution a-t-elle été perçue par les prêtres ? Mgr Macaire : « Certains ont pu être surpris, notamment du fait que deux femmes laïques (les coachs de Talen- théo, NDLR) soient intervenues dans la retraite des prêtres. C’est inédit. » EEG : C’est une façon de faire montre d’ouverture pour l’Église ? Mgr Macaire : « Pas vraiment, car ce n’est pas de la démagogie, c’est Vatican II qui invite les laïcs à prendre leurs responsa- bilités au sein de l’Église, avec cette idée Mgr Macaire : « Parfois, il faut accepter de se faire bousculer » Du lundi 2 au vendredi 6 janvier, les prêtres de Guadeloupe étaient réunis à Sainte-Anne pour une semaine de retraite sacerdotale. Explications avec Mgr David Macaire, administrateur apostolique. Cette année, les prêtres du diocèse, réunis autour de l’admi- nistrateur apostolique, Mgr David Macaire, ont eu droit à une retraite un peu différente, avec l’interven- tion de coachs certifiés de Talenthéo. RETRAITE DES PRÊTRES 4 L’Église en Guadeloupe N° 1 035 - Février 2023

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L’Église en Guadeloupe N° 1 035 - Février 2023 5 RETRAITE DES PRÊTRES que le prêtre n’est pas le seul sachant. La théologie n’est pas hors-sol et les hommes et les femmes qui s’investissent pour l’Église nous aident en ce sens. » EEG : Le pape Benoît XVI est décédé le 31 décembre. Est-ce que cet événement a modifié le programme de la semaine ? Mgr Macaire : « Non, cela n’a pas modifié la semaine qui vient de s’écouler. Je di- rais plutôt que le décès de Benoît XVI a donné de la profondeur à notre retraite. Ensuite, ceux qui le souhaitaient ont pu assister jeudi, très tôt, à la retransmis- sion de ses funérailles. » Propos recueillis par Caroline BABLIN Talenthéo est un réseau de 80 coachs chrétiens et certi- fiés, tous professionnels de la relation et de la gouver - nance, qui s’engagent à mettre bénévolement leurs compétences au service de l’Église. Sessions de formation et coaching individuel L’association, fondée par des laïcs chrétiens, existe depuis 15 ans et au cours des cinq dernières années, les coachs ont accompagné 250 prêtres dans le cadre du Parcours Talenthéo, 85 supérieurs de communau- té ont été formés au sein de l’institut Talenthéo, 90 prêtres et religieux ont pu bénéficier d’un coaching individuel, sans oublier les séminaires et sessions mis en place au sein des dio- cèses, comme c’était le cas, en Guadeloupe, à l’occasion de la retraite des prêtres. Du parcours Talenthéo à Scoladéo Des parcours types sont proposés, sur le modèle de ceux proposés à des chefs d’entreprise. L’un de ces parcours, par exemple, des- tiné aux prêtres et religieux, s’articule en deux cycles d’une année, à raison de 2 à 3 jours de formation à Paris chaque mois. Ces sessions sont l’occasion d’aborder des questions telles que « comment déléguer, moti- ver et animer mon équipe ou ma communauté ? », « comment élaborer une vision pour ma paroisse, mon diocèse, ma com- munauté ? », « comment stimuler la créativité pour l’évangélisation et accompa - gner des disciples-mission- naires ? », etc. Par ailleurs, depuis 2018, Scoladéo est une offre d’accompagnement spécialement destinée aux responsables de l’enseigne- ment catholique. Talenthéo, des coachs au service de l’Église La retraite des prêtres s’est déroulée à l’hôtel Le Rotabas, à Sainte-Anne. « Le diocèse ne dispose pas de lieu pour réunir tous les prêtres. C’est pourquoi nous faisons le choix d’organiser la retraite dans un complexe hôtelier habitué à recevoir des séminaires. Ça ne coûte pas plus cher que d’entrenir un lieu toute l’année et c’est aussi plus simple au niveau logistique, organisation des repas, etc. », explique Mgr Macaire. « C’est une première en Guadeloupe, cette manière d’interroger le ministère et la vie du prêtre. »

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RETRAITE DES PRÊTRES Aimer l’autre : de la Parole aux actes, avec Talenthéo Élisabeth Cayla et Clotilde Boyer, coachs certifiées, ainsi que le père Paul Dollié, de l’association Talenthéo, ont accom- pagné les prêtres durant leur semaine de retraite. «S i on est bien ensemble, les paroissiens sont bien », déclare d’emblée le père Paul Dollié, prédicateur lors de la retraite des prêtres et membre de Talenthéo (lire en page 5). « Aimer quelqu’un, travailler ensemble, c’est compliqué. Nous avons tous des histoires différentes et l’objectif est de tirer partie de cette diversité. Cela va dans le sens de la synodalité. » Comme dans n’importe quelle société, les prêtres doivent travailler ensemble au sein du diocèse, avec les laïcs dans leur paroisse. Ils sont amenés à fixer des objectifs, déléguer, gérer des conflits par- fois… Si, dans le milieu professionnel, il est aujourd’hui acquis qu’on ne naît pas manager, que gérer une entreprise, une équipe, cela s’apprend, pourquoi en irait-il autrement pour les prêtres ? À la différence notable tout de même que ces derniers disposent d’un socle solide sur lequel s’appuyer, la spiritualité, la Parole et des textes tels que l’Épître de saint Jacques. Faire le lien entre l’Écriture et la dimension humaine « J’ai créé un parcours en partant de l’Épître de saint Jacques (1), sur lequel je travaille depuis quatre ans », explique le père Paul Dollié. « L’Église parle beau- coup d’amour mais n’explique pas com- ment aimer l’autre, comment regarder les non-croyants. C’est comme si j’avais une Ferrari, elle a tout ce dont on peut rêver, mais elle ne peut pas sortir du ga- rage parce qu’il me manque les clés pour la conduire. » L’objectif est alors de faire le lien entre l’Écriture, la dimension spirituelle et la dimension humaine. C’est à ce stade qu’interviennent les coachs de Talenthéo. « Nous sommes là pour réfléchir, en partant de nos ex- périences, et trouver des façons de faire pour mieux travailler ensemble, cela peut passer par des techniques de gestion des conflits, des méthodes de communica- tion non violente, des notions de mana- gement… », expliquent Elisabeth Cayla et Clotilde Boyer, coachs intervenantes dans le cadre de la retraite des prêtres. Par exemple, quels sont les signaux si un prêtre dialogue mal avec les laïcs ? « Peut-être le prêtre ne sait-il pas délé- guer, ou il délègue mal », note le père Paul Dollié. « Peut-être que, lorsqu’il confie une tâche, il n’explique pas correc- tement ce qu’il attend, il oublie de fixer un délai. Et de là peuvent naître des in- compréhensions. » Ce sont ces outils que les coachs de Talenthéo sont venus apporter aux prêtres du diocèse. Des outils pour co- construire, mieux travailler ensemble, avec leurs paroissiens, avec les laïcs qui s’engagent pour l’Église… et aussi avec les non-croyants. D’une pastorale de conservation à une pastorale missionnaire « Dans les Évangiles, Jésus est en route, il fait des rencontres, il choisit ceux qui vont le suivre et il leur parle. Nous, au- jourd’hui, nous faisons l’inverse. Nous sommes dans nos églises, et ce sont les croyants qui viennent à nous pour que nous leur parlions. L’objectif est d’inviter chacun à se (re)mettre en route, comme Jésus l’a fait », explique le père Paul Dol- lié. Soit, en d’autres termes, « passer d’une pastorale de conservation à une pastorale missionnaire », un autre aspect de la démarche développée par Talen- théo. Caroline BABLIN (1) Le livret du « Parcours saint Jacques sur les relations » est accessible en ligne, sur le site de la paroisse Saint-Laurent, à Paris : www.asaintlaurent.com, onglet « activités », puis « formations ». POUR ALLER PLUS LOIN… Le père Paul Dollié est l’auteur d’un livre intitulé Vivre nos relations dans la paix, paru aux Éditions des Béatitudes, dans la collection « Outils missionnaires ». Lire aussi en page 22. 6 L’Église en Guadeloupe N° 1 035 - Février 2023 De gauche à droite, le père Paul Dollié, Élisabeth Cayla et Clotilde Boyer, coachs de Talenthéo.

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L’Église en Guadeloupe N° 1 035 - Février 2023 7 « Au début de chaque année civile, durant cinq jours, les prêtres sont invités à quitter leurs activités habituelles pour vivre la retraite du presbyterium. Cette année était particulière car la retraite était animée par deux laïcs du groupe Talenthéo et d‘un prêtre de la communauté de l’Emmanuel. […] Voici ce que je retiens des enseignements… Le prêtre doit être un prêtre relationnel. Il s’agit “d’entrer en relation avec l’autre sans jugement et de manière désintéressée”. Cette relation passe par le fait de maîtriser notre langue car “celle-ci a le pouvoir de diriger ou de détruire ou encore d’apporter la bénédiction”. Le prêtre est invité à “gouverner avec sagesse”. “Être sage, c’est avoir des actes empreints de douceur.” La sagesse passe par la bonne conduite du prêtre vis-à-vis des laïcs. Le prêtre “parfois se mettra devant pour indiquer la route et soutenir l’espérance du peuple, d’autres fois il sera simplement au milieu de tous dans une proximité simple et miséricor - dieuse, et en certaines circonstances il devra marcher derrière le peuple, pour aider ceux qui sont restés en arrière et – surtout – parce que le trou- peau lui-même possède un odorat pour trouver de nouveaux chemins.” (Joie de l’Evangile). Il doit accueillir les remarques bienveillantes des fidèles laïcs ou de ses confrères. Avant de parler, “il s’agit de surveiller les intentions de notre cœur. Lors des mésententes, il s’agit de dire le mal directement à la per - sonne et non à nos amis (Mt 18,15-18), d’être miséricordieux avec nous et surtout de prier pour celui qu’on doit corriger ou qui nous veut du mal. N’oublions pas aussi de laisser Dieu changer notre cœur”. De temps en temps, le prêtre doit gérer les conflits et non pas les fuir (Jc 4,1). “Le conflit fait partie de la vie de l’Église. Nous grandissons par les crises et nous sommes restaurés par une saine gestion des conflits.” Certaines fois, il est nécessaire de faire appel à un médiateur. Rappelons-nous que le prêtre et le chrétien en général est appelé à être “artisan de paix”, c’est-à-dire à veiller sur les propos exprimés afin que ceux-ci n’allument pas un feu. Quelques confidences… Pour mieux nous connaître, nous avons fait certains exercices ou jeux. Celui qui m’a marqué le plus est celui-ci : à tour de rôle, chaque prêtre avait un confrère face à lui et il devait lui dire ce qu’il appréciait chez lui et réciproquement. Une autre fois, en groupe de trois, nous avons vécu une démarche d‘intercession… Merci Seigneur pour les animateurs de Talenthéo et le prêtre de l’Emma - nuel qui nous ont donné des clés pour vivre notre ministère autrement avec ceux que tu nous as confiés par le biais de l’évêque. » Père Gérard FOUCAN, vicaire épiscopal « Un prédicateur de la trempe du père Michon, après des années de ministère, avait conclu : “les catégories les plus difficiles à évangéliser sont les religieuses et les prêtres”. Mais vous, père Paul, Élisabeth, Clotilde et vos époux, vous vous êtes ligués pour tenter de relever le pari. Pendant ces cinq jours, vous avez insisté sur la vie commune, la vie fraternelle et le vivre-ensemble, l’unité de notre presbyterium. Vous nous avez encouragés à apprendre à entendre, à nous écouter et à savoir répondre. Père Paul, vous nous avez aidés à relire la lettre de Jacques. À travers ce parcours, vous nous avez proposé un retour sur notre ministère de prêtre, en charge des âmes. À travers les exercices pratiques, Élisabeth et Clotilde, vous nous avez appris à être attentifs à l’autre, en suivant ses mouvements, juste en utilisant des “pointes bic”, sans mots. C’est encore plus facile, quand nous reconnaissons que nous allons dans la même direction. Pour ce faire, nous devons nous connaître et reconnaître nos angles morts. L’autre n’est pas un objet à utiliser. Mais celui avec lequel nous devons entrer dans une relation gagnant-gagnant. Hommes de foi, nous ne devons pas rester seulement dans le discours, des paroles pieuses, mais que nos œuvres manifestent ce fait. Nous devons pratiquer ce que nous disons dans nos homélies. Et surtout, vous nous avez rappelé que l’expérience est supérieure à l’enseignement. Les fidèles nous regardent vivre : “Quand j’entends M. le curé en chair, je suis passionné ; quand je le vois vivre, je suis rassuré !” Vous nous avez rappelé que nous devons continuer notre formation intellectuelle aussi bien que spirituelle. Les fidèles se rendent compte facilement si nous sommes des prêtres qui prient ou qui parlent, qui lisent ou répètent. Notre vie de pasteurs, comme pour tout chrétien, est soumise aux cinq éléments pour grandir : Ac 2, 42-47. Sans la prière, nous tombons dans l’activisme sans autorité et avec une perspective risquée. En tant qu’hommes de paroles, nous devons apprendre à maîtriser notre langue, bien choisir nos mots pour conduire nos fidèles à Dieu, non à notre personne. Nous ne sommes pas des stars. C’est notre conduite vers le haut qui témoignera de notre sagesse. À travers ces cinq jours, nous accueillons le message de la nécessité d’un presbyterium uni et responsable, utilisant tout signe de conflit pour grandir notre Église vers la sainteté. Le Seigneur ne veut pas seulement nous trouver en réunion, mais unis, lors de sa venue. Chers père Paul, Élisabeth, Clotilde et époux, nous vous promettons sous peu un bon feed-back de notre conversion et mission. » Père Lavaud CHRISTOPHE, curé de la paroisse de Sainte-Anne MERCI…

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8 L’Église en Guadeloupe N° 1 035 - Février 2023 JOURNÉE DE LA VIE CONSACRÉE « Viens, fais silence et écoute » Le 2 février, jour où nous célébrons la présentation de Jésus au temple, a été institué Journée mondiale de la Vie consacrée par Jean-Paul II. À cette occasion, nous avons rencontré sœur Aimée de Marie, nouvelle prieure du monastère carmélitain Notre-Dame de la Résurrection à Gourbeyre, et sœur Angèle, la sous-prieure, pour comprendre ce message si important pour tous les chrétiens, et en particulier notre Église diocésaine. Quel est le sens profond de votre vie de carmélite ? « Le sens profond de notre vie de carmélites, c’est l’intériorité dont le but est l’union à Dieu, source de fécondité spirituelle et apostolique. Tout chrétien est appelé à la sainteté, comme l’a rap- pelé Pape François dans son exhortation apostolique Gaudete et Exsultate. Tout baptisé doit vivre de cette vie intime avec le Seigneur pour que sa vie ait du sens et porte du fruit. Le Seigneur nous le dit dans le Lévitique (19,1) : “Soyez saints !” Cela est particulière- ment exigeant pour nous qui y sommes appelées par vocation. Nos papes n’ont cessé de nous y exhorter, notamment saint Jean-Paul II quand il nous a dit, entre autres : “Vous êtes les avant-postes de l’Église en marche vers le Royaume” (allocution aux moniales cloîtrées à Avila, 1er novembre 1982, NDLR). Cette vocation, pur don de Dieu, le prophète Élie en est le premier instigateur : “Il est vivant le Seigneur Dieu devant qui je me tiens !” (1R 17,1). C’est la devise première du Carmel, admirablement reprise plusieurs siècles plus tard par la célèbre réformatrice espagnole, Thérèse d’Avila : “Que rien ne te trouble que rien ne t’épouvante, Dieu seul suffit !” Une de ses illustres filles du XXe siècle, sainte Thérèse Bénédicte de la Croix (Édith Stein) précise : “Se tenir de- vant Dieu pour tous !” Ainsi l’existence d’une carmélite pourrait se résumer en deux axes convergents : la primauté de l’amour pour Dieu (le charisme du Carmel étant l’oraison) et l’intercession pour le monde. Parmi les congrégations présentes dans notre diocèse, citons nos sœurs de saint Joseph de Cluny, dont la fondatrice, la bienheureuse Anne-Marie Javouhey, affirmait : « Une sœur de Cluny est doublée d’une carmélite ». Dans son sillage, sœur Joseph-Marie, actuelle- ment Provinciale, avait trouvé l’image de l’arbre pour expliquer aux jeunes le sens du Carmel : “L’Église est comme un arbre. Les carmélites sont les racines de cet arbre qui puisent la sève pour que les branches (les sœurs apostoliques et les chrétiens) portent des fleurs et des fruits.” Image évocatrice s’il en est ! » Cette fête de la vie consacrée porte en elle une lumière pour le monde d’aujourd’hui. Pouvez-vous en actualiser le message pour tous les chrétiens de notre diocèse ? « Belle fête de la lumière qu’est la présentation de Jésus au temple. Elle remémore pour nous la présentation de Samuel, et la présentation de Marie. Jour de lumière, symbole du Christ ressuscité, parce que cette fête de la Présentation témoigne de l’amour inconditionnel de Dieu. La vie consa- crée est au cœur de l’Église ! Et pour aller plus loin dans la réflexion, il s’agit du “déjà là” et du “pas encore” de ce que sera le monde à venir vers lequel nous tendons. Nous continuons l’œuvre du Christ aujourd’hui ! C’est Jésus qui est toujours et partout la tête du corps qu’est l’Église depuis la nuit des temps et jusque dans l’éternité. On parle de vie consacrée parce que nous avons professé trois vœux : la pauvreté, la chasteté, l’obéissance. Et nous avons à cœur de les renouveler ce jour-là, selon les trois recommandations soulignées par Jean-Paul II : demeurer dans l’Action de Grâce ; mieux connaître et apprécier la vie consacrée ; célébrer solennelle- ment la vie consacrée au cours d’une belle célébration digne de la louange de Dieu. La vie consacrée continue l’œuvre du Christ. Osons citer cette affirmation maintes fois répétée par père Brice Gourdin : “Si la vie religieuse n’existait pas, il faudrait l’inventer.” Pour actuali- ser le message, regardons la quantité de congrégations religieuses qui existent, la variété des charismes. N’est-ce pas édifiant et porteur d’espérance ? » « Même si c’est vers la lumière que nous avançons, c’est dans la nuit concrètement que nous marchons le plus souvent. » Cette intuition initiée par saint Jean de la Croix a été déployée dans de multiples conférences par Mgr Guy Gaucher, lui-même carme et évêque de Lisieux. « Comme cela est vrai aujourd’hui plus encore ! » disait une jeune en cheminement dans une rencontre voca - tionnelle dernièrement. Que pourriez-vous lui dire pour l’encourager à s’engager ? « Nous lui dirions sans hésiter la phrase de saint Paul : “Il faut toujours espé- rer contre toute espérance.” C’est au SœurAimée de Marie Sœur Angèle

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L’Église en Guadeloupe N° 1 035 - Février 2023 9 moment où le Christ est mort sur la Croix qu’il a été vainqueur du monde. Aujourd’hui, on focalise tout sur la su- perficialité et le négatif avec la médiati- sation à outrance, et les réseaux sociaux souvent si débridés. Et pourtant il y a toujours et partout de si belles choses qui se vivent, mais les médias n’en parlent généralement pas. Et c’est bien dommage ! Trois conseils pour avancer : fréquenter les Écritures ; s’accrocher à la Parole de Dieu ; nourrir sa foi dans la prière ; regarder le Christ qui est le modèle parfait et qui est la Tête. Ainsi cette jeune ne se laissera pas ébranler par les turpitudes et les turbulences que vit l’Église aujourd’hui. » Quels sont les chemins du discernement vocationnel ? « C’est l’appel qui est premier. Demeurer ouvert et disponible pour entendre cet appel de Dieu : et c’est par la prière, et la vérité de notre conscience inté- rieure que l’on peut discerner. Pour cela aussi, il convient d’être accompagné par quelqu’un ou quelqu’une sur lequel ou laquelle on peut s’appuyer en toute confiance et qui peut nous guider. Soyons surs que le Seigneur agit quand on le Lui demande avec foi et convic- tion. Nous l’avons personnellement toujours expérimenté. “Viens ! Fais silence… Écoute…” Ce conseil lumineux pourrait éclairer nos consciences, apaiser notre cœur. Encore faut-il que l’on accepte de ne pas se laisser envahir par les moyens technologiques qui nous distraient de nous-mêmes, et entretiennent un bruit constant. Osons poser notre portable pour entrer en notre profondeur, là où Dieu habite et nous attend : “Faisons silence, pour écouter Celui qui a tant à nous dire.” (Sainte Élisabeth de la Trinité). » « C’est la Fraternité qui manque le plus à notre monde aujourd’hui ! », aime répéter frère Francklin Armand. Comment, en communauté, réussissez-vous à la mettre en pratique ? « Il faut comprendre que nous sommes des cénobites, à la fois ermites et en communauté. Nous vivons en commu- nauté, nous faisons tout ensemble et nous avons une règle à suivre. La règle et la vie de communauté ainsi appli- quées induisent la fraternité. La frater- nité n’est pas un acquis, elle se construit au fil des jours. Dans la sérénité, dans l’attention et le respect des autres, dans la confiance en Dieu, se construit notre vie fraternelle, qui est un havre de paix, de liberté, et de bienveillance. Mgr Pascal Roland a écrit : “La vie consacrée est importante par son être et non par la réalisation d’œuvres !” (dans les Amis des Monastères n°205, NDLR). Mais ne vous y trompez pas : nous demeurons totalement à l’écoute du monde et de ses questions, et de ses souffrances terribles que l’on porte journellement dans nos prières. La vie fraternelle, c’est un travail, ça n’est pas donné une fois pour toutes. Sans se décourager, on fait tout pour y arriver en communauté. On doit y tendre dans le monde partout où l’on se trouve : Jésus-Christ est bien le premier de cor- dée sur ce chemin d’humanité-là ! » Propos recueillis par Jean-Marie GAUTHIER w Lors de la Journée de la vie consacrée de 2013, le pape Benoît XVI disait : « Ne vous unissez pas aux prophètes de malheur qui proclament la fin ou le non- sens de la vie consacrée dans l’Église de nos jours, mais revêtez-vous plutôt de Jésus-Christ et revêtez les armes de lumière — comme exhorte saint Paul en Romains 13 — en demeurant éveillés et vigilants. » w « La vie consacrée est le déploiement de la grâce du baptême et de la confirmation. […] Sans cette expression prophétique de la vie consacrée, l’Église n’aurait plus sous les yeux le mode de vie du Christ et manquerait de modèle pour Le suivre… Sans la vie consacrée, l’Église manquerait de souffle évangélique et missionnaire, et ne pourrait donc pas répondre adéquate- ment à sa mission. » Mgr Pascal Roland, dans les Amis des Monastères n°205 de janv. fév. mars 2021. w « La radicalité évangélique n’appartient pas seulement aux religieux, elle est de- mandée à tous. Mais les religieux suivent le Seigneur d’une manière spéciale, sur un mode prophétique. » Pape François (Réjouissez-vous, n°1) w « La vie consacrée, surtout pendant les périodes difficiles, est une bénédiction pour la vie humaine et pour la vie de l’Église elle-même. » Saint Jean-Paul II (Vita Consécrata, n°87) Ils parlent de la vie consacrée… Photos : Simon Barlagne

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10 L’Église en Guadeloupe N° 1 035 - Février 2023 JOURNÉES MONDIALES DE LA JEUNESSE La caravane des JMJ-2023 est en route EEG : La pastorale des jeunes, surtout en vue des JMJ, « englobe toute une pédagogie de l’élan, une éducation à la fraternité et une théologie de l’apprentissage (Dieu à notre portée !) si l’on peut dire ». Ainsi s’exprimaient les membres du groupe Praise quand ils sont venus à la rencontre des jeunes en Guade- loupe. Pouvez-vous, en tant que responsable de la pastorale des jeunes du diocèse, vulgariser cette démarche spirituelle qui met le diocèse en mouvement ? Père Kaze Eugène : « Tu ne crois pas si bien dire : une pédagogie de l’élan, une éducation à la fraternité et une théolo- gie de l’apprentissage... l’organisation des JMJ est un “clin’Dieu” : une école de vie. Jeunes et accompagnateurs peuvent y trouver une formidable opportunité d’améliorer leur personnalité et leur foi. » EEG : Comment fédérer tout le monde, à part sur les réseaux sociaux, dans le concret pour que sainement la maïeutique prenne ? P. Kz : « Pour tenir le cap jusqu’en juillet, il est impératif de revenir aux fonda- mentaux du dernier synode “commu- nion, participation et mission”. Surtout la communion, car pour fédérer tout le monde, ce ne sera pas seule- ment avec les réseaux sociaux ou des réunions Zoom. J’appelle les acteurs de la Pastorale des jeunes du diocèse, notamment les jeunes et accompagna- teurs, les confrères prêtres et les parents à se mobiliser chacun dans son rôle. Il ne s’agit pas de la pastorale des grands événements. Mettons la main dans le cambouis. Après un discernement, des pèle- rins JMJ ont été désignés pour repré- senter le diocèse : un grand merci pour cette étape, ô combien délicate dans le choix. Toutefois, la délégation 971 ne peut pas se permettre d’envoyer des jeunes à la rencontre d’autres jeunes de culture différente sans se préparer. Il existe une grande tentation, de dire qu’on n’est pas dispo- nible... En fait, personne n’est disponible lorqu’il s’agit de l’Église. De grâce, avant de partir aux JMJ, les participants doivent apprendre à se connaître mutuellement et connaître le projet. Cela est possible grâce à des rencontres pédagogiques, éducatives et fraternelles : c’est ce que l’équipe JMJ propose. Notre délégation sollicite la confiance des chrétiens du diocèse. Le peuple de Dieu en Guadeloupe manifeste déjà son soutien spirituel et financier. La balle est dans notre camp d’acteurs pastoraux pour une entière participation dans l’ac- complissement de cette noble mission d’Église... Nou sé Légliz, Légliz sé nou tout. » EEG : Quels sont les temps forts qui vont jalonner le parcours d’ici juillet ? P. Kz : « Le calendrier-JMJ est complet et attractif vu l’ampleur de la tâche et les ojectifs de la délégation 971 : - une caravane JMJ le 4e dimanche de chaque mois, chaque fois dans une paroisse différente... - quatre week-ends de préparation pour les pèlerins Jmjistes à Saint-Jean-Bosco, Marie-Galante, Capesterre-Belle-Eau et Sainte-Anne. - le 19 mars, place de la Victoire et sur le parvis de l’église Saint-Pierre et Saint- Paul à Pointe-à-Pitre : chemin de croix et concert spirituel. - le 23 avril, festi-solidarité-JMJ : tournoi de football avec trois équipes (prêtres, jeunes JMJistes et vétérans). - le 9 août, une messe des retrouvailles en Guadeloupe avec les JMJistes et des jeunes Martiniquais et Guadeloupéens qui ne seront pas partis au Portugal. EEG : Quels sont les témoins qui vont inter - venir ? P. Kz : « Une flopée de témoins participe au projet JMJ-2023 validé par Mgr Macaire. Parmi eux, nous comptons des prêtres, des religieux, des médecins, des pompiers, etc. En effet, les orienta - tions du pape François sont claires : 1. Il insiste beaucoup sur l’écoute sacramentelle et humaine des jeunes pour la confession et l’échange instructif. 2. Il recommande aux jeunes de réaliser des expressions culturelles à travers la musique, la chorégraphie, etc. 3. Il demande d’apprendre aux jeunes la méthode pour témoigner : « être capable de parler de sa foi ». À part les exigences du pape, des inter- venants nous préparent à l’animation de groupe, la gestion des conflits, la formation aux premiers secours et à la nutrition saine et équilibrée. Avec un tel programme, la délégation 971 ne chôme pas ! » * Lire aussi en page 23 « Après un discernement, des pèlerins JMJ ont été désignés pour représenter le diocèse. » Du 1er au 6 août, se tiendront les Journées mondiales de la jeunesse à Lisbonne, au Portugal. En Guadeloupe, un groupe de jeunes pèlerins se prépare à vivre l’évènement. Explications avec le père Kaze Eugène, responsable de la Pastorale des jeunes.

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L’ÉDITO F évrier ! Un mois entre festivités carnavalesques et entrée en carême ! La journée du 2 février est placée sous le signe de l’action de grâce parce qu’il est beau de remercier le Seigneur pour le grand don de la vie consacrée qui enrichit l’Église par le dévouement de vies totale - ment données au Seigneur et aux frères. Les chrétiens commémorent ce même jour la présentation de l’Enfant Jésus au Temple, commu - nément appelée la Chandeleur ou « fête de la lumière ». Pour vous, jeunes, ce mois de février est joyeux ! Que ce soit à l’école ou à la maison, ce mois est synonyme de carnaval, musique, costumes ! Amusez-vous bien mais soyez prudents et attentifs aux consignes des parents et des animateurs ! Avez-vous entendu parler de sainte Thérèse de Calcutta (mère Térésa, 1910-1997), qui soignait les mori- bonds en Inde, et de sœur Emma - nuelle (1908-2008), qui s’occupait des chiffonniers du Caire en Égypte ? Toutes les deux disaient détenir le secret du bonheur : « Donne tes mains pour servir et ton cœur pour aimer », disait mère Térésa ; « Renonce aux choses inutiles et partage », disait sœur Emmanuelle. Et encore : « Donne ton sourire… et recommence. » Prenons exemple sur elles pour un beau mois de février ! L es origines du carnval sont multiples et remonteraient à l’antiquité. Les Grecs vouaient cette célébration au dieu de la fécondité, du vin et de la vé- gétation, Dionysos. Déjà à l’époque, les défilés étaient de mise ainsi que des représentations théâtrales fes- tives. Rome organisait les Satur- nales, de grandes fêtes en l’honneur du Dieu de l’agriculture et du temps, Saturne. C’était aussi l’occasion de profiter de mascarades dans toute la ville pendant plusieurs jours. Au Moyen Âge, l’Église catholique, d’abord opposée à ces festivités hé- ritées de traditions païennes, finit par se les approprier. Dès le VIIIe siècle, le temps du carême et la fête de Pâques sont instaurés dans les mœurs. Le carnaval précède alors le carême. Et la tradition s’est perpé- tuée jusqu’à aujourd’hui. Le carnaval aux Antilles fran- çaises a des racines fortement ancrées dans les traditions cultu- relles européennes, avec des ap- ports africains et amérindiens très marqués, pour rappeler les ori- gines païennes du carnaval, fête dédiée à la fécondité et la fertilité. La tradition du carnaval remonte au temps des colons, au XVIIe siècle. L’idée était alors de faire la fête avant que ne commencent les res- trictions dues au carême. Après quelques années, les esclaves ont pu participer, et c’était pour eux l’occasion de se moquer de leurs maîtres sans que ceci porte à consé- quence. Cette liberté carnavalesque s’est estompée avec le temps en sui- vant l’évolution de la société et l’ap- parition d’une certaine égalité entre tous. Cela dit, le carnaval reste tout de même une belle opportunité de rêver, notamment pour les enfants qui aiment entrer dans la peau de leurs héros préférés, le temps d’une journée. Chez nous, les festivités débutent le dimanche suivant l’Épiphanie et se terminent le mercredi des Cendres, mais atteignent leur paroxysme lors des « jours gras » qui seront fêtés cette année du 19 au 21 février. Carnaval, défilé, déboulé… Par Gisèle ACOMAT, déléguée pour la catéchèse Entre fête et recueillement L’Église en Guadeloupe N° 1 035 - Février 2023 11 POUPOU TIMOUNTIMOUN LA REVUE MENSUELLE DU DIOCÈSE Chaque année au mois de février, le carnaval est célébré dans de nombreux pays. On se déguise, on défile en fanfare et dans une ambiance très conviviale. Pour les enfants, le carnaval est l’occasion de rêver et de se glisser, pendant quelques heures, dans la peau de leur héros préféré.

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12 L’Église en Guadeloupe N° 1 035 - Février 2023 L’ÉGLISE EN GUADELOUPE POU TIMOUN Le jubilé de sainte Thérèse Si tu habites à Prise d’Eau ou à Basse-Terre, le nom de sainte Thérèse ne t’est pas inconnu ! Tu as sûrement envie d’en savoir un peu plus sur cette jeune fille décidée qui entre au couvent à l’âge de 15 ans, et prend le nom de Thérèse de l’Enfant-Jésus, car elle a découvert le secret de Dieu qui rend fort et heureux toute la vie. D u 7 janvier 2023 au 8 janvier 2024, on célèbre une année jubilaire pour le 150e anniversaire de la naissance de Thérèse et le 100e anniversaire de sa béatification. Deux sanctuaires invitent le peuple de Dieu à venir puiser à la Source de la vie et l’œuvre de Thérèse : Lisieux et Alençon en France. Des pèlerins des cinq continents y sont attendus ! En effet, le 2 janvier 1873 naissait Thérèse Martin à Alençon, en Normandie. Cinquante années plus tard, le pape Pie XI annonce la béatification de sœur Thérèse, qui sera canonisée en 1875 puis proclamée Docteur de l’Église à Rome par le pape Jean-Paul II en 1997 (le plus jeune Docteur de l’Église et la seule femme Docteur en France). À noter : au sens courant, un jubilé est une fête qui célèbre l’anniversaire d’un événement. Thérèse Martin naît le 2 janvier 1873 à Alençon, en Normandie. Elle est très heureuse, avec ses parents qui l’aiment beaucoup. Le papa est horloger. Thérèse a quatre sœurs : Marie a 13 ans, Pauline a 12 ans, Léonie a 10 ans et Céline a 4 ans. La vie de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus Thérèse est une petite fille parfois capri- cieuse, mais qui sait aussi être gentille. Elle est très intelligente et aime beaucoup jouer et rire. Thérèse aime beaucoup ses parents. Mais sa maman meurt alors que Thérèse n’a que 4 ans ! À partir de ce jour, Pauline devient sa deuxième maman. Le papa décide alors d’habiter à Lisieux. La famille Martin s’installe dans une belle maison appelée les « Buissonnnets ». Il y a un beau jardin. Thérèse et ses sœurs sont très heureuses. Thérèse aime beaucoup prier Jésus. Pauline est aussi sa maîtresse d’école à la maison. Puis Thérèse va à l’école quand elle a 8 ans. Mais c’est difficile ! Les autres filles l’embêtent car elle est la meilleure en classe. Pourtant, jamais Thérèse ne se venge. 1 2 4 3 Source : www.ktmariagoretti.com

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L’Église en Guadeloupe N° 1 035 - Février 2023 13 Prière de sainte Thérèse de Lisieux G lorieux Gardien de mon âme, Toi qui brilles dans le beau ciel Comme une douce et pure flamme Près du trône de l’Éternel, Tu descends pour moi sur la terre Et m’éclairant de ta splendeur, Bel ange, tu deviens mon frère, Mon ami, mon consolateur ! Connaissant ma grande faiblesse Tu me diriges par la main Et je te vois avec tendresse Ôter la pierre du chemin. Toujours ta douce voix m’invite À ne regarder que les Cieux Plus tu me vois humble et petite Et plus ton front est radieux. Ô toi qui traverses l’espace Plus promptement que les éclairs Je t’en supplie, vole à ma place Auprès de ceux qui me sont chers. De ton aile sèche leurs larmes Chante combien Jésus est Bon, Chante que souffrir a des charmes Et tout bas, murmure mon nom. Ainsi soit-il. Cette prière a été écrite par la petite Thérèse, sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, à son ange gardien : « Mon ami, mon consolateur ! » Quand Thérèse a 9 ans, elle entend Pauline dire : « Dieu m’appelle à être religieuse au Carmel ! » Pauline quitte la maison et part vivre avec les carmélites, au monastère de Lisieux. Thérèse a perdu sa deuxième maman ! Elle tombe malade. Mais un jour où elle prie devant la statue de la Vierge Marie, elle voit la statue lui sourire. Maman Marie est sa nouvelle maman ! Thérèse n’a que 14 ans quand elle entend dans son cœur que Jésus l’appelle à devenir religieuse. Son père lui dit : « Ne t’inquiète pas, si c’est Jésus qui t’appelle, je te laisserai partir. » Avec son père, Thérèse va voir l’évêque pour lui demander : « Monseigneur, per - mettez-moi de devenir religieuse ! » Mais l’évêque a répondu : « Tu es trop jeune ! Il faut attendre ! » Sans se décourager, Thérèse profite d’un pèlerinage à Rome pour s’approcher du pape Léon XIII et lui dit : « Saint Père ! Per - mettez-moi d’entrer au Carmel à 15 ans ! » Il répond en souriant : « Obéis à ton évêque ; tu entreras au Carmel si Dieu le veut ! » De retour à Lisieux, elle écrit à l’évêque, prépare son cœur et prie beaucoup Jésus. Et finalement l’évêque accepte. Le 9 avril 1888, Thérèse entre au Carmel. Elle n’a que 15 ans ! Elle prend le nom de sœur Thérèse de l’Enfant Jésus et dit : « Jésus, je te donne toute ma vie. » Un jour, Thérèse devient malade et elle souffre beaucoup. Mais son grand Ami est avec elle, dans son cœur ; elle le prie : « Jésus ! J’ai mal ! Mais tu es là avec moi ! Tu me consoles ! Merci Jésus ! » Thérèse meurt en 1897 ; elle n’a que 24 ans ! Très vite, on dit que Thérèse est une sainte. Elle a promis de prier pour nous dans le ciel. Elle avait dit : « Après ma mort, je ferai tomber une pluie de roses ! Je veux passer mon ciel à faire du bien sur la terre. » 5 6 7 8 9 10 11 12

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14 L’Église en Guadeloupe N° 1 035 - Février 2023 L’ÉGLISE EN GUADELOUPE POU TIMOUN Entrons en carême ! L e mot carême vient du latin quadragesima, qui signifie « quarantième (sous-enten- du : jour) ». Ce temps nous rappelle les quarante jours du Christ au dé - sert mais aussi les quarante années que le peuple juif passa en exil avant d’entrer sur la Terre promise… Pourquoi le carême dans l’Église catholique ? « L’Église s’unit chaque année par les quarante jours du Grand Carême au mystère de Jésus dans le désert. » (Catéchisme de l’Église catholique, n°540) Quel est donc l’esprit du carême ? C’est comme une retraite collective de quarante jours. Durant ce temps, l’Église nous invite à nous préparer à la grande fête de Pâques qui com- mémore la Résurrection du Christ, venu libérer tous les hommes du poids de leurs péchés et proposer l’amour à tous. C’est un temps de pénitence et de conversion, une occasion pour ap- profondir le sens et la valeur de notre identité chrétienne. C’est aussi le temps de la prépara- tion de Pâques. C’est enfin un temps privilégié qui convertit, qui remet tout en place, apaise et appelle à l’Espérance. Pour cela, nous sommes amenés à adopter une attitude de circons- tance. Nous devons faire silence, ap- prendre à faire silence. Au cours des célébrations à venir, pensons à observer trois temps de silence : - Avant la messe ; - Pendant l’Eucharistie ; - À la sortie de la messe. Mais ce sera un silence actif, rempli de prières et de recueillement, pen- dant lequel nous irons chercher la présence de Dieu au plus profond de nous-mêmes. Dieu nous parle, nous devons savoir l’écouter. Qu’est-ce-que la pénitence ? La pénitence, traduction latine du mot grec « metanoia » qui signifie « conversion » ou encore « Change- ment d’esprit du pécheur ». Cette ex- pression désigne tout un ensemble d’actes intérieurs et extérieurs en vue de la réparation du péché com- mis. C’est aussi un « changement de vie », qui se traduit par l’acte du pécheur qui revient vers Dieu après s’être éloigné de lui, ou de l’incroyant qui reçoit la foi… Quels sont les jours et les temps de pénitence ? « Dans l’Église universelle, tous les vendredis de l’année et le temps de carême sont des jours et des temps de pénitence. » (Code de droit cano- nique, 1250) Qu’est-ce-que le mercredi des Cendres ? C’est le début du Carême, un jour particulier de pénitence, dans lequel on manifeste notre désir personnel de conversion à Dieu. En recevant l’imposition des Cendres lors de la messe, on exprime avec humilité et sincérité de cœur que nous voulons nous convertir et croire vraiment à l’Évangile. Que doit-on faire pendant les vendredis de carême ? En souvenir du jour de la mort de Jé- sus-Christ sur la sainte Croix, « pen- dant tous les vendredis, à moins qu’ils ne coïncident avec une solen- nité, on doit observer l’abstinence de viande, ou de tout autre aliment déterminé par la Conférence épisco - pale ; on gardera jeûne et abstinence le mercredi des Cendres et le Ven- dredi Saint. » (Code de droit cano- nique, 1251) Bonne entrée en carême à tous ! Une activité pour le partage de carême ! Durant ce temps de prière, de pénitence, et de partage, qui dure depuis le mercredi des Cendres jusqu’au jour de Pâques, voici une activité que tu peux réaliser, pour partager le pain maison ! Il te faut : • 3 verres de farine (1 verre = 20 cl) • 1 sachet de levure de boulanger • 20 cl d’eau tiède • 1 petite cuillère à café de sel 1. Dilue la levure dans l’eau tiède. 2. Mélange la farine et le sel, puis verse l’eau et la levure. 3. Pétris pendant 15 minutes. 4. Couvre le saladier d’un torchon et laisse lever la pâte 1 heure à température ambiante. 5. Préchauffe le four à 250° C, dépose le pain sur la plaque, fais de petites stries avec un couteau sur la pâte. 6. Fais cuire 25 à 30 minutes à 245°C. Tu pourras alors PARTAGER avec tous ceux qui en ont besoin ! Tu peux aussi trier tes jouets, ou tes livres, et les donner à ceux qui n’en ont pas. Bon carême.

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À DIEU Pendant huit année, à chaque messe, nous avons prié pour « Notre pape Benoît ». Et, le lundi 11 février 2013, surprise avec l’annonce de sa renonciation. Ainsi, Benoît XVI, cet immense théologien devenu pape se retirait pour vivre dans le silence, la prière et l’étude et devenait ainsi « pape émérite ». Le dernier jour de 2022, en la fête de saint Sylvestre, pape du IVe siècle, il nous a quittés. Depuis l’annonce de son décès, le peuple de Dieu a reconnu en lui un homme de Dieu bon, culti- vé, devenu en avril 2005 Pasteur de l’Église catholique. « Un simple et humble travailleur dans la vigne du Seigneur » Né en Bavière en 1927, ordonné prêtre en même temps que son frère en 1951, évêque et cardinal en 1977, archevêque de Munich, il a ensuite travaillé à Rome près du grand Jean-Paul II pendant 25 ans. Devenu pape le 19 avril 2005, il s’est présenté comme « un simple et humble travailleur dans la vigne du Seigneur ». Simple et humble, il l’a montré tout au long de sa vie de prêtre, d’évêque et de pape. Nous, en France, nous nous souvenons de sa visite historique en septembre 2008, quelle merveille ! L’accueil unanime, les messes sur l’esplanade des Invalides à Paris et à Lourdes, ainsi que la conférence magistrale au collège des Bernardins. Et je ravive aussi le souvenir de la décision de Benoît XVI qui m’a nommé évêque de Basse-Terre, en Guadeloupe, en 2012, peu de temps avant sa renonciation. « Que ta joie soit parfaite » Le pape François a conclu l’homélie de la messe de funérailles : « Benoît, fidèle ami de l’Époux, que ta joie soit parfaite en entendant sa voix définitivement et pour toujours. » Les 50 000 fidèles présents, les 400 cardinaux et évêques de tous pays ont communié dans la même prière pour ce grand pape Benoît que nous aimions. Benoît XVI a terminé sa vie terrestre par son ultime prière : « Jésus, je t’aime. » Mgr Jean-Yves RIOCREUX « Notre pape Benoît »     Nous nous occ upons de tout : des formalit és administr ativ es jusqu ’à la cr éma tion ou l ’inhuma tion Les P ompes F unèbres OU ALLI et F ils, une équip e jeune, dynamique et dé vouée à v otre ser vice ! A v otre disposition 24h/24 et 7j/7 pompes funebres w ww.pompesfunebr esoualli.fr sarloualliettls@pf -transportoualli.fr

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16 L’Église en Guadeloupe N° 1 035 - Février 2023 JOURNÉE MONDIALE DU MALADE EEG : Père José qui êtes-vous ? Père José Ngoma : « Je suis membre de l’Institut Missionnaire des Amis du Christ, congrégation fondée par Son Excellence Monseigneur Emey Kabongo, ancien secrétaire du pape Jean-Paul II. Je suis prêtre depuis bientôt 20 ans, en juillet prochain. Arrivé aux Antilles en 2008, j’ai tra- vaillé en Martinique pendant neuf ans avant d’être envoyé en Guadeloupe, en août 2017. Après deux ans de minis- tère comme curé à Petit-Canal, j’ai été nommé en septembre 2019 comme au- mônier du Centre hospitalier et universi- taire de Guadeloupe (CHU). » EEG : Vous êtes aumônier au CHU : quel est le rôle de l’aumônier, en quoi consiste-t-il ? P. J. N. : « L’aumônerie des établissements de santé est à la fois un service d’Église et un service de l’hôpital. L’aumônier a la charge d’assurer dans cet établissement le service du culte auquel il appartient et d’assister les patients qui en font la demande par eux-mêmes ou par l’inter- médiaire de leur famille. J’accompagne aussi les parents à Palais-Royal (pôle parents-enfants). » Le service d’aumônerie catholique du CHU propose : – des visites aux personnes hospitalisées dans les services ; – une présence permanente et frater- nelle à toute personne qui souffre et qui cherche un réconfort spirituel ou qui souhaite échanger ; – l’onction des malades, la communion des malades ; – le baptême des enfants en danger de mort. Comme aumônier du CHU, je suis entouré d’une équipe d’animation et de visiteurs des malades. Les visites se font du lundi au vendredi par les équipes et tous les jours de la semaine par l’au- mônier que je suis. Les jours de messe sont les mardi, jeudi et vendredi à Ricou, à 7 heures, et le dimanche à la chapelle du Nouveau Centre à 10 heures. Après la messe, je visite des malades dans les différents services et leur apporte la communion. Le bureau de l’aumônerie est ouvert en matinée, du mardi au vendredi, et l’après-midi est consacré à la visite des malades. Voilà notre travail avant la pandémie (Covid-19) et avant l’incendie de la chapelle de Ricou. Le CHU possède deux chapelles : une à Ricou et l’autre au Nouveau Centre. Malheureusement, nous avons perdu la chapelle de Ricou avec l’incendie qui a eu lieu la nuit du 17 au 18 novembre dernier, provoqué par des inconnus. Après cet incident, nous avons aménagé nos horaires de messe et d’ activités. » EEG : L’aumônerie des hôpitaux fait partie de la pastorale de la santé. Pourriez-vous nous en parler ? P. J. N. : « Nous sommes une équipe (prêtres, médecins, infirmiers, etc.) et nous travaillons en pleine collaboration avec tous les curés et les accompagna- teurs des malades dans nos paroisses. Le but de notre équipe est de proposer aux paroisses un chemin commun pour la pastorale de la santé. Nous donnons aussi des formations dans ce sens. » EEG : Le dimanche 12 février, c’est le dimanche de la santé, quel importance cela revêt-il ? P. J. N. : « Il y a trente ans, le pape Jean-Paul II a institué le 11 février, fête de Notre-Dame de Lourdes, Journée mondiale du Malade. En France, le di- manche le plus proche du 11 février est le dimanche de la Santé. En ce qui concerne la Journée Mon- diale des Malades, au niveau du CHU, en accord avec la direction générale, nous proposons une messe le dimanche 12 février. Cette messe sera présidée par l’évêque à 10 heures, sur le parking des médecins du CHU. Le thème choisi pour cette 31e journée des malades est : « Prends soin de lui, la compassion comme exercice synodal de guérison ». Le pape souhaite que l’Église tout entière se mesure à l’exemple évangélique du Bon Samaritain, Sa mission, explique-t-il, s’exprime en effet en prenant soin des autres, particulière- ment dans les circonstances historiques que nous traversons. » EEG : Votre message pour les lecteurs de L’Église en Guadeloupe ? P. J. N. : « “Les personnes malades, af - firme le pape François, sont au centre du peuple de Dieu qui avance avec elles comme prophétie d’une humanité où chacun est précieux et où personne n’est à exclure.” Prends soin de lui (Lc 10,35) : telle est la recommandation du Samaritain à l’aubergiste. Nous sommes tous appe- lés à prendre soin les uns des autres et surtout des personnes fragiles, malades, âgées et isolées. » Propos recueillis par père Silvère NUMA P?re Jos? NGOMA, aum?nier du CHU « Nous sommes tous appelés à prendre soin les uns des autres » Le 11 février a été institué Journée mondiale du Malade par le pape Jean-Paul II. Il sera suivi, le 12 février, du dimanche de la Santé. Explications avec le père Ngoma, aumônier du CHU.

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L’Église en Guadeloupe N° 1 035 - Février 2023 17 VIE DU DIOCÈSE V endredi 20 janvier, Mgr David Macaire, administrateur apos- tolique, a visité Phytobôkaz et rencontré le docteur Henry Joseph. « Je connaissais de réputation tout le travail qui est réalisé depuis plu- sieurs décennies dans cet endroit du Sud Basse-Terre, à travers les publications, les conférences. Je savais le combat qu’il mène afin de faire aboutir ses recherches. Mais jamais je n’étais venu me rendre compte sur place. Me ressourcer en quelque sorte. Aujourd’hui, c’est fait, je repars convaincu que nous devons me- ner de concert avec lui tout un travail de conscientisation et de transmission de tout ce savoir que le docteur Henry Jo- seph vulgarise si bien », confiait Mgr Ma- caire à l’issue de sa visite. Après les explications scientifiques afin de bien baliser le sérieux de la démarche, les étapes du processus et du combat mené pour faire admettre les conclusions des recherches, Mgr Macaire a pu visiter les laboratoires. « la végétation a tout prévu pour que nous puissions combattre les virus à tra- vers toutes les plantes et les formules scientifiques ainsi mises à notre disposi- tion par le Maître de toutes choses, qui du haut du ciel veille sur nous », expli- quait le Dr Henry Joseph Entrer dans un engagement Laudato si’ Valoriser les produits de la flore des Ca- raïbes, en extraire les bienfaits à partir des plantes alimentaires et médicinales qui poussent si bien dans notre environ- nement, tout en bannissant les pesticides et autres herbicides, telle est l’approche proposée par Phytobôkaz. La nature est une rencontre, il faut écou- ter, observer, marcher, étudier pour com- prendre et échanger les constatations qui sont faites et analysées tous les jours. « Nous mettre à la portée de la nature qui est si belle et bienfaisante, et en har- monie faune et flore nous émerveillent toujours », comme le constate le docteur Joseph dans tous ses champs d’expéri- mentation. Ne vient-on pas de bannir les couverts en plastique ? Dr Joseph a plan- té il y a 10 ans des calebassiers qui, au - jourd’hui, vont donner d’excellents conte- nants naturels ! Dr Henry Joseph est un précurseur et un prophète : la preuve que Dieu nous donne tout dans la nature si nous savons la respecter et emprunter le chemin de la biodiversité. « Tout dans les psaumes est appliqué là magnifiquement », fait re- marquer Mgr Macaire au Dr Henry. « Je suis venu chez toi en pèlerin, avait dit frère Francklin Armand quand il était venu visiter “ce haut lieu” en 2015. Nous y voilà, il faut que Laudato si’ entre dans nos veines et qu’en tant que chrétiens nous prenions la mesure des bienfaits pratiqués ici et qui permettront à l’hu- manité d’avancer dans le bon sens… », avec la fraternité et le sens de la famille en plus ! Mgr Macaire est bien décidé à faire en sorte que l’Église s’approprie ce trésor et permette aux chrétiens d’entrer véritable- ment dans un engagement Laudato si’, il en va de la survie de notre humanité. Jean-Marie GAUTHIER Mgr Macaire en visite dans les laboratoires Phytobôkaz Le Dr Henry Joseph, fondateur du laboratoire Phytobôkaz, a présenté le fruit de ses travaux consacrés aux plantes médicinales locales, à Mgr Macaire. Une partie de la visite s’est déroulée dans les champs alentours, dans ces mornes escarpés et magnifiques de Gourbeyre, où le docteur Joseph et ses équipes travaillent à comprendre la cohabitation des plantes entre elles. (Photos : André de Montaguère) Mgr David Macaire, aux côtés du Dr Henry Jospeh.

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18 L’Église en Guadeloupe N° 1 035 - Février 2023 VIE DU DIOCÈSE & DES PAROISSES Le samedi 7 janvier, en la fête de l’Épi- phanie, le groupe de carnaval Waka fêtait son jubilé d’émeraude ! Et pour la circons - tance, afin de rendre grâce à Dieu, son président Garry Bosc a demandé que soit célébrée une messe d’action de grâce, « car ces quarante ans d’existence sont une belle preuve que notre groupe artis -tique, culturel et carnavalesque porte des valeurs fraternelles et humaines qu’il tient de ses racines chrétiennes, et cela a per - mis à notre association de tenir dans les bons moments, comme dans les passages les plus difficiles ». « Ainsi va la vie, cette vie qui nous vient d’en haut, de notre Dieu maître de tout ! », comme aime le dire souvent Jean-Claude Glandor, promoteur de notre patrimoine guadeloupéen. C’est donc à la cathédrale de Basse-Terre qu’a eu lieu cette eucharistie solennelle à 18 heures, présidée par le père Gérard Foucan, curé de Basse-Terre et vicaire épiscopal. La chorale de Sainte Thérèse, sous la houlette de Fortuné Toussaint, a magnifiquement animé cette célébration, lui donnant une couleur et une vibration qui ont réchauffé tous les cœurs. J.-M. G. Une soixantaine de chrétiens de tous âges se sont retrouvés à la chapelle Sainte-Thérèse de Bas-du-Bourg, dans la soirée du jeudi 5 janvier, pour adorer Jésus dans l’Eucharistie. Cette « heure sainte » marquait le lance - ment de la pastorale des jeunes de Basse-Terre, sous le regard de Dieu et du Sacré-Cœur de Jésus. Temps de silence, alternant avec des temps de méditation, de prières, d’invocations, de chants et de lecture de la Parole. Le tout dans une belle harmonie soutenue par la guitare et une grande ferveur. J.-M. G. Une « heure sainte » pour lancer la pastorale des jeunes Paroisses de Basse-Terre Paroisse de Basse-Terre Jubilé d’émeraude et messe d’action de grâce pour Waka Diacre Jean-Marie Lapoussin a eu le génie de faire circuler l’ostensoire sur chacune et chacun des fidèles réunis ce soir-là. La présentation des offrandes a été rythmée par les danseurs et danseuses en tenue madras qui ont interprété une chorégraphie de grande qualité. Dimanche de la Parole de Dieu à la chapelle Saint-Louis Dimanche 22 janvier, la communauté catholique du Camp Dugommier accueil - lait Mgr David Macaire, venu célébrer l’eucharistie à la chapelle Saint-Louis, au cœur du RSMA. À 9 h 30, la foule était au rendez-vous. Le père Alexis de Mont, aumônier militaire pour la Guadeloupe et la Martinique, secondé par le père Fran - cis Hervot, qui réside à Saint-François, a souhaité la bienvenue à l’administrateur apostolique, aux différents responsables du camp et à toutes les personnes de bonne volonté qui animent la communau - té catholique du RSMA : « Le diocèse aux Armées vous accueille avec grande Joie : nous sommes chez vous, et ici vous êtes chez nous ! » « Dimanche de la Parole de Dieu, semaine de prière pour l’Unité des Chrétiens, engagement de tous les participants qui font vivre la communauté ici… voilà de quoi avancer ensemble et nourrir notre foi », comme le dit si justement Philippe Vidal, pierre angulaire de cette équipe qui comporte aussi une chorale de grande qualité avec Hugues de Richemont, qui en est le kapellmeister. Jean-Marie GAUTHIER De gauche à droite : Diane Boulogne, père Francis Hervot, Hugues de Richemont, Mgr David Macaire, Philippe Vidal et père Alexis de Mont.

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L’Église en Guadeloupe N° 1 035 - Février 2023 19 VIE DES PAROISSES & HEXAGONE Dimanche 8 janvier, la paroisse Saint-Ni- colas de la Queue-en-Brie et le diocèse de Créteil célébraient l’action de grâce pour la présence de José Obertan et son engagement comme diacre permanent associé au Prado avant son départ pour la Guadeloupe. La messe était présidée par Mgr Domi - nique Blanchet et concélébrée par de nombreux prêtres dont le vicaire général du diocèse, le père Jean-Luc Védrine. C’est aux couleurs des ornements en madras que la procession d’entrée débutait avec ce très beau chant : « Pour l’appel à rejoindre ton peuple ! » Avec les jeunes de la JOC et la pastorale des quartiers populaires « Notre cœur est en fête, pour toi José, de l’appel du Seigneur à rejoindre le peuple de Dieu en Guadeloupe. Si nous sommes rassemblés aussi nombreux en cette église c’est pour te dire et te redire notre profonde reconnaissance et aussi notre réelle amitié. Déjà les eaux vives en Guadeloupe murmurent ton nom. » C’est par ces mots d’accueil qu’a commencé la célébration. Celle-ci fut marquée par la joie de se retrouver, joie de rendre grâce au Seigneur pour le don du ministère diaconal que José a vécu en étant attentif aux jeunes de la JOC et de la pastorale des quartiers populaires. Comme Mgr Blanchet le disait dans son homélie : « Comme les mages, nous devons laisser résonner dans notre cœur l’étoile qui nous a permis aujourd’hui de goûter à la joie du Christ. » Les paroissiens garderont beaucoup de souvenirs de José, notamment sa joie de vivre et son sens de l’organisation. Antonio DE JÉSUS OLIVEIRA Le diacre José Obertan de retour en Guadeloupe Hexagone Dans le cadre de la neuvaine à sainte Geneviève, une messe solennelle a été concélébrée le 7 janvier, en l’église Saint-Étienne du Mont, par Mgr Jean-Yves Riocreux, évêque émérite de la Guade - loupe, et le père Denis Metzinger, curé chanoine titulaire de la paroisse Saint- Étienne du Mont (Paris 5e). La messe, animée par la chorale de l’Aumônerie nationale Antilles-Guyane, a été suivie de la vénération des reliques de sainte Geneviève. Pascal GBIKPI Neuvaine à sainte Geneviève à Paris C’est avec beaucoup d’émotion que les paroissiens ont dit au-revoir au diacre José Obertan : « José, par son ministère, nous a transmis l’attention aux plus pauvres et surtout de pouvoir faire goûter la joie de l’Évangile à tous sans exception. » Au premier rang de la cérémonie se trou- vaient les membres de la Compagnie des porteurs de la châsse de sainte Geneviève. Paroisse du Moule Bénédiction du clocher de l’église Saint-Jean-Baptiste Samedi 21 janvier, Mgr David Macaire, administrateur apostolique du diocèse, a présidé la cérémonie de bénédiction du clocher de l’église Saint-Jean- Baptiste, au Moule, avec le curé de la paroisse, le père Juste Niongi, et en présence du maire, Gabrielle Louis-Ca - rabin, et de nombreux fidèles. Paroisses des Îles du Nord Saints Innocents : des jouets pour les enfants Le 28 décembre, après la messe des Saints Innocents, une distribution de cadeaux était organisée, dans la salle paroissiale de Marigot, par des membres de l’équipe de la paroisse et du Secours Catholique. En effet, début décembre, une grande collecte de jouets organisée à Saint-Barthélemy a permis de réunir 54 colis, réceptionnés par le curé de la paroissse, pour le plus grand bonheur des enfants.

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20 L’Église en Guadeloupe N° 1035 - Février 2023 PAROLES ENTENDUES Réflexion sur le carême… L’ autre jour, une catéchiste était venue vers moi accompagnée d’un groupe d’enfants du caté- chisme, et avec plusieurs autres adultes. Et elle m’avait demandé alors d’expliquer un peu à ces enfants le sens du carême. J’ai donc d’abord commencé par poser la question à chacun d’entre eux, à savoir s’ils étaient d’accord, à tour de rôle, de répondre et donner leur avis. Ils étaient plus d’une quinzaine. Alors d’après vous, chers enfants, c’est quoi la période du carême ? le premier : « c’est le temps où on ne doit pas manger de viande » ; un autre, « c’est le temps où on ne donne pas des pénitences aux enfants » ; une autre encore, « c’est le temps où on ne doit pas dire des gros mots, et où on ne doit pas mentir » ; un autre encore, « c’est le temps où on ne doit pas trop manger »… Et moi d’ajou- ter à l’adresse des grandes personnes présentes, et pour vous, c’est quoi le ca- rême ? « C’est quarante jours où on ne doit pas boire de rhum » ; « c’est le temps où on ne doit pas mentir à son épouse, où on ne doit pas aller danser et faire de la musique bruyante », etc. Oui, c’est vrai, ai-je conclu, il y a de bonnes choses dans les réponses que vous avez faites, mais c’est nettement in- suffisant. Pourquoi ? Tous, vous avez dit beaucoup de choses, mais vous avez sur- tout dit « ce qu’il ne fallait pas faire », et non « ce qu’il faut faire ». Dans la Bible et l’Église Le nom du carême renvoie au nombre quarante, riche de significations bi- bliques : il fait penser aux quarante jours que dura le Déluge (Gen 8,6) ou le jeûne de Moïse se préparant sur le Sinaï à re- cevoir les Tables de la Loi (Ex 34,28) ou la marche d’Élisé vers le mont Horeb (1R 19,8) ou encore le jeûne de Jésus après son baptême et avant d’entreprendre sa vie publique (Mt 4,2) Ce même nombre est aussi celui des quarante années que le peuple de Dieu passa dans le désert avant d’entrer dans la Terre promise. La quarantaine commencée le mercredi des Cendres est donc une longue prépa- ration à la célébration pascale. Dans la pratique de l’Église, il correspond à trois exigences que la liturgie nous fait vivre : la préparation des baptisés à leur profes- sion de foi baptismale ; la fin du chemin qui conduit les catéchumènes vers leur baptême, la confirmation et la première communion ; la réconciliation des péni- tents, spécialement grâce à une approche renouvelée du sacrement de Pénitence. Le sens du carême Ce n’est pas seulement un temps de sa- crifice et de pénitence — ne pas faire… ne pas faire… — c’est avant tout une invitation à nous concentrer sur l’essen- tiel : Jésus-Christ. Mais garder ses yeux sur Lui, le suivre et l’imiter est exigeant. Pratiquement le carême est un temps pour revenir à l’essentiel et considérer le superflu et l’accessoire à leur juste place. Faire pénitence, c’est se détacher de ce qui retient, s’ouvrir aux autres et se convertir au Christ pour accéder à la vraie liberté d’aimer comme Lui Jésus nous a aimés jusqu’à donner sa vie. Or « ce qui retient », qu’on appelait au- trefois les « petits péchés mignons », c’est précisément ce qui empêche d’avancer. Le petit fil de soie ou le gros câble qui retient l’animal ne l’empêche-t-il pas par exemple de voler ou d’avancer ? Or cha- cun de nous peut répertorier en soi « son petit péché mignon » durant le carême. Les pratiques du carême En fait la conversion s’opère et fructifie tout au long de la vie. Il ne s’agit pas de souffrir pour souffrir ! Il s’agit d’ajuster sa vie à l’Évangile non pour faire plaisir à Dieu, ou par peur de représailles, mais pour vivre heureux dans un meilleur ac- complissement de la volonté divine. Ain- si comprise, la pénitence devient la mise en pratique des intentions du croyant : les actes concrets, souvent très humbles, qui manifestent la nécessaire réorienta- tion de nos vies. La pénitence intérieure peut avoir des expressions très variées, par exemple le jeûne qui exprime la conversion par rap- port à soi-même, la prière qui exprime la conversion par rapport à Dieu, l’aumône ou le partage qui exprime la conversion par rapport aux autres. Que le Seigneur donne à chacune et cha- cun de nous la grâce de faire un bon ca- rême. Père Yves GILLOT « Le carême n’est pas seulement un temps de sacrifice et de pénitence, c’est avant tout une invitation à nous concentrer sur l’essentiel : Jésus-Christ. » Un groupe de jeunes de l’aumônerie Dom Helder Camara, s’appuyant sur cet enseignement du père Gillot et sur les fiches régulières de réflexion proposées par le père Serge Plocoste, a poussé sa réflexion : « Carême : quarante oui… temps pour appliquer les trois C du Carême : Conver -sion, Confiance, Collabora - tion. Conversion : accepter de réfléchir, de se remettre en question, d’analyser ses travers, de faire son examen de conscience (tiens voilà un autre C !). Confiance : s’appuyer sur Dieu, d’être les influenceurs (dans le sens du nouveau métier qui fait fureur sur les réseaux sociaux !) mais pour Jésus-Christ, se recentrer sur l’Église comme sur un pilier. Collaboration : engagement ensemble pour faire avancer la fraternité et travailler à l’écologie dans nos vies par exemple. Voilà une Trinité qui doit nous permettre d’aller de l’avant, durant le Carême, mais pas uniquement ! » Les trois C du carême…

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L’Église en Guadeloupe N° 1 035 - Février 2023 21 SPIRITUALITÉ Qu’est-ce que le carême ? L e carême commence le mercre- di des Cendres, mercredi 22 fé- vrier, et s’achève le jeudi Saint, le jeudi 8 avril, avant la célébra- tion de la Cène du Seigneur. La Semaine Sainte, qui commence avec le dimanche des Rameaux, le 2 avril, commémore la Cène, la Passion et la mort du Christ sur la Croix. Le samedi Saint au soir et le dimanche de Pâques, le 9 avril, les chrétiens célèbrent la résurrection du Christ. Un temps de conversion La durée du Carême – quarante jours, sans compter les dimanches – fait en par- ticulier référence aux quarante années passées au désert par le peuple d’Israël entre sa sortie d’Égypte et son entrée en terre promise ; elle renvoie aussi aux quarante jours passés par le Christ au désert entre son baptême et le début de sa vie publique. Ce chiffre de quarante symbolise les temps de préparation à de nouveaux commencements. Au désert, le Christ a mené un combat spirituel dont il est sorti victorieux. À sa suite, il ne s’agit pas de faire des efforts par nos propres forces humaines mais de laisser le Christ nous habiter pour faire sa volonté et nous laisser guider par l’Esprit. Durant le temps du Carême, nous sommes invités à nous donner des moyens concrets, dans la prière, la péni- tence et l’aumône pour nous aider à dis- cerner les priorités de notre vie. Le temps du Carême est un temps autre qui incite à une mise à l’écart pour faire silence et être ainsi réceptif à la Parole de Dieu. D’ici à quelques jours, nous entrerons en carême, un temps particulier pour tous les chrétiens qui sont invités à discerner les priorités dans leur vie par la prière, la pénitence et l’aumône. N otre Église diocésaine de Gua - deloupe a décidé de soutenir l’un des siens, père Daniel Romulus, prêtre pradosien ordonné par Mgr Cabo en 1991, qui a long- temps servi dans notre diocèse, et qui est en mission depuis dix ans dans son pays, en Haïti, où il a été nommé curé de la paroisse Saint-Joseph de Petit-Boucan, sur la commune de Gressier. Tout est à faire dans ce secteur qui est démuni de tout, et père Daniel s’y emploie : une école où on donne une formation intégrale, un projet d’approvisionnement en eau potable est en cours… Père Daniel a récemment expliqué à Mgr Ma - caire, lors de la retraite du pres- byterium, qu’il n’avait pas d’église pour les 10 000 habitants de tout le secteur. Il célèbre jusqu’ici dans un abri, ou sous des arbres ou des galeries. « Nous avons un projet de construction d’église paroissiale pour que les gens puissent s’y retrouver, et célébrer leur Dieu auquel ils croient de tout leur cœur ! Ce sera un bâtiment en dur et permettant de recevoir les fidèles en toute sécurité ». Mgr Macaire a donc décidé, avec son conseil épiscopal, de destiner l’effort et les quêtes de carême, qui auront lieu dans toutes les pa - roisses du diocèse, à la construc- tion de l’église Saint-Joseph de Petit-Boucan en Haïti. Mandement de carême pour le diocèse Cette année, l’effort et les quêtes de carême aideront le père Daniel Romulus à construire une église pour les fidèles de la paroisse Saint- Joseph de Petit- Boucan, à Gressier, en Haïti. Le mercredi des Cendres marque l’entrée en carême.

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MÉDIAS 22 L’Église en Guadeloupe N° 1 035 - Février 2023 Accompagné du paiement à l’ordre de : Association diocésaine de Guadeloupe BULLETIN D’ABONNEMENT À L’ÉGLISE EN GUADELOUPE Nom (M. Mme Mlle) : Prénom : Adresse : S’abonne/se réabonne pour un an au tarif de :   31 € (Guadeloupe)   37 € (autres territoires français et Caraïbe)   46 € (international)   Ce journal est le vôtre, soutenez-le ! Je soutiens par un versement supplémentaire de :   10 €    20 €   40 €     autre. . . . . . . . . . . €  Bulletin à retourner à :    L’Église en Guadeloupe – Évêché              1 place Saint-Françoise – 97100 BASSE-TERRE  ÉCOUTER LIRE VOIR Retransmission des messes sur Radio Massabielle En 2023, Radio Massabielle poursuivra ses retransmissioins mensuelles de messes en paroisse. Après la messe retransmise en direct de la paroisse de Prise-d’Eau, le 22 janvier, voici le calendrier prévisionnel pour le reste de l’année 2023 : - Dimanche 19 février : Le Moule - Dimanche 19 mars : Grand-Bourg - Dimanche 9 avril (Pâques) : Sainte-Anne (bourg) - Dimanche 21 mai : Bouillante - Dimanche 18 juin : Saint-François - Dimanche 16 juillet : Le Carmel à Basse-Terre - Dimanche 30 juillet : Petit-Canal - Mardi 15 août : à déterminer - Dimanche 24 septembre : Goyave - Vendredi 29 septembre : fête de saint Michel au Raizet - Dimanche 22 octobre : Pointe-Noire - Dimanche 26 novembre : Terre-de-Haut - Vendredi 8 décembre : fête de l’Immaculée Conception aux Abymes bourg. Vivre nos relations dans la paix, avec le père Paul Dollié Tous frères fait halte en Guadeloupe « Tous frères », l’émission chrétienne qui part à la rencontre des régions d’Outre-mer, diffusée chaque dimanche, à 10 h 30, sur Guadeloupe La 1ère, consacrera plusieurs sujets à l’archipel, en février. • Dimanche 12 février, dans l’émission intitu- lée « Se confier (à Marie) », c’est la paroisse de Cadet, à Sainte-Rose, qui aura les honneurs : « À Cadet, l’église Notre-Dame du Rosaire a comme sainte patronne la vierge Marie. Nous avons suivi les paroissiens pendant une jour - née évènement, organisée pour la première fois en association avec la ligue contre le cancer du sein. C’est une initiative du père An- toine Bourguignon, touché par de nombreux paroissiens qui ont vécu le cancer directe- ment ou par l’intermédiaire d’un proche. » • Dimanche 19 février, dans l’émission intitu- lée « Défendre », c’est l’avocat guadeloupéen Robert Valérius qui interviendra : « À 70 ans, maître Robert Valérius se définit comme avo- cat chrétien. L’homme de loi et de foi cherche constamment à démêler les nœuds d’his- toires inextricables de prime abord et faire en sorte qu’on ne déteste pas les gens qui ont commis des actes abjects voire “le pire”. Alors qu’est-ce qui le distingue de ses confrères non croyants ? “L’humanité”, dit-il avec assurance “même si la déontologie reste la même”. » • Dimanche 26 février, sur le thème « Écrire », c’est l’auteur guadeloupéenne Coco Mondésir qui sera invitée à témoigner : « Coco Mondé- sir, institutrice et poète, écrit aussi des livres pour enfant : avec pour but de sensibiliser les tout petits au racisme. C’est donc une auteure engagée et engagée aussi dans la transmission de cet art de l’écriture. Pour Coco Mondésir, écrire n’a pas pour seul but de publier des livres pour divertir ou sensibiliser. Coco Mondésir utilise l’écriture comme thérapie, pour aider ceux qui ont été blessés par la vie. » « Nos comporte- ments peuvent barrer l’accès à l’Évangile », annonce tout de go le père Paul Dollié. Et il insiste : « C’est une certitude. » La manière dont nous vivons nos relations avec nos proches, nos amis, est-elle en accord avec l’Évangile ? Et si nous prenions cinq minutes pour nous regarder en face et répondre honnêtement à cette question : « Mes actes sont-ils en accord avec mes paroles ? Avec ce que j’annonce ? » Pour ceux qui auront le courage de se lancer, le père Paul Dollié a conçu un guide, Vivre nos relations dans la paix, dans lequel il propose quatre parcours de réflexion : « L’art d’entrer en relation avec l’autre sans l’utiliser », « L’art de maîtriser notre langue », « L’art de résoudre les conflits » et « L’art de vivre la correction fraternelle ». S’appuyant sur des textes tirés de l’Écriture sainte qui viennent éclairer des exemples et des situations concrètes, tirées du quotidien, le père Paul Dollié invite à la ré- flexion (une série de questions, à la fin de chaque chapitre, permet de cheminer, seul ou en groupe) pour que l’Évangile devienne un véritable « mode de vie ». Vivre nos relations dans la paix, du père Paul Dollié, Éditions des Béatitudes.

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L’Église en Guadeloupe N° 1 035 - Février 2023 23 L’OFFICIELL’INFO AGENDA CATHÉCUMÉNAT ADULTES L’appel décisif aura lieu le samedi 25 février, à 9 heures, à l’église Saint-Michel du Raizet. NUIT DE PRIÈRE ET DE LOUANGE Un week-end par mois, sœur Franciane Sainte-Luce propose de se réunir de 20 h 30 le samedi à 6 heures le dimanche, au couvent des sœurs dominicaines de Sainte Catherine de Sienne, à la chapelle Saint-Dominique, à Trois-Rivières, sur le thème « avec notre Seigneur Jésus-Christ, prenons le temps de nous poser pour vivre une nuit de prière, d’enseignement, d’adoration et de louange ». Prochaines dates de rassem- blement pour 2023 : 25-26 février ; 25-26 mars ; 15-16 avril ; 20-21 mai ; 24-25 juin ; 22-23 juillet ; 26-27 août ; 23-24 septembre ; 28-29 octobre ; 25-26 no- vembre ; 16-17 décembre. Renseignements au 06 90 34 78 33. MARCHE FRATERNELLE ET SOLIDAIRE AVEC MISYON LARI Du samedi 25 au dimanche 26 février, Misyon Lari organise une grande marche fraternelle et solidaire, 39 km à parcourir en deux jours, de Basse-Terre à Capes- terre-Belle-Eau, en passant par Saint-Claude, Gourbeyre et Trois-Rivières, un temps de solidarité et de méditation entrecoupé par une veillée de prière. À noter que l’étape du samedi, qui passera par Basse-Terre, Saint-Claude Gourbeyre et Trois-Rivières (23 km) sera longue et montagneuse. Le dimanche, il restera 16 km à parcourir pour rejoindre Capesterre-Belle-Eau depuis Trois Rivières. Il est possible de s’inscrire pour les deux jours ou bien pour une seule journée. Inscriptions ouvertes via le formulaire en ligne acces- sible en scannant le QR code suivant : Ceux qui souhaitent un aper - çu de la marche fraternelle et solidaire avant de s’inscrire, Misyon Lari présente l’événe- ment en vidéo sur YouTube. Pour la visualiser, il suffit de scanner le QR Code : Mensuel fondé en 1967 Numéro de CPPAP : 0516 G 88298 L’Église en Guadeloupe Évêché – Place Saint-François 97100 BASSE-TERRETél. 0590 81 36 69 Directeur de la publication et de la rédaction : Père Silvère NUMA – Tél. 0690 53 45 09 Rédacteur en chef : Jean-Marie GAUTHIER Secrétariat de rédaction et maquette : Caroline BABLIN (Scripto conseil) Impression : Print Caraïbe www.guadeloupe.catholique.fr Des paniers de quête connectés dans les paroisses Comme annoncé, le déploiement dans les paroisses des paniers connectés pour la quête est désormais effectif. Ce système, déjà largement à l’œuvre dans l’Hexagone, permet aux paroissiens qui ont de moins en moins de monnaie sur eux lorsqu’ils se rendent à la messe d’effectuer ainsi leurs offrandes à l’aide de leur carte bancaire, grâce au paiement sans contact. Les paroisses déjà équipées sont celles du Raizet aux Abymes, du Moule, de la cathédrale à Basse-Terre, de Petit-Bourg et de Baie-Mahault. Les autres suivront progressivement. L'IMAGE DU MOIS La caravane des JMJ fait halte à Vieux-Habitants, Bouillante et Pointe-Noire. Pour soutenir la délégation des jeunes pèlerins guadeloupéens qui se rendront au Portugal, en août prochain, pour participier aux Journées mondiales de la jeunesse, et les aider à financer leur voyage, la caravane des JMJ ira à la rencontre des paroissiens aux quatre coins de l’archipel, proposant des tee-shirts et lumignons à la vente. Leur tournée a donc débuté en Côte-sous-le Vent, le dimanche 22 janvier, et se poursuivra aux Abymes le dimanche 26 février, à Marie-Galante le dimanche 26 mars, à nouveau aux Abymes le 23 avril, à Capesterre-Belle-Eau le 28 mai, et Le Moule le 25 juin. « Jénès annou bèl, nou ka konté si zòt ! »

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Dé ti-mo Dé ti-mo kozé… kozé… S awvwè Pap Fwanswa té prévwa pou sinòd- la lèwvwè i té voyé tousa pou tout krétyen é tou moun ki ansèvis a fwè é sè adan mond-la, ka ban nou on bon rézon pou nou sa réfléchi é priyédyé Bondyé ki tousèl, piplis an fanmi oben an konminoté… ki vé di andidan Légliz-la ! Lèwvwè nou ka palé dè Légliz, nou ka vwè pawas-la, konminoté-la, lé group èvè lé mouvman adan on prèmyé tan. Mé si noutout ka fè onsèl lyannaj, sé poudavwa dyosèz-la ka sanblé nou ! Mi sépousa, nou dwètèt fè ansòt nou viv solidarité adan tousa ka fè nou sa nou yé é nou rivé toléré nou adan vi-la. Lacharité sé on bèl mo ka dépasé tousa nou pé viv ! Mé sé Lèspérans sèlman pé fè nou vansé adan angajman an-nou, sé-li ki motè an-nou pou nous anti nou alèz ant nou davwa noutout nou fwè é sè asi latè. « Lékoloji, rèspé pou nou menm é pou lézòt, rèspé pou lanati ; mi travay-la nou ni a fè. Sé on travay pou fè ansanm-ansanm touléjou san janmé pèd fòs asiré é sèten Bondyé èvè nou. » Mi sé sa fwèw Francklin Arman té maké adan liv a-y, Paysan de Dieu, é fwèw Rojé ki pasi koté Taizé anmenm balan-la ajouté adan liv la i maké la Vivre l’aujourd’hui de Dieu : « Bouté on titak poézi, on gnak mizik é on tigout mès é labitid adan rouchach an vi an-nou, kò krazé an-nou ké trankilizé. » Lacharité épi Lèspérans ka apiyé asi fwa an-nou an Jézikri : « Sé Trinité lasa sèlman ka fè nou rivé si chimen a Lapé, Libèté é Lajwa », sé konsa Pè Chaldèw té ka palé souvantfwa adan oméli ay é i té ka di ankò : « Sé adan dyosèz-la tousèl travay-lasa é lyannaj-lasa pé fèt pou chapèl an-nou pa pran lanmen, é danjé dékòchté pa mèt nou annafè é, ki légoyisité a kyè an-nou pa fè nou rantré an zékal an-nou ! » Mi konsa Masè Danyèl té enmé chanté ti chanté lasa : « Adan Dyosèz-la, Lèspri a Bondyé ké souflé asi nou, Pawòl-la ka chouboulé nou kon difé adan kann. » Sé la nou vé rivé épi jounal L’Église en Guadeloupe pou rivé adan tout sé konminoté-la é tout sé pawas-la rivé tini on jounal pa fanmi, on jounal adan chak kaz. Annou alé. Dionysos D.T. L a démarche synodale initiée par le pape François et qui a été proposée à tous les chrétiens et les personnes de bonne volonté du monde entier est une bonne occasion de réfléchir et de prier, individuellement bien-sûr, mais aussi et surtout en famille, en communauté… en un mot en Église ! Qui dit Église, dit paroisse et mouvement et commu- nauté au premier degré, si l’on peut parler ainsi… mais nous sommes tous reliés, et c’est le diocèse qui en premier nous concerne… et nous rassemble ! Il faudrait que nous ayons tous à cœur d’en entretenir l’unité, d’y vivre la tolérance, l’entraide et la solidarité. La charité en un mot ! Par-delà les clivages, les points de vue, et les sensibilités partisanes ! Seule l’Espérance peut être motrice de cet engagement personnel, et mobilisa - trice pour le bien commun dont le levier est la fraternité. « Écologie, respect de soi-même, des autres et de la nature, voilà le chantier qui nous attend. C’est un travail collaboratif de tous les jours, nous devons nous y atteler sans décourage- ment avec la certitude que Dieu est à nos côtés. » comme frère Francklin Armand en parle dans son livre Paysan de Dieu. Et frère Roger, de la communauté œcuménique de Taizé, d’ajouter dans son ouvrage Vivre l’aujourd’hui de Dieu : « Ajou- tons-y une once de poésie, de musique, d’art en un mot, et la maïeutique de notre vie fraternelle et de notre engagement communautaire prendra forme, et comme un onguent nos souffrances, nos difficultés, nos fatigues seront apaisées. » Charité et Espérance qui prennent appui sur notre Foi en Jésus-Christ : « Seule cette Trinité-là débouche sur la paix véritable, la liberté authentique et la joie du devoir accompli », comme le disait souvent le père Albert Chalder dans ses homélies ; et il poursuivait : « C’est en diocèse seulement que ce travail et cette collaboration pourront s’accomplir, afin que nos chapelles partisanes ne prennent pas le dessus, que les clivages délétères ne brouillent pas les pistes, et que les replis sur soi n’aient pas prise ! » « Ainsi en diocèse, aimait chanter sœur Daniel Avrila, l’Esprit de Dieu soufflera sur nous, “Pawòl la ka chouboulé nou konn di fé adann kann”. » C’est le but de cette revue L’Église en Guadeloupe que nous devrions nous approprier dans toutes les communautés et paroisses ! Une par maison, une par famille ! Annou alé ! Denis Toussaint Andidan diosèz-la En dioccèse

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