P4 à 7 - DOSSIER Retour sur la retraite du presbyterium qui s’est tenue du 2 au 6 janvier à Sainte-Anne, avec la participation des coachs de Talenthéo.
P8 à 9 - VIE CONSACRÉE Rencontre avec la prieure et la sousprieure du monastère carmélitain Notre-Dame de la Résurrection à Gourbeyre.
P10 - CAP SUR LES JMJ La caravane des JMJ sur les routes de l’archipel.
P11 à 14 - L’ÉGLISE EN GUADELOUPE POU TIMOUN
P15 - À DIEU Les obsèques du pape Benoît XVI ont été célébrées au Vatican le 5 janvier.
P16 - JOURNÉE MONDIALE DU MALADE
P17 À 19 - VIE DU DIOCÈSE ET DES PAROISSES
P20 - PAROLES ENTENDUES
P21 - SPIRITUALITÉ
P22 - MÉDIAS
P23 - L’OFFICIEL
P24 - DÉ TI-MO KOZÉ
Page 1
DOSSIER
Le presbyterium
en retraite à Sainte-Anne
VIE CONSACRÉE
Rencontre avec
les moniales du Carmel
LA REVUE MENSUELLE DU DIOCÈSE
Mgr Macaire, Mgr Macaire,
le Dr Joseph le Dr Joseph
et l’encyclique et l’encyclique
Laudato si’Laudato si’
3 €
N°1 035 • Février 2023
(Photo : André de Montaguère)
Page 2
«S’
il n’y a pas d’horizon, il
n’y a pas de chemin. »
(Jean Viard, sociologue).
Le Carême est le che-
min, l’horizon à atteindre est la vie
éternelle. La fin dernière.
La profession de foi de Pierre est convain-
cante, il repondit a Jésus :
Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les
paroles de la vie éternelle. » ( Jean 6,
68)
C’est le sens des 40 jours de montée vers
Pâques que nous allons entamer lors
de l’entrée en Carême, le mercredi des
Cendres.
Josephine Bakhita, l’esclave devenue
sainte, la patronne qu’il faut prier pour
rompre toutes les chaînes des formes
d’esclaves modernes, nous balise le che-
min : « Ni la couleur de la peau, ni la po-
sition sociale ne sont des obstacles pour
devenir sœur »... La « petite mère noire »
(Madre Moretta) répétait : « Soyez bons,
aimez le Seigneur, priez pour ceux qui
ne le connaissent pas. Voyez comme est
grande la grâce de connaître Dieu »...
Après une longue maladie, elle mourut
le 8 février 1947 en invoquant « Notre
Dame, Notre Dame ».
Nous avons connu la même communauté
de destin, celle de la servitude, et la liber-
té des enfants de Dieu : « La Vérité vous
affranchira », dit Jésus (Jn 8, 32).
Le diable est dans les détails, pour éviter
des sorties de route et ne pas provoquer
des arrêts de parcours, il nous faut vivre
autrement le quotidien.
Les trois piliers du Carême : la prière, le
jeûne et l’aumône (partage) sont les pa-
ramètres GPS pour avancer dans la paix.
En jugulant les habitudes, les distractions
et les bruits de la vie moderne, nous de-
viendrons plus réceptifs aux conversions.
Nos sœurs Carmélites nous partagent leur
secret de vie : « Fais silence et écoute ! »
C’est l’invitation à l’INTÉRIORITÉ de
sœur Aimée de Marie. Elle ajoute : « L’in-
tériorité est le but de l’union à Dieu. »
Le guide, LA PAROLE DE DIEU, devien-
dra audible et praticable.
Nous avançons en quinconce !
Qu’est-ce que « avancer en quinconce »
signifie ? Simplement que l’on n’avance pas au même rythme. Nous sommes
en décalé. Mais c’est en famille et en
peuple, en communauté et en Église que
se fait le chemin. Notre marche est syno-
dale, une marche ensemble, fraternelle
et solidaire. Car on ne se sauve pas seul.
Ainsi prendra corps (du Ressuscité) la
fraternité universelle, le Royaume et le
monde à venir. C’est l’horizon du che-
min, l’objet de notre foi : « J’attends
la résurrection des morts, et la vie du
monde à venir. Amen. » (Credo)
Ce qui est valable pour la communauté
des Carmélites de Gourbeyre l’est aussi
pour toutes les communautés du diocèse
et toutes les églises domestiques que sont
les familles : « La vie fraternelle, c’est un
travail, ça n’est pas donné une fois pour
toutes. Sans se décourager, on fait tout
pour y arriver en communauté, on doit
y tendre... Jésus Christ est le premier de
cordée sur ce chemin d’humanité
», affir-
ment nos sœurs.
GARDONS LE CAP ! afin que soit sauvée
la Guadeloupe tout entière.
(cf. l’éditorial de janvier)
ÉDITORIAL
Nous avançons
en quinconce !
Par le père Silvère NUMA
SOMMAIRE
P4 à 7 t DOSSIER
Retour sur la retraite du presbyterium
qui s’est tenue du 2 au 6 janvier
à Sainte-Anne, avec la participation
des coachs de Talenthéo.
P8 à 9 t VIE CONSACRÉE
Rencontre avec la prieure et la sous-
prieure du monastère carmélitain
Notre-Dame de la Résurrection
à Gourbeyre.
P10 t CAP SUR LES JMJ
La caravane des JMJ sur les routes
de l’archipel.
P11 à 14 t L’ÉGLISE EN
GUADELOUPE POU TIMOUN
P15 t À DIEU
Les obsèques du pape Benoît XVI ont
été célébrées au Vatican le 5 janvier.
P16 t JOURNÉE
MONDIALE DU MALADE
P17 À 19 t VIE DU
DIOCÈSE ET DES PAROISSES
P20 t PAROLES ENTENDUES
P21 t SPIRITUALITÉ
P22 t MÉDIAS
P23 t L’OFFICIEL
P24 t DÉ TI-MO KOZÉ
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Page 3
LE MOT DE
L’ADMINISTRATEUR
APOSTOLIQUE
Monseigneur David Macaire, op,
archevêque de Martinique
Pourquoi Dieu aime
la Guadeloupe
(1)
D’
abord il lui a donné d’être
dans les Antilles, pour que
nous nous sentions non pas
noyés dans un ensemble
immense mais chez nous, responsables
d’un patrimoine foncier bien à nous.
Mais il a aussi fait de la Guadeloupe un
archipel pour nous encourager à vivre en
communauté avec ceux des autres îles.
Une population d’îliens mais ouverte sur
les autres et sur le monde, pour échap-
per aux mauvais côtés de l’insularité : la
pusillanimité, l’isolement, l’égocentrisme
ou le makrélage...
Dieu a aussi fait de la Guadeloupe une
terre vaste et petite à la fois. Il y a de la
terre chez nous, il y a des « grands es-
paces » et même des espaces sauvages.
Sur un si petit territoire nous bénéficions
d’une diversité incroyable. Nos âmes
peuvent se nourrir de la mer ou de la
montagne, des plaines et des mornes, de
la ville et des campagnes, de la foule ou
de la solitude... et pourtant la Guade-
loupe reste à taille humaine..
La Guadeloupe est riche. Merci Sei-
gneur. « Riche » parce que le revenu
moyen de ses habitants est parmi les plus
élevés des Antilles et même du monde !
« Riche » aussi des équipements et avan-
tages dont nos voisins osent à peine rê-
ver... écoles, hôpitaux, centres sportifs,
routes et réseaux, etc. Mais surtout
la Guadeloupe est riche de sa nature.
C’est surtout là que Dieu manifeste sa
tendresse pour nous. Bien sûr, il y a la
beauté exceptionnelle des paysages qui
attirent des milliers de touristes. Mais il y
a surtout de l’eau en abondance, richesse
aujourd’hui bien plus précieuse que le
pétrole (les chutes du Carbet nous le rap-
pellent depuis des millénaires)... Nous
avons le soleil ou la géothermie qui nous
offrent une possibilité d’indépendance
énergétique unique au monde.
Dieu aime la Guadeloupe à la folie. Il
lui a donné une faune sans bêtes sau-
vages trop dangereuses (pa ni sèpen !)
et une flore d’une richesse incomparable. Plusieurs centaines de fruits et légumes
sont à portée de nos mains et peuvent
pousser dans le moindre lopin de cette
terre bénie... Quant aux plantes médici-
nales de notre biotope, elles sont parmi
les plus prometteuses pour les siècles à
venir....
Dieu aime les Guadeloupéens. Par les
vicissitudes de notre passé, nous sommes
héritiers d’une culture à la fois mondia-
lisée et enracinée. Chez nous, en nous,
l’Afrique, l’Europe, l’Asie et l’Amérique
se donnent finalement la main sans se
noyer mutuellement. Ici, le village global
rêvé par tous est déjà constitué et il n’a
pas perdu son âme ! D’innombrables ta-
lents (artistes, sportifs, créateurs, scienti-
fiques, agriculteurs, politiques, religieux)
sont nés chez nous !
Ainsi, notre histoire, certes douloureuse,
mais aussi extrêmement riche, a de quoi
faire de nous un peuple fort, très fort.
Non pas un groupe d’individus victimi-
sés et vindicatifs, étouffés sous l’édre-
don du consumérisme, ni une jeunesse
amnésique lobotomisée par les drogues
impérialistes, débauchées et violentes
d’un occident dégénéré, mais un peuple
de frères pour qui les mots de solidari-
té, de liberté, de travail, de courage, de
bienveillance mutuelle, de gratitude, de
pardon, de réconciliation, de respect, de
charité et de foi résonnent plus forts que
sur d’autres terres. Et pour couronner le
tout, Dieu, par l’Église Catholique, nous a
fait le don des sacrements de la Foi et de
l’Évangile de Jésus-Christ, sources per-
manentes de guérison et de salut.
Dieu aime la Guadeloupe… Les Gua-
deloupéens le savent-ils ?
Comme dirait ma grand-mère : Ka ou vlé
enkô ? Poul épi diri ?
(1) En hommage à Raymonde Joseph et ses
enfants, dont son fils Henry, et à tous les
habitants de l’archipel qui honorent le don que
Dieu leur a fait et le transmettent aux nouvelles
générations.
L’Église en Guadeloupe N° 1035 - Février 2023
3
FOCUS
Trois centenaires
pleines de vie
100 roses pour
s?ur Marie-Da -
ni?le Madoni,
au couvent des
s?urs domini-
caines de sainte
Catherine de
Sienne d’Albi ?
Trois-Rivi?res :
quel bel esprit de
service jusqu’au
bout ! Elle a été
en mission ?
la paroisse de
Terre-de-Bas, ?
Capesterre-Belle-Eau, ? Petit-Bourg dans
le service de la catéch?se, entre autres
activités paroissiales et éducatives. S?ur
Thér?se-Marie Alexandre-Alexis a f?té
ses cent ans en octobre : on conna?t ses
talents d’artiste qu’elle pratique toujours
avec dévouement et humilité dans son
atelier ? Trois-Rivi?res. Quant ? S?ur Ma -
rie-Bernard Silou, c’est le 12 janvier qu’elle
a f?té son jubilé au cours d’une messe
concélébrée par plusieurs pr?tres et pré-
sidée par le p?re Roland Kinkouni. Toutes
d’humilité et de sourire, elles veulent
témoigner jusqu’au bout de la bonté de
Dieu et de sa proximité fraternellett! Marie-Jeanne Ursule
On chonjé pou’w jòdila,
Chériben Céleste
Vendredi
13 janvier
2017 -
Vendredi
13 janvier
2023.
6 lanné
jou pou
jou,
misyon
a-w
bout si
latè. Byennèz pou’w la ou yé la owa Papa
Bondyé ! davwa, pou jan ou woulé pou
Jézi Sennyè, nou ka kwè ou ja jwenn lavi
adan Jézikri. Ou ka viv adan lanmou é
jwa a Bondyé. Nou ka mandé-w toujou
voyé zyé si kominoté an nou, asèlfen nou
kontinyé woulé toujou adan larèl a sa ou
montré nou : “Konnèt Jézikri, enmé Jézikri
é suiv Jézikri, Jézikri sé tout” . Nou ka di-w
kontinyé viv adan bonnè é limyè étèwnèl
owa Papa Bondyé. Fwansliz
Page 4
EEG : Tous les prêtres de Guadeloupe sont
réunis pour la « retraite des prêtres ».
De quoi s’agit-il ?
Mgr Macaire : « Chaque année, les prêtres
doivent consacrer un temps à la retraite
spirituelle, un temps de ressourcement.
Ça fait partie du métier, pourrait-on
dire, et c’est obligatoire. En revanche, la
retraite n’est pas organisée dans tous les
diocèses de la même manière. Ça peut
être un temps de retraite individuelle
par exemple. Aux Antilles, nous faisons
le choix d’une retraite commune, une
semaine durant laquelle les prêtres —
ils sont une soixantaine en Guadeloupe
— sont rassemblés. »
EEG : Comment se déroule cette semaine de
retraite ?
Mgr Macaire : « Traditionnellement, lors
de la retraite, nous alternons entre des
conférences animées par un prédicateur
et des temps plus ou moins en silence.
Cette année, avec le conseil épiscopal,
nous avons souhaité aller plus loin et
c’est une retraite un peu particulière qui
est proposée puisque nous avons invité
Talenthéo.
Talenthéo est une association qui réunit
des coachs d’entreprise catholiques qui
se mettent gratuitement à la disposition
des prêtres (lire aussi en pages 5 et 6).
Ils sont venus présenter des outils qui
ont montré leur efficacité dans le monde
professionnel et la manière dont nous
pouvons nous les approprier, des outils
d’approfondissement de l’enseignement
spirituel, des outils qui permettent la
mise en œuvre de ces enseignements. »
EEG : Concrètement, comment cela se
passe-t-il ?
Mgr Macaire : « Le prédicateur a travaillé
sur l’Épître de saint Jacques pour
construire un parcours de conversion
de nos relations : relations avec nous-
mêmes, avec les autres, quand il s’agit
de communication non-violente ou de la gestion des conflits par exemple, et
relation avec Dieu. Chaque jour, nous
avons un enseignement spirituel, suivi
d’exercices avec des outils de dévelop-
pement personnel. Par exemple, saint
Jacques nous parle de la langue qui peut
tuer. Cela renvoie à différents types de
gestion des conflits. »
EEG : C’est une approche nouvelle pour
l’Église ?
Mgr Macaire : « C’est assez nouveau en
France, où nous avons une tradition
latine ecclésiale. Mais les Anglo-Saxons
sont passés depuis longtemps à ce type
de retraite. Bien sûr, tout n’a pas été
modifié. Nous conservons des temps de
prière, de partage, et nous nous retrou-
vons le soir lors de veillées par exemple.
On peut parler d’une évolution.
C’est en tout cas une première en Gua-
deloupe, cette manière d’interroger le
ministère et la vie du prêtre. On parle
parfois des maris qui, au fil des années,
s’ancrent dans de vieilles habitudes, ne prêtent même plus attention
à leur femme… Eh bien nous aussi,
on peut, au fil du temps, s’enfermer
dans des habitudes de vieux garçons,
oserais-je dire… Et parfois, il faut accep-
ter de se faire bousculer, comme le dit
en créole une chanson guadeloupéenne
que j’aime beaucoup : « Se laisser
chambouler par la Parole comme le feu
dans les cannes. »
EEG : Comment cette évolution a-t-elle été
perçue par les prêtres ?
Mgr Macaire : «
Certains ont pu être
surpris, notamment du fait que deux
femmes laïques (les coachs de Talen-
théo, NDLR) soient intervenues dans la
retraite des prêtres. C’est inédit. »
EEG : C’est une façon de faire montre
d’ouverture pour l’Église ?
Mgr Macaire : « Pas vraiment, car ce n’est
pas de la démagogie, c’est Vatican II qui
invite les laïcs à prendre leurs responsa-
bilités au sein de l’Église, avec cette idée
Mgr Macaire : « Parfois, il faut
accepter de se faire bousculer »
Du lundi 2 au vendredi 6 janvier, les prêtres de Guadeloupe étaient réunis
à Sainte-Anne pour une semaine de retraite sacerdotale. Explications
avec Mgr David Macaire, administrateur apostolique.
Cette année,
les prêtres
du diocèse,
réunis autour
de l’admi-
nistrateur
apostolique,
Mgr David
Macaire, ont
eu droit à une
retraite un peu
différente,
avec l’interven-
tion de coachs
certifiés de
Talenthéo.
RETRAITE DES PRÊTRES
4 L’Église en Guadeloupe N° 1 035 - Février 2023
Page 5
L’Église en Guadeloupe N° 1 035 - Février 2023 5
RETRAITE DES PRÊTRES
que le prêtre n’est pas le seul sachant.
La théologie n’est pas hors-sol et les
hommes et les femmes qui s’investissent
pour l’Église nous aident en ce sens. »
EEG : Le pape Benoît XVI est décédé
le 31 décembre. Est-ce que cet événement
a modifié le programme de la semaine ?
Mgr Macaire : « Non, cela n’a pas modifié
la semaine qui vient de s’écouler. Je di-
rais plutôt que le décès de Benoît XVI a
donné de la profondeur à notre retraite.
Ensuite, ceux qui le souhaitaient ont pu
assister jeudi, très tôt, à la retransmis-
sion de ses funérailles. » Propos recueillis par Caroline BABLIN Talenthéo est un réseau de
80 coachs chrétiens et certi-
fiés, tous professionnels de
la relation et de la gouver
-
nance, qui s’engagent à
mettre bénévolement leurs
compétences au service de
l’Église.
Sessions de formation
et coaching individuel
L’association, fondée par
des laïcs chrétiens, existe
depuis 15 ans et au cours
des cinq dernières années,
les coachs ont accompagné
250 prêtres dans le cadre
du Parcours Talenthéo, 85
supérieurs de communau-
té ont été formés au sein
de l’institut Talenthéo, 90
prêtres et religieux ont pu bénéficier d’un coaching
individuel, sans oublier
les séminaires et sessions
mis en place au sein des dio-
cèses, comme c’était le cas,
en Guadeloupe, à l’occasion
de la retraite des prêtres.
Du parcours Talenthéo
à Scoladéo
Des parcours types sont
proposés, sur le modèle de
ceux proposés à des chefs
d’entreprise. L’un de ces
parcours, par exemple, des-
tiné aux prêtres et religieux,
s’articule en deux cycles
d’une année, à raison de 2 à
3 jours de formation à Paris
chaque mois. Ces sessions
sont l’occasion d’aborder
des questions telles que
« comment déléguer, moti-
ver et animer mon équipe
ou ma communauté ? »,
« comment élaborer une
vision pour ma paroisse,
mon diocèse, ma com-
munauté ? », « comment
stimuler la créativité pour
l’évangélisation et accompa -
gner des disciples-mission-
naires ? », etc.
Par ailleurs, depuis 2018,
Scoladéo est une offre
d’accompagnement
spécialement destinée aux
responsables de l’enseigne-
ment catholique.
Talenthéo, des coachs
au service de l’Église
La retraite des prêtres s’est déroulée à l’hôtel Le Rotabas,
à Sainte-Anne. « Le diocèse ne dispose pas de lieu pour réunir
tous les prêtres. C’est pourquoi nous faisons le choix d’organiser
la retraite dans un complexe hôtelier habitué à recevoir
des séminaires. Ça ne coûte pas plus cher que d’entrenir un lieu
toute l’année et c’est aussi plus simple au niveau logistique,
organisation des repas, etc. », explique Mgr Macaire.
« C’est une première
en Guadeloupe, cette manière d’interroger le ministère et la vie du prêtre. »
Page 6
RETRAITE DES PRÊTRES
Aimer l’autre : de la Parole
aux actes, avec Talenthéo
Élisabeth Cayla
et Clotilde Boyer,
coachs certifiées,
ainsi que le père Paul
Dollié, de l’association
Talenthéo, ont accom-
pagné les prêtres
durant leur semaine
de retraite.
«S
i on est bien ensemble, les
paroissiens sont bien »,
déclare d’emblée le père
Paul Dollié, prédicateur
lors de la retraite des prêtres et membre
de Talenthéo (lire en page 5). « Aimer
quelqu’un, travailler ensemble, c’est
compliqué. Nous avons tous des histoires
différentes et l’objectif est de tirer partie
de cette diversité. Cela va dans le sens de
la synodalité. »
Comme dans n’importe quelle société,
les prêtres doivent travailler ensemble
au sein du diocèse, avec les laïcs dans
leur paroisse. Ils sont amenés à fixer des
objectifs, déléguer, gérer des conflits par-
fois… Si, dans le milieu professionnel,
il est aujourd’hui acquis qu’on ne naît
pas manager, que gérer une entreprise,
une équipe, cela s’apprend, pourquoi en
irait-il autrement pour les prêtres ? À la
différence notable tout de même que ces
derniers disposent d’un socle solide sur
lequel s’appuyer, la spiritualité, la Parole
et des textes tels que l’Épître de saint
Jacques.
Faire le lien entre l’Écriture
et la dimension humaine
« J’ai créé un parcours en partant de
l’Épître de saint Jacques (1), sur lequel
je travaille depuis quatre ans », explique
le père Paul Dollié. « L’Église parle beau-
coup d’amour mais n’explique pas com-
ment aimer l’autre, comment regarder les non-croyants. C’est comme si j’avais
une Ferrari, elle a tout ce dont on peut
rêver, mais elle ne peut pas sortir du ga-
rage parce qu’il me manque les clés pour
la conduire. »
L’objectif est alors de faire le lien entre
l’Écriture, la dimension spirituelle et la
dimension humaine.
C’est à ce stade qu’interviennent les
coachs de Talenthéo. « Nous sommes
là pour réfléchir, en partant de nos ex-
périences, et trouver des façons de faire
pour mieux travailler ensemble, cela peut
passer par des techniques de gestion des
conflits, des méthodes de communica-
tion non violente, des notions de mana-
gement…
», expliquent Elisabeth Cayla
et Clotilde Boyer, coachs intervenantes
dans le cadre de la retraite des prêtres.
Par exemple, quels sont les signaux si
un prêtre dialogue mal avec les laïcs ?
« Peut-être le prêtre ne sait-il pas délé-
guer, ou il délègue mal », note le père
Paul Dollié. « Peut-être que, lorsqu’il
confie une tâche, il n’explique pas correc-
tement ce qu’il attend, il oublie de fixer
un délai. Et de là peuvent naître des in-
compréhensions. »
Ce sont ces outils que les coachs de
Talenthéo sont venus apporter aux
prêtres du diocèse. Des outils pour co-
construire, mieux travailler ensemble,
avec leurs paroissiens, avec les laïcs qui s’engagent pour l’Église… et aussi avec
les non-croyants.
D’une pastorale de conservation
à une pastorale missionnaire
« Dans les Évangiles, Jésus est en route,
il fait des rencontres, il choisit ceux qui
vont le suivre et il leur parle. Nous, au-
jourd’hui, nous faisons l’inverse. Nous
sommes dans nos églises, et ce sont les
croyants qui viennent à nous pour que
nous leur parlions. L’objectif est d’inviter
chacun à se (re)mettre en route, comme
Jésus l’a fait », explique le père Paul Dol-
lié. Soit, en d’autres termes, « passer
d’une pastorale de conservation à une
pastorale missionnaire », un autre aspect
de la démarche développée par Talen-
théo.
Caroline BABLIN
(1) Le livret du « Parcours saint Jacques sur
les relations » est accessible en ligne, sur le
site de la paroisse Saint-Laurent, à Paris :
www.asaintlaurent.com, onglet « activités »,
puis « formations ».
POUR ALLER PLUS LOIN…
Le père Paul Dollié est l’auteur d’un livre
intitulé Vivre nos relations dans la paix, paru
aux Éditions des Béatitudes, dans la collection
« Outils missionnaires ». Lire aussi en page 22.
6 L’Église en Guadeloupe N° 1 035 - Février 2023
De gauche
à droite,
le père Paul
Dollié,
Élisabeth
Cayla et
Clotilde Boyer,
coachs de
Talenthéo.
Page 7
L’Église en Guadeloupe N° 1 035 - Février 2023 7
« Au début de chaque année civile, durant cinq
jours, les prêtres sont invités à quitter leurs
activités habituelles pour vivre la retraite du
presbyterium. Cette année était particulière car
la retraite était animée par deux laïcs du groupe
Talenthéo et d‘un prêtre de la communauté de
l’Emmanuel.
[…] Voici ce que je retiens des enseignements…
Le prêtre doit être un prêtre relationnel. Il s’agit
“d’entrer en relation avec l’autre sans jugement
et de manière désintéressée”. Cette relation passe par le fait de maîtriser
notre langue car “celle-ci a le pouvoir de diriger ou de détruire ou encore
d’apporter la bénédiction”.
Le prêtre est invité à “gouverner avec sagesse”. “Être sage, c’est avoir des
actes empreints de douceur.” La sagesse passe par la bonne conduite
du prêtre vis-à-vis des laïcs. Le prêtre “parfois se mettra devant pour
indiquer la route et soutenir l’espérance du peuple, d’autres fois il sera
simplement au milieu de tous dans une proximité simple et miséricor -
dieuse, et en certaines circonstances il devra marcher derrière le peuple,
pour aider ceux qui sont restés en arrière et – surtout – parce que le trou-
peau lui-même possède un odorat pour trouver de nouveaux chemins.”
(Joie de l’Evangile).
Il doit accueillir les remarques bienveillantes des fidèles laïcs ou de ses
confrères. Avant de parler, “il s’agit de surveiller les intentions de notre
cœur. Lors des mésententes, il s’agit de dire le mal directement à la per -
sonne et non à nos amis (Mt 18,15-18), d’être miséricordieux avec nous
et surtout de prier pour celui qu’on doit corriger ou qui nous veut du mal.
N’oublions pas aussi de laisser Dieu changer notre cœur”.
De temps en temps, le prêtre doit gérer les conflits et non pas les fuir
(Jc 4,1). “Le conflit fait partie de la vie de l’Église. Nous grandissons
par les crises et nous sommes restaurés par une saine gestion des
conflits.” Certaines fois, il est nécessaire de faire appel à un médiateur.
Rappelons-nous que le prêtre et le chrétien en général est appelé à être
“artisan de paix”, c’est-à-dire à veiller sur les propos exprimés afin que
ceux-ci n’allument pas un feu.
Quelques confidences… Pour mieux nous connaître, nous avons fait
certains exercices ou jeux. Celui qui m’a marqué le plus est celui-ci : à
tour de rôle, chaque prêtre avait un confrère face à lui et il devait lui dire
ce qu’il appréciait chez lui et réciproquement. Une autre fois, en groupe
de trois, nous avons vécu une démarche d‘intercession…
Merci Seigneur pour les animateurs de Talenthéo et le prêtre de l’Emma -
nuel qui nous ont donné des clés pour vivre notre ministère autrement
avec ceux que tu nous as confiés par le biais de l’évêque. » Père Gérard FOUCAN, vicaire épiscopal
« Un prédicateur de la trempe du père Michon,
après des années de ministère, avait conclu :
“les catégories les plus difficiles à évangéliser
sont les religieuses et les prêtres”.
Mais vous, père Paul, Élisabeth, Clotilde et vos
époux, vous vous êtes ligués pour tenter de
relever le pari. Pendant ces cinq jours, vous avez
insisté sur la vie commune, la vie fraternelle et
le vivre-ensemble, l’unité de notre presbyterium.
Vous nous avez encouragés à apprendre à
entendre, à nous écouter et à savoir répondre.
Père Paul, vous nous avez aidés à relire la lettre de Jacques. À travers
ce parcours, vous nous avez proposé un retour sur notre ministère de
prêtre, en charge des âmes. À travers les exercices pratiques, Élisabeth
et Clotilde, vous nous avez appris à être attentifs à l’autre, en suivant
ses mouvements, juste en utilisant des “pointes bic”, sans mots. C’est
encore plus facile, quand nous reconnaissons que nous allons dans la
même direction.
Pour ce faire, nous devons nous connaître et reconnaître nos angles
morts. L’autre n’est pas un objet à utiliser. Mais celui avec lequel nous
devons entrer dans une relation gagnant-gagnant.
Hommes de foi, nous ne devons pas rester seulement dans le discours, des
paroles pieuses, mais que nos œuvres manifestent ce fait. Nous devons
pratiquer ce que nous disons dans nos homélies. Et surtout, vous nous
avez rappelé que l’expérience est supérieure à l’enseignement. Les
fidèles nous regardent vivre : “Quand j’entends M. le curé en chair, je suis
passionné ; quand je le vois vivre, je suis rassuré !”
Vous nous avez rappelé que nous devons continuer notre formation
intellectuelle aussi bien que spirituelle. Les fidèles se rendent compte
facilement si nous sommes des prêtres qui prient ou qui parlent, qui
lisent ou répètent. Notre vie de pasteurs, comme pour tout chrétien, est
soumise aux cinq éléments pour grandir : Ac 2, 42-47. Sans la prière, nous
tombons dans l’activisme sans autorité et avec une perspective risquée.
En tant qu’hommes de paroles, nous devons apprendre à maîtriser notre
langue, bien choisir nos mots pour conduire nos fidèles à Dieu, non à
notre personne. Nous ne sommes pas des stars. C’est notre conduite
vers le haut qui témoignera de notre sagesse.
À travers ces cinq jours, nous accueillons le message de la nécessité
d’un presbyterium uni et responsable, utilisant tout signe de conflit pour
grandir notre Église vers la sainteté. Le Seigneur ne veut pas seulement
nous trouver en réunion, mais unis, lors de sa venue.
Chers père Paul, Élisabeth, Clotilde et époux, nous vous promettons
sous peu un bon feed-back de notre conversion et mission. » Père Lavaud CHRISTOPHE, curé de la paroisse de Sainte-Anne
MERCI…
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8 L’Église en Guadeloupe N° 1 035 - Février 2023
JOURNÉE DE LA VIE CONSACRÉE
« Viens, fais silence et écoute »
Le 2 février, jour où nous célébrons la présentation
de Jésus au temple, a été institué Journée mondiale de la Vie consacrée par Jean-Paul II.
À cette occasion, nous avons rencontré sœur Aimée de Marie, nouvelle prieure
du monastère carmélitain Notre-Dame de la Résurrection à Gourbeyre, et sœur Angèle, la sous-prieure, pour comprendre ce message si important pour
tous les chrétiens, et en particulier
notre Église diocésaine.
Quel est le sens profond de votre vie de
carmélite ?
« Le sens profond de notre vie de
carmélites, c’est l’intériorité dont le but
est l’union à Dieu, source de fécondité
spirituelle et apostolique. Tout chrétien
est appelé à la sainteté, comme l’a rap-
pelé Pape François dans son exhortation
apostolique Gaudete et Exsultate. Tout
baptisé doit vivre de cette vie intime
avec le Seigneur pour que sa vie ait
du sens et porte du fruit. Le Seigneur
nous le dit dans le Lévitique (19,1) :
“Soyez saints !” Cela est particulière-
ment exigeant pour nous qui y sommes
appelées par vocation. Nos papes n’ont
cessé de nous y exhorter, notamment
saint Jean-Paul II quand il nous a dit,
entre autres : “Vous êtes les avant-postes
de l’Église en marche vers le Royaume”
(allocution aux moniales cloîtrées à
Avila, 1er novembre 1982, NDLR). Cette
vocation, pur don de Dieu, le prophète
Élie en est le premier instigateur : “Il
est vivant le Seigneur Dieu devant qui
je me tiens !” (1R 17,1). C’est la devise
première du Carmel, admirablement
reprise plusieurs siècles plus tard par la
célèbre réformatrice espagnole, Thérèse
d’Avila : “Que rien ne te trouble que
rien ne t’épouvante, Dieu seul suffit !”
Une de ses illustres filles du XXe siècle,
sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Édith Stein) précise : “Se tenir de-
vant Dieu pour tous !” Ainsi l’existence
d’une carmélite pourrait se résumer en
deux axes convergents : la primauté de l’amour pour Dieu (le charisme du
Carmel étant l’oraison) et l’intercession
pour le monde.
Parmi les congrégations présentes dans
notre diocèse, citons nos sœurs de saint
Joseph de Cluny, dont la fondatrice, la
bienheureuse Anne-Marie Javouhey,
affirmait : « Une sœur de Cluny est
doublée d’une carmélite ». Dans son
sillage, sœur Joseph-Marie, actuelle-
ment Provinciale, avait trouvé l’image
de l’arbre pour expliquer aux jeunes le
sens du Carmel : “L’Église est comme un
arbre. Les carmélites sont les racines de
cet arbre qui puisent la sève pour que
les branches (les sœurs apostoliques et
les chrétiens) portent des fleurs et des
fruits.” Image évocatrice s’il en est ! »
Cette fête de la vie consacrée porte en elle
une lumière pour le monde d’aujourd’hui.
Pouvez-vous en actualiser le message pour
tous les chrétiens de notre diocèse ?
« Belle fête de la lumière qu’est la
présentation de Jésus au temple. Elle
remémore pour nous la présentation
de Samuel, et la présentation de Marie.
Jour de lumière, symbole du Christ
ressuscité, parce que cette fête de la
Présentation témoigne de l’amour
inconditionnel de Dieu. La vie consa-
crée est au cœur de l’Église ! Et pour
aller plus loin dans la réflexion, il s’agit
du “déjà là” et du “pas encore” de ce
que sera le monde à venir vers lequel
nous tendons. Nous continuons l’œuvre
du Christ aujourd’hui ! C’est Jésus qui est toujours et partout la tête du corps
qu’est l’Église depuis la nuit des temps
et jusque dans l’éternité. On parle de vie
consacrée parce que nous avons professé
trois vœux : la pauvreté, la chasteté,
l’obéissance. Et nous avons à cœur
de les renouveler ce jour-là, selon les
trois recommandations soulignées par
Jean-Paul II : demeurer dans l’Action
de Grâce ; mieux connaître et apprécier
la vie consacrée ; célébrer solennelle-
ment la vie consacrée au cours d’une
belle célébration digne de la louange de
Dieu. La vie consacrée continue l’œuvre
du Christ. Osons citer cette affirmation
maintes fois répétée par père Brice
Gourdin : “Si la vie religieuse n’existait
pas, il faudrait l’inventer.” Pour actuali-
ser le message, regardons la quantité de
congrégations religieuses qui existent,
la variété des charismes. N’est-ce pas
édifiant et porteur d’espérance ? »
« Même si c’est vers la lumière que nous
avançons, c’est dans la nuit concrètement
que nous marchons le plus souvent. » Cette
intuition initiée par saint Jean de la Croix a
été déployée dans de multiples conférences
par Mgr Guy Gaucher, lui-même carme et
évêque de Lisieux. « Comme cela est vrai
aujourd’hui plus encore ! » disait une jeune
en cheminement dans une rencontre voca
-
tionnelle dernièrement. Que pourriez-vous
lui dire pour l’encourager à s’engager ?
« Nous lui dirions sans hésiter la phrase
de saint Paul : “Il faut toujours espé-
rer contre toute espérance.” C’est au
SœurAimée de Marie Sœur Angèle
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L’Église en Guadeloupe N° 1 035 - Février 2023 9
moment où le Christ est mort sur la
Croix qu’il a été vainqueur du monde.
Aujourd’hui, on focalise tout sur la su-
perficialité et le négatif avec la médiati-
sation à outrance, et les réseaux sociaux
souvent si débridés. Et pourtant il y a
toujours et partout de si belles choses
qui se vivent, mais les médias n’en
parlent généralement pas. Et c’est bien
dommage ! Trois conseils pour avancer :
fréquenter les Écritures ; s’accrocher à
la Parole de Dieu ; nourrir sa foi dans
la prière ; regarder le Christ qui est le
modèle parfait et qui est la Tête. Ainsi
cette jeune ne se laissera pas ébranler
par les turpitudes et les turbulences que
vit l’Église aujourd’hui. »
Quels sont les chemins du discernement
vocationnel ?
« C’est l’appel qui est premier. Demeurer
ouvert et disponible pour entendre cet
appel de Dieu : et c’est par la prière,
et la vérité de notre conscience inté-
rieure que l’on peut discerner. Pour cela
aussi, il convient d’être accompagné
par quelqu’un ou quelqu’une sur lequel
ou laquelle on peut s’appuyer en toute
confiance et qui peut nous guider.
Soyons surs que le Seigneur agit quand
on le Lui demande avec foi et convic-
tion. Nous l’avons personnellement
toujours expérimenté.
“Viens ! Fais silence… Écoute…” Ce
conseil lumineux pourrait éclairer
nos consciences, apaiser notre cœur.
Encore faut-il que l’on accepte de ne
pas se laisser envahir par les moyens
technologiques qui nous distraient de
nous-mêmes, et entretiennent un bruit
constant. Osons poser notre portable pour entrer en notre profondeur,
là où Dieu habite et nous attend :
“Faisons silence, pour écouter Celui
qui a tant à nous dire.” (Sainte Élisabeth
de la Trinité). »
« C’est la Fraternité qui manque le plus à
notre monde aujourd’hui ! », aime répéter
frère Francklin Armand. Comment,
en communauté, réussissez-vous
à la mettre en pratique ?
« Il faut comprendre que nous sommes
des cénobites, à la fois ermites et en
communauté. Nous vivons en commu-
nauté, nous faisons tout ensemble et
nous avons une règle à suivre. La règle
et la vie de communauté ainsi appli-
quées induisent la fraternité. La frater-
nité n’est pas un acquis, elle se construit
au fil des jours. Dans la sérénité, dans
l’attention et le respect des autres, dans
la confiance en Dieu, se construit notre
vie fraternelle, qui est un havre de paix,
de liberté, et de bienveillance.
Mgr Pascal Roland a écrit : “La vie
consacrée est importante par son être et
non par la réalisation d’œuvres !” (dans
les Amis des Monastères n°205, NDLR).
Mais ne vous y trompez pas : nous
demeurons totalement à l’écoute du
monde et de ses questions, et de ses
souffrances terribles que l’on porte
journellement dans nos prières. La vie
fraternelle, c’est un travail, ça n’est pas
donné une fois pour toutes. Sans se
décourager, on fait tout pour y arriver
en communauté. On doit y tendre dans
le monde partout où l’on se trouve :
Jésus-Christ est bien le premier de cor-
dée sur ce chemin d’humanité-là ! » Propos recueillis par Jean-Marie GAUTHIER
w Lors de la Journée de la vie consacrée
de 2013, le pape Benoît XVI disait :
« Ne vous unissez pas aux prophètes de
malheur qui proclament la fin ou le non-
sens de la vie consacrée dans l’Église de
nos jours, mais revêtez-vous plutôt de
Jésus-Christ et revêtez les armes de
lumière — comme exhorte saint Paul en
Romains 13 — en demeurant éveillés et
vigilants. »
w « La vie consacrée est le déploiement de
la grâce du baptême et de la confirmation.
[…] Sans cette expression prophétique
de la vie consacrée, l’Église n’aurait plus
sous les yeux le mode de vie du Christ et
manquerait de modèle pour Le suivre…
Sans la vie consacrée, l’Église manquerait
de souffle évangélique et missionnaire, et
ne pourrait donc pas répondre adéquate-
ment à sa mission. »
Mgr Pascal Roland, dans les Amis des
Monastères n°205 de janv. fév. mars 2021.
w « La radicalité évangélique n’appartient
pas seulement aux religieux, elle est de-
mandée à tous. Mais les religieux suivent
le Seigneur d’une manière spéciale, sur un
mode prophétique. »
Pape François (Réjouissez-vous, n°1)
w « La vie consacrée, surtout pendant les
périodes difficiles, est une bénédiction
pour la vie humaine et pour la vie de
l’Église elle-même. »
Saint Jean-Paul II (Vita Consécrata, n°87)
Ils parlent
de la vie consacrée…
Photos : Simon Barlagne
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10 L’Église en Guadeloupe N° 1 035 - Février 2023
JOURNÉES MONDIALES DE LA JEUNESSE
La caravane des JMJ-2023
est en route
EEG : La pastorale des jeunes, surtout en vue
des JMJ, « englobe toute une pédagogie de
l’élan, une éducation à la fraternité et une
théologie de l’apprentissage (Dieu à notre
portée !) si l’on peut dire ». Ainsi s’exprimaient
les membres du groupe Praise quand ils sont
venus à la rencontre des jeunes en Guade-
loupe. Pouvez-vous, en tant que responsable
de la pastorale des jeunes du diocèse,
vulgariser cette démarche spirituelle qui met
le diocèse en mouvement ?
Père Kaze Eugène : « Tu ne crois pas si
bien dire : une pédagogie de l’élan, une
éducation à la fraternité et une théolo-
gie de l’apprentissage... l’organisation
des JMJ est un “clin’Dieu” : une école de
vie. Jeunes et accompagnateurs peuvent
y trouver une formidable opportunité
d’améliorer leur personnalité et leur
foi. »
EEG : Comment fédérer tout le monde, à part
sur les réseaux sociaux, dans le concret pour
que sainement la maïeutique prenne ?
P. Kz : « Pour tenir le cap jusqu’en juillet,
il est impératif de revenir aux fonda-
mentaux du dernier synode “commu-
nion, participation et mission”.
Surtout la communion, car pour fédérer
tout le monde, ce ne sera pas seule-
ment avec les réseaux sociaux ou des réunions Zoom. J’appelle les acteurs
de la Pastorale des jeunes du diocèse,
notamment les jeunes et accompagna-
teurs, les confrères prêtres et les parents
à se mobiliser chacun dans son rôle. Il
ne s’agit pas de la pastorale des grands
événements. Mettons la main dans le
cambouis.
Après un discernement, des pèle-
rins JMJ ont été désignés pour repré-
senter le diocèse : un
grand merci pour cette
étape, ô combien délicate
dans le choix. Toutefois,
la délégation 971 ne
peut pas se permettre
d’envoyer des jeunes à la
rencontre d’autres jeunes
de culture différente sans
se préparer. Il existe une
grande tentation, de dire
qu’on n’est pas dispo-
nible... En fait, personne
n’est disponible lorqu’il s’agit de l’Église.
De grâce, avant de partir aux JMJ, les
participants doivent apprendre à se
connaître mutuellement et connaître
le projet. Cela est possible grâce à des
rencontres pédagogiques, éducatives et
fraternelles : c’est ce que l’équipe JMJ
propose.
Notre délégation sollicite la confiance
des chrétiens du diocèse. Le peuple de
Dieu en Guadeloupe manifeste déjà son
soutien spirituel et financier. La balle est
dans notre camp d’acteurs pastoraux
pour une entière participation dans l’ac-
complissement de cette noble mission
d’Église...
Nou sé Légliz, Légliz sé nou tout. » EEG : Quels sont les temps forts qui vont
jalonner le parcours d’ici juillet ?
P. Kz :
« Le calendrier-JMJ est complet et
attractif vu l’ampleur de la tâche et les
ojectifs de la délégation 971 :
- une caravane JMJ le 4e dimanche
de chaque mois, chaque fois dans une
paroisse différente...
- quatre week-ends de préparation pour
les pèlerins Jmjistes à Saint-Jean-Bosco,
Marie-Galante, Capesterre-Belle-Eau et
Sainte-Anne.
- le 19 mars, place de la Victoire et sur
le parvis de l’église Saint-Pierre et Saint-
Paul à Pointe-à-Pitre : chemin de croix
et concert spirituel.
- le 23 avril, festi-solidarité-JMJ :
tournoi de football avec trois équipes
(prêtres, jeunes JMJistes et vétérans).
- le 9 août, une messe des retrouvailles
en Guadeloupe avec les JMJistes et des
jeunes Martiniquais et Guadeloupéens
qui ne seront pas partis au Portugal.
EEG : Quels sont les témoins qui vont inter -
venir ?
P. Kz : « Une flopée de
témoins participe au
projet JMJ-2023 validé
par Mgr Macaire. Parmi
eux, nous comptons des
prêtres, des religieux, des
médecins, des pompiers,
etc. En effet, les orienta -
tions du pape François
sont claires :
1. Il insiste beaucoup sur
l’écoute sacramentelle et
humaine des jeunes pour la confession
et l’échange instructif.
2. Il recommande aux jeunes de réaliser
des expressions culturelles à travers la
musique, la chorégraphie, etc.
3. Il demande d’apprendre aux jeunes
la méthode pour témoigner : « être
capable de parler de sa foi ».
À part les exigences du pape, des inter-
venants nous préparent à l’animation
de groupe, la gestion des conflits, la
formation aux premiers secours et à la
nutrition saine et équilibrée. Avec un tel
programme, la délégation 971 ne chôme
pas ! »
* Lire aussi en page 23
« Après un
discernement,
des pèlerins JMJ
ont été désignés
pour représenter
le diocèse. »
Du 1er au 6 août,
se tiendront les Journées
mondiales de la jeunesse
à Lisbonne, au Portugal.
En Guadeloupe, un
groupe de jeunes pèlerins
se prépare à vivre
l’évènement. Explications
avec le père Kaze Eugène,
responsable de
la Pastorale des jeunes.
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L’ÉDITO
F
évrier ! Un mois entre
festivités carnavalesques
et entrée en carême !
La journée du 2 février est placée
sous le signe de l’action de grâce
parce qu’il est beau de remercier
le Seigneur pour le grand don de
la vie consacrée qui enrichit l’Église
par le dévouement de vies totale -
ment données au Seigneur et aux
frères. Les chrétiens commémorent
ce même jour la présentation de
l’Enfant Jésus au Temple, commu -
nément appelée la Chandeleur
ou « fête de la lumière ».
Pour vous, jeunes, ce mois de février
est joyeux ! Que ce soit à l’école ou
à la maison, ce mois est synonyme
de carnaval, musique, costumes !
Amusez-vous bien mais soyez
prudents et attentifs aux consignes
des parents et des animateurs !
Avez-vous entendu parler de sainte
Thérèse de Calcutta (mère Térésa,
1910-1997), qui soignait les mori-
bonds en Inde, et de sœur Emma -
nuelle (1908-2008), qui s’occupait
des chiffonniers du Caire en Égypte ?
Toutes les deux disaient détenir
le secret du bonheur : « Donne
tes mains pour servir et ton cœur
pour aimer », disait mère Térésa ;
« Renonce aux choses inutiles et
partage », disait sœur Emmanuelle.
Et encore : « Donne ton sourire…
et recommence. »
Prenons exemple sur elles
pour un beau mois de février !
L
es origines du carnval sont
multiples et remonteraient
à l’antiquité. Les Grecs
vouaient cette célébration au dieu
de la fécondité, du vin et de la vé-
gétation, Dionysos. Déjà à l’époque,
les défilés étaient de mise ainsi que
des représentations théâtrales fes-
tives. Rome organisait les Satur-
nales, de grandes fêtes en l’honneur
du Dieu de l’agriculture et du temps,
Saturne. C’était aussi l’occasion de
profiter de mascarades dans toute
la ville pendant plusieurs jours.
Au Moyen Âge, l’Église catholique,
d’abord opposée à ces festivités hé-
ritées de traditions païennes, finit
par se les approprier. Dès le VIIIe
siècle, le temps du carême et la fête
de Pâques sont instaurés dans les
mœurs. Le carnaval précède alors le
carême. Et la tradition s’est perpé-
tuée jusqu’à aujourd’hui.
Le carnaval aux Antilles fran-
çaises a des racines fortement
ancrées dans les traditions cultu-
relles européennes, avec des ap-
ports africains et amérindiens très
marqués, pour rappeler les ori-
gines païennes du carnaval, fête
dédiée à la fécondité et la fertilité.
La tradition du carnaval remonte au
temps des colons, au XVIIe siècle.
L’idée était alors de faire la fête
avant que ne commencent les res-
trictions dues au carême.
Après quelques années, les esclaves
ont pu participer, et c’était pour eux
l’occasion de se moquer de leurs
maîtres sans que ceci porte à consé-
quence. Cette liberté carnavalesque s’est estompée avec le temps en sui-
vant l’évolution de la société et l’ap-
parition d’une certaine égalité entre
tous. Cela dit, le carnaval reste tout
de même une belle opportunité de
rêver, notamment pour les enfants
qui aiment entrer dans la peau de
leurs héros préférés, le temps d’une
journée.
Chez nous, les festivités débutent le
dimanche suivant l’Épiphanie et se
terminent le mercredi des Cendres,
mais atteignent leur paroxysme lors
des « jours gras » qui seront fêtés
cette année du 19 au 21 février.
Carnaval, défilé, déboulé…
Par Gisèle ACOMAT,
déléguée pour la catéchèse
Entre fête
et recueillement
L’Église en Guadeloupe N° 1 035 - Février 2023 11
POUPOU
TIMOUNTIMOUN
LA REVUE MENSUELLE DU DIOCÈSE
Chaque année au mois de février, le carnaval est célébré
dans de nombreux pays. On se déguise, on défile en fanfare
et dans une ambiance très conviviale.
Pour les enfants, le carnaval est
l’occasion de rêver et de se glisser,
pendant quelques heures,
dans la peau de leur héros préféré.
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12 L’Église en Guadeloupe N° 1 035 - Février 2023
L’ÉGLISE EN GUADELOUPE POU TIMOUN
Le jubilé de sainte Thérèse
Si tu habites à Prise d’Eau ou à Basse-Terre, le nom de sainte Thérèse ne t’est pas
inconnu ! Tu as sûrement envie d’en savoir un peu plus sur cette jeune fille
décidée qui entre au couvent à l’âge de 15 ans, et prend le nom de Thérèse
de l’Enfant-Jésus, car elle a découvert le secret de Dieu qui rend fort et heureux
toute la vie.
D
u 7 janvier 2023 au 8 janvier
2024, on célèbre une année
jubilaire
pour le 150e anniversaire
de la naissance de Thérèse
et le 100e anniversaire
de sa béatification.
Deux sanctuaires invitent le peuple
de Dieu à venir puiser à la Source
de la vie et l’œuvre de Thérèse :
Lisieux et Alençon en France.
Des pèlerins des cinq continents
y sont attendus !
En effet, le 2 janvier 1873 naissait
Thérèse Martin à Alençon,
en Normandie. Cinquante années
plus tard, le pape Pie XI annonce
la béatification de sœur Thérèse,
qui sera canonisée en 1875 puis
proclamée Docteur de l’Église
à Rome par le pape Jean-Paul II
en 1997 (le plus jeune Docteur de
l’Église et la seule femme Docteur
en France).
À noter : au sens courant,
un jubilé est une fête qui célèbre
l’anniversaire d’un événement.
Thérèse Martin naît le 2 janvier 1873
à Alençon, en Normandie. Elle est très
heureuse, avec ses parents qui l’aiment
beaucoup. Le papa est horloger.
Thérèse a quatre sœurs : Marie a 13 ans,
Pauline a 12 ans, Léonie a 10 ans et
Céline a 4 ans.
La vie de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus
Thérèse est une petite fille parfois capri-
cieuse, mais qui sait aussi être gentille.
Elle est très intelligente et aime beaucoup
jouer et rire. Thérèse aime beaucoup ses
parents. Mais sa maman meurt alors que
Thérèse n’a que 4 ans ! À partir de ce jour,
Pauline devient sa deuxième maman.
Le papa décide alors d’habiter à Lisieux.
La famille Martin s’installe dans une belle
maison appelée les « Buissonnnets ». Il y a
un beau jardin. Thérèse et ses sœurs sont
très heureuses. Thérèse aime beaucoup
prier Jésus. Pauline est aussi sa maîtresse d’école à la
maison. Puis Thérèse va à l’école quand
elle a 8 ans. Mais c’est difficile ! Les autres
filles l’embêtent car elle est la meilleure
en classe. Pourtant, jamais Thérèse ne se
venge.
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Source : www.ktmariagoretti.com
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L’Église en Guadeloupe N° 1 035 - Février 2023 13
Prière de
sainte Thérèse
de Lisieux
G
lorieux Gardien de mon
âme,
Toi qui brilles dans le beau
ciel
Comme une douce et pure flamme
Près du trône de l’Éternel,
Tu descends pour moi sur la terre
Et m’éclairant de ta splendeur,
Bel ange, tu deviens mon frère,
Mon ami, mon consolateur !
Connaissant ma grande faiblesse
Tu me diriges par la main
Et je te vois avec tendresse
Ôter la pierre du chemin.
Toujours ta douce voix m’invite
À ne regarder que les Cieux
Plus tu me vois humble et petite
Et plus ton front est radieux.
Ô toi qui traverses l’espace
Plus promptement que les éclairs
Je t’en supplie, vole à ma place
Auprès de ceux qui me sont chers.
De ton aile sèche leurs larmes
Chante combien Jésus est Bon,
Chante que souffrir a des charmes
Et tout bas, murmure mon nom.
Ainsi soit-il.
Cette prière a été écrite
par la petite Thérèse,
sainte Thérèse de l’Enfant Jésus,
à son ange gardien : « Mon ami,
mon consolateur ! »
Quand Thérèse a 9 ans, elle entend
Pauline dire : « Dieu m’appelle à être
religieuse au Carmel ! » Pauline quitte la
maison et part vivre avec les carmélites,
au monastère de Lisieux. Thérèse a perdu sa deuxième maman !
Elle tombe malade. Mais un jour où elle
prie devant la statue de la Vierge Marie,
elle voit la statue lui sourire. Maman
Marie est sa nouvelle maman !
Thérèse n’a que 14 ans quand elle entend
dans son cœur que Jésus l’appelle à
devenir religieuse. Son père lui dit : « Ne
t’inquiète pas, si c’est Jésus qui t’appelle,
je te laisserai partir. » Avec son père, Thérèse va voir l’évêque
pour lui demander : « Monseigneur, per
-
mettez-moi de devenir religieuse ! » Mais
l’évêque a répondu : « Tu es trop jeune ! Il
faut attendre ! »
Sans se décourager, Thérèse profite d’un
pèlerinage à Rome pour s’approcher du
pape Léon XIII et lui dit : « Saint Père ! Per -
mettez-moi d’entrer au Carmel à 15 ans ! »
Il répond en souriant : « Obéis à ton
évêque ; tu entreras au Carmel si Dieu le
veut ! » De retour à Lisieux, elle écrit à l’évêque,
prépare son cœur et prie beaucoup Jésus.
Et finalement l’évêque accepte. Le 9 avril
1888, Thérèse entre au Carmel. Elle n’a
que 15 ans ! Elle prend le nom de sœur
Thérèse de l’Enfant Jésus et dit : « Jésus,
je te donne toute ma vie. »
Un jour, Thérèse devient malade et elle
souffre beaucoup. Mais son grand Ami
est avec elle, dans son cœur ; elle le prie :
« Jésus ! J’ai mal ! Mais tu es là avec moi !
Tu me consoles ! Merci Jésus ! » Thérèse meurt en 1897 ; elle n’a que 24 ans !
Très vite, on dit que Thérèse est une sainte.
Elle a promis de prier pour nous dans le ciel.
Elle avait dit : « Après ma mort, je ferai tomber
une pluie de roses ! Je veux passer mon ciel
à faire du bien sur la terre. »
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14 L’Église en Guadeloupe N° 1 035 - Février 2023
L’ÉGLISE EN GUADELOUPE POU TIMOUN
Entrons en carême !
L
e mot carême vient du latin
quadragesima, qui signifie
« quarantième (sous-enten-
du : jour) ». Ce temps nous rappelle
les quarante jours du Christ au dé -
sert mais aussi les quarante années
que le peuple juif passa en exil avant
d’entrer sur la Terre promise…
Pourquoi le carême dans l’Église
catholique ?
« L’Église s’unit chaque année par
les quarante jours du Grand Carême
au mystère de Jésus dans le désert. »
(Catéchisme de l’Église catholique,
n°540)
Quel est donc l’esprit du carême ?
C’est comme une retraite collective
de quarante jours. Durant ce temps,
l’Église nous invite à nous préparer
à la grande fête de Pâques qui com-
mémore la Résurrection du Christ,
venu libérer tous les hommes du
poids de leurs péchés et proposer
l’amour à tous.
C’est un temps de pénitence et de
conversion, une occasion pour ap-
profondir le sens et la valeur de
notre identité chrétienne.
C’est aussi le temps de la prépara-
tion de Pâques.
C’est enfin un temps privilégié qui
convertit, qui remet tout en place,
apaise et appelle à l’Espérance.
Pour cela, nous sommes amenés
à adopter une attitude de circons-
tance. Nous devons faire silence, ap-
prendre à faire silence.
Au cours des célébrations à venir,
pensons à observer trois temps de
silence :
- Avant la messe ;
- Pendant l’Eucharistie ;
- À la sortie de la messe.
Mais ce sera un silence actif, rempli
de prières et de recueillement, pen-
dant lequel nous irons chercher la
présence de Dieu au plus profond de nous-mêmes. Dieu nous parle, nous
devons savoir l’écouter.
Qu’est-ce-que la pénitence ?
La pénitence, traduction latine du
mot grec «
metanoia » qui signifie
« conversion » ou encore « Change-
ment d’esprit du pécheur ». Cette ex-
pression désigne tout un ensemble
d’actes intérieurs et extérieurs en
vue de la réparation du péché com-
mis. C’est aussi un « changement
de vie », qui se traduit par l’acte du
pécheur qui revient vers Dieu après
s’être éloigné de lui, ou de l’incroyant
qui reçoit la foi…
Quels sont les jours et les temps de
pénitence ?
« Dans l’Église universelle, tous les
vendredis de l’année et le temps de
carême sont des jours et des temps
de pénitence. » (Code de droit cano-
nique, 1250)
Qu’est-ce-que le mercredi des Cendres ?
C’est le début du Carême, un jour
particulier de pénitence, dans lequel
on manifeste notre désir personnel
de conversion à Dieu. En recevant
l’imposition des Cendres lors de la
messe, on exprime avec humilité et
sincérité de cœur que nous voulons
nous convertir et croire vraiment à
l’Évangile.
Que doit-on faire pendant les vendredis
de carême ?
En souvenir du jour de la mort de Jé-
sus-Christ sur la sainte Croix, « pen-
dant tous les vendredis, à moins
qu’ils ne coïncident avec une solen-
nité, on doit observer l’abstinence
de viande, ou de tout autre aliment
déterminé par la Conférence épisco -
pale ; on gardera jeûne et abstinence
le mercredi des Cendres et le Ven-
dredi Saint. » (Code de droit cano-
nique, 1251)
Bonne entrée en carême
à tous !
Une activité
pour le partage
de carême !
Durant ce temps de prière, de
pénitence, et de partage, qui dure
depuis le mercredi des Cendres
jusqu’au jour de Pâques, voici une
activité que tu peux réaliser, pour
partager le pain maison !
Il te faut :
• 3 verres de farine
(1 verre = 20 cl)
• 1 sachet de levure de boulanger
• 20 cl d’eau tiède
• 1 petite cuillère à café de sel
1. Dilue la levure dans l’eau tiède.
2. Mélange la farine et le sel, puis
verse l’eau et la levure.
3. Pétris pendant 15 minutes.
4. Couvre le saladier d’un torchon
et laisse lever la pâte 1 heure à
température ambiante.
5. Préchauffe le four à 250° C,
dépose le pain sur la plaque, fais
de petites stries avec un couteau
sur la pâte.
6. Fais cuire 25 à 30 minutes à
245°C.
Tu pourras alors PARTAGER avec
tous ceux qui en ont besoin !
Tu peux aussi trier tes jouets, ou
tes livres, et les donner à ceux qui
n’en ont pas.
Bon carême.
Page 15
À DIEU
Pendant huit année, à chaque messe, nous avons prié pour
« Notre pape Benoît ». Et, le lundi 11 février 2013, surprise avec
l’annonce de sa renonciation. Ainsi, Benoît XVI, cet immense
théologien devenu pape se retirait pour vivre dans le silence, la
prière et l’étude et devenait ainsi « pape émérite ».
Le dernier jour de 2022, en la fête de saint Sylvestre, pape du
IVe siècle, il nous a quittés. Depuis l’annonce de son décès, le
peuple de Dieu a reconnu en lui un homme de Dieu bon, culti-
vé, devenu en avril 2005 Pasteur de l’Église catholique.
« Un simple et humble travailleur
dans la vigne du Seigneur »
Né en Bavière en 1927, ordonné prêtre en même temps que
son frère en 1951, évêque et cardinal en 1977, archevêque de
Munich, il a ensuite travaillé à Rome près du grand Jean-Paul II
pendant 25 ans. Devenu pape le 19 avril 2005, il s’est présenté
comme « un simple et humble travailleur dans la vigne du
Seigneur ». Simple et humble, il l’a montré tout au long de sa vie
de prêtre, d’évêque et de pape.
Nous, en France, nous nous souvenons de sa visite historique
en septembre 2008, quelle merveille ! L’accueil unanime, les
messes sur l’esplanade des Invalides à Paris et à Lourdes, ainsi
que la conférence magistrale au collège des Bernardins.
Et je ravive aussi le souvenir de la décision de Benoît XVI qui
m’a nommé évêque de Basse-Terre, en Guadeloupe, en 2012,
peu de temps avant sa renonciation.
« Que ta joie soit parfaite »
Le pape François a conclu l’homélie de la messe de funérailles
: « Benoît, fidèle ami de l’Époux, que ta joie soit parfaite en
entendant sa voix définitivement et pour toujours. » Les 50 000
fidèles présents, les 400 cardinaux et évêques de tous pays
ont communié dans la même prière pour ce grand pape Benoît
que nous aimions. Benoît XVI a terminé sa vie terrestre par son
ultime prière : « Jésus, je t’aime. » Mgr Jean-Yves RIOCREUX
« Notre pape Benoît »
Nous nous occ upons de tout :
des formalit és administr ativ es jusqu ’à
la cr éma tion ou l ’inhuma tion
Les P ompes F unèbres
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Page 16
16 L’Église en Guadeloupe N° 1 035 - Février 2023
JOURNÉE MONDIALE DU MALADE
EEG : Père José qui êtes-vous ?
Père José Ngoma : « Je suis membre de
l’Institut Missionnaire des Amis du
Christ, congrégation fondée par Son
Excellence Monseigneur Emey Kabongo,
ancien secrétaire du pape Jean-Paul II.
Je suis prêtre depuis bientôt 20 ans, en
juillet prochain.
Arrivé aux Antilles en 2008, j’ai tra-
vaillé en Martinique pendant neuf ans
avant d’être envoyé en Guadeloupe, en
août 2017. Après deux ans de minis-
tère comme curé à Petit-Canal, j’ai été
nommé en septembre 2019 comme au-
mônier du Centre hospitalier et universi-
taire de Guadeloupe (CHU). »
EEG : Vous êtes aumônier au CHU : quel est le
rôle de l’aumônier, en quoi consiste-t-il ?
P. J. N. : « L’aumônerie des établissements
de santé est à la fois un service d’Église
et un service de l’hôpital. L’aumônier a la
charge d’assurer dans cet établissement
le service du culte auquel il appartient
et d’assister les patients qui en font la
demande par eux-mêmes ou par l’inter-
médiaire de leur famille. J’accompagne
aussi les parents à Palais-Royal (pôle
parents-enfants). »
Le service d’aumônerie catholique du
CHU propose :
– des visites aux personnes hospitalisées
dans les services ;
– une présence permanente et frater-
nelle à toute personne qui souffre et qui
cherche un réconfort spirituel ou qui
souhaite échanger ;
– l’onction des malades, la communion
des malades ;
– le baptême des enfants en danger de
mort.
Comme aumônier du CHU, je suis
entouré d’une équipe d’animation et de
visiteurs des malades. Les visites se font du lundi au vendredi par les équipes et
tous les jours de la semaine par l’au-
mônier que je suis.
Les jours de messe sont les mardi, jeudi
et vendredi à Ricou, à 7 heures, et le
dimanche à la chapelle du Nouveau
Centre à 10 heures. Après la messe, je
visite des malades dans les différents
services et leur apporte la communion.
Le bureau de l’aumônerie est ouvert
en matinée, du mardi au vendredi, et
l’après-midi est consacré à la visite des
malades. Voilà notre travail avant la
pandémie (Covid-19) et avant l’incendie
de la chapelle de Ricou.
Le CHU possède deux chapelles : une à
Ricou et l’autre au Nouveau Centre.
Malheureusement, nous avons perdu la
chapelle de Ricou avec l’incendie qui a
eu lieu la nuit du 17 au 18 novembre
dernier, provoqué par des inconnus.
Après cet incident, nous avons aménagé
nos horaires de messe et d’ activités. »
EEG :
L’aumônerie des hôpitaux fait partie de
la pastorale de la santé. Pourriez-vous nous
en parler ?
P. J. N. : « Nous sommes une équipe
(prêtres, médecins, infirmiers, etc.) et
nous travaillons en pleine collaboration
avec tous les curés et les accompagna-
teurs des malades dans nos paroisses.
Le but de notre équipe est de proposer
aux paroisses un chemin commun pour
la pastorale de la santé. Nous donnons
aussi des formations dans ce sens. »
EEG : Le dimanche 12 février, c’est
le dimanche de la santé, quel importance
cela revêt-il ?
P. J. N. : « Il y a trente ans, le pape
Jean-Paul II a institué le 11 février, fête
de Notre-Dame de Lourdes, Journée
mondiale du Malade. En France, le di- manche le plus proche du 11 février est
le dimanche de la Santé.
En ce qui concerne la Journée Mon-
diale des Malades, au niveau du CHU,
en accord avec la direction générale,
nous proposons une messe le dimanche
12 février. Cette messe sera présidée
par l’évêque à 10 heures, sur le parking
des médecins du CHU.
Le thème choisi pour cette 31e journée
des malades est : « Prends soin de lui, la
compassion comme exercice synodal de
guérison ». Le pape souhaite que l’Église
tout entière se mesure à l’exemple
évangélique du Bon Samaritain, Sa
mission, explique-t-il, s’exprime en effet
en prenant soin des autres, particulière-
ment dans les circonstances historiques
que nous traversons. »
EEG :
Votre message pour les lecteurs de
L’Église en Guadeloupe ?
P. J. N. : « “Les personnes malades, af -
firme le pape François, sont au centre
du peuple de Dieu qui avance avec elles
comme prophétie d’une humanité où
chacun est précieux et où personne n’est
à exclure.”
Prends soin de lui (Lc 10,35) : telle est
la recommandation du Samaritain à
l’aubergiste. Nous sommes tous appe-
lés à prendre soin les uns des autres et
surtout des personnes fragiles, malades,
âgées et isolées. » Propos recueillis par père Silvère NUMA
P?re Jos? NGOMA, aum?nier du CHU
« Nous sommes tous appelés
à prendre soin les uns des autres »
Le 11 février a été institué Journée mondiale
du Malade par le pape Jean-Paul II. Il sera suivi,
le 12 février, du dimanche de la Santé.
Explications avec le père Ngoma, aumônier du CHU.
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L’Église en Guadeloupe N° 1 035 - Février 2023 17
VIE DU DIOCÈSE
V
endredi 20 janvier, Mgr David
Macaire, administrateur apos-
tolique, a visité Phytobôkaz
et rencontré le docteur Henry
Joseph. « Je connaissais de réputation
tout le travail qui est réalisé depuis plu-
sieurs décennies dans cet endroit du Sud
Basse-Terre, à travers les publications,
les conférences. Je savais le combat qu’il
mène afin de faire aboutir ses recherches.
Mais jamais je n’étais venu me rendre
compte sur place. Me ressourcer en
quelque sorte. Aujourd’hui, c’est fait, je
repars convaincu que nous devons me-
ner de concert avec lui tout un travail de conscientisation et de transmission de
tout ce savoir que le docteur Henry Jo-
seph vulgarise si bien », confiait Mgr
Ma-
caire à l’issue de sa visite.
Après les explications scientifiques afin
de bien baliser le sérieux de la démarche,
les étapes du processus et du combat
mené pour faire admettre les conclusions
des recherches, Mgr Macaire a pu visiter
les laboratoires.
« la végétation a tout prévu pour que
nous puissions combattre les virus à tra-
vers toutes les plantes et les formules
scientifiques ainsi mises à notre disposi-
tion par le Maître de toutes choses, qui
du haut du ciel veille sur nous », expli-
quait le Dr Henry Joseph
Entrer dans un engagement Laudato si’
Valoriser les produits de la flore des Ca-
raïbes, en extraire les bienfaits à partir
des plantes alimentaires et médicinales
qui poussent si bien dans notre environ-
nement, tout en bannissant les pesticides
et autres herbicides, telle est l’approche
proposée par Phytobôkaz.
La nature est une rencontre, il faut écou-
ter, observer, marcher, étudier pour com-
prendre et échanger les constatations qui
sont faites et analysées tous les jours.
« Nous mettre à la portée de la nature qui est si belle et bienfaisante, et en har-
monie faune et flore nous émerveillent
toujours », comme le constate le docteur
Joseph dans tous ses champs d’expéri-
mentation. Ne vient-on pas de bannir les
couverts en plastique
? Dr Joseph a plan-
té il y a 10 ans des calebassiers qui, au -
jourd’hui, vont donner d’excellents conte-
nants naturels !
Dr Henry Joseph est un précurseur et
un prophète : la preuve que Dieu nous
donne tout dans la nature si nous savons
la respecter et emprunter le chemin de
la biodiversité. « Tout dans les psaumes
est appliqué là magnifiquement », fait re-
marquer Mgr Macaire au Dr Henry.
« Je suis venu chez toi en pèlerin, avait
dit frère Francklin Armand quand il était
venu visiter “ce haut lieu” en 2015. Nous
y voilà, il faut que Laudato si’ entre dans
nos veines et qu’en tant que chrétiens
nous prenions la mesure des bienfaits
pratiqués ici et qui permettront à l’hu-
manité d’avancer dans le bon sens… »,
avec la fraternité et le sens de la famille
en plus !
Mgr Macaire est bien décidé à faire en
sorte que l’Église s’approprie ce trésor et
permette aux chrétiens d’entrer véritable-
ment dans un engagement Laudato si’, il
en va de la survie de notre humanité. Jean-Marie GAUTHIER
Mgr Macaire en visite
dans les laboratoires Phytobôkaz
Le Dr Henry Joseph,
fondateur du laboratoire
Phytobôkaz, a présenté
le fruit de ses travaux
consacrés aux plantes
médicinales locales,
à Mgr Macaire. Une partie de
la visite s’est
déroulée dans
les champs
alentours, dans
ces mornes
escarpés et
magnifiques
de Gourbeyre,
où le docteur
Joseph et
ses équipes
travaillent à
comprendre la
cohabitation
des plantes
entre elles.
(Photos : André
de Montaguère)
Mgr David Macaire,
aux côtés du Dr Henry Jospeh.
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18 L’Église en Guadeloupe N° 1 035 - Février 2023
VIE DU DIOCÈSE & DES PAROISSES
Le samedi 7 janvier, en la fête de l’Épi-
phanie, le groupe de carnaval Waka fêtait
son jubilé d’émeraude ! Et pour la circons -
tance, afin de rendre grâce à Dieu, son président Garry Bosc a demandé que soit
célébrée une messe d’action de grâce,
« car ces quarante ans d’existence sont
une belle preuve que notre groupe artis
-tique, culturel et carnavalesque porte des
valeurs fraternelles et humaines qu’il tient
de ses racines chrétiennes, et cela a per
-
mis à notre association de tenir dans les
bons moments, comme dans les passages
les plus difficiles ». « Ainsi va la vie, cette
vie qui nous vient d’en haut, de notre Dieu
maître de tout ! », comme aime le dire
souvent Jean-Claude Glandor, promoteur
de notre patrimoine guadeloupéen.
C’est donc à la cathédrale de Basse-Terre
qu’a eu lieu cette eucharistie solennelle
à 18 heures, présidée par le père Gérard
Foucan, curé de Basse-Terre et vicaire
épiscopal. La chorale de Sainte Thérèse,
sous la houlette de Fortuné Toussaint, a
magnifiquement animé cette célébration,
lui donnant une couleur et une vibration
qui ont réchauffé tous les cœurs.
J.-M. G.
Une soixantaine de chrétiens de tous
âges se sont retrouvés à la chapelle
Sainte-Thérèse de Bas-du-Bourg,
dans la soirée du jeudi 5 janvier, pour
adorer Jésus dans l’Eucharistie. Cette
« heure sainte » marquait le lance -
ment de la pastorale des jeunes de
Basse-Terre, sous le regard de Dieu et
du Sacré-Cœur de Jésus. Temps de
silence, alternant avec des temps de
méditation, de prières, d’invocations,
de chants et de lecture de la Parole. Le
tout dans une belle harmonie soutenue
par la guitare et une grande ferveur.
J.-M. G.
Une « heure sainte »
pour lancer la pastorale
des jeunes
Paroisses de Basse-Terre
Paroisse de Basse-Terre
Jubilé d’émeraude et messe d’action de grâce pour Waka
Diacre Jean-Marie Lapoussin a eu le génie
de faire circuler l’ostensoire sur chacune
et chacun des fidèles réunis ce soir-là.
La présentation des offrandes a
été rythmée par les danseurs
et danseuses en tenue
madras qui ont interprété une chorégraphie de grande qualité.
Dimanche de la Parole de Dieu
à la chapelle Saint-Louis
Dimanche 22 janvier, la communauté
catholique du Camp Dugommier accueil -
lait Mgr David Macaire, venu célébrer
l’eucharistie à la chapelle Saint-Louis, au
cœur du RSMA. À 9 h 30, la foule était
au rendez-vous. Le père Alexis de Mont,
aumônier militaire pour la Guadeloupe et
la Martinique, secondé par le père Fran -
cis Hervot, qui réside à Saint-François, a
souhaité la bienvenue à l’administrateur
apostolique, aux différents responsables
du camp et à toutes les personnes de
bonne volonté qui animent la communau -
té catholique du RSMA : « Le diocèse aux Armées vous accueille avec grande Joie :
nous sommes chez vous, et ici vous êtes
chez nous ! »
« Dimanche de la Parole de Dieu, semaine
de prière pour l’Unité des Chrétiens,
engagement de tous les participants qui
font vivre la communauté ici… voilà de
quoi avancer ensemble et nourrir notre
foi », comme le dit si justement Philippe
Vidal, pierre angulaire de cette équipe qui
comporte aussi une chorale de grande
qualité avec Hugues de Richemont, qui en
est le kapellmeister.
Jean-Marie GAUTHIER
De gauche
à droite :
Diane
Boulogne,
père Francis
Hervot,
Hugues de
Richemont,
Mgr David
Macaire,
Philippe
Vidal et
père Alexis
de Mont.
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L’Église en Guadeloupe N° 1 035 - Février 2023 19
VIE DES PAROISSES & HEXAGONE
Dimanche 8 janvier, la paroisse Saint-Ni-
colas de la Queue-en-Brie et le diocèse
de Créteil célébraient l’action de grâce
pour la présence de José Obertan et son
engagement comme diacre permanent
associé au Prado avant son départ pour la
Guadeloupe.
La messe était présidée par Mgr Domi -
nique Blanchet et concélébrée par de
nombreux prêtres dont le vicaire général
du diocèse, le père Jean-Luc Védrine. C’est
aux couleurs des ornements en madras
que la procession d’entrée débutait
avec ce très beau chant : « Pour l’appel à
rejoindre ton peuple ! »
Avec les jeunes de la JOC
et la pastorale des quartiers populaires
« Notre cœur est en fête, pour toi José,
de l’appel du Seigneur à rejoindre le
peuple de Dieu en Guadeloupe. Si nous
sommes rassemblés aussi nombreux en
cette église c’est pour te dire et te redire
notre profonde reconnaissance et aussi
notre réelle amitié. Déjà les eaux vives en
Guadeloupe murmurent ton nom. » C’est
par ces mots d’accueil qu’a commencé la
célébration. Celle-ci fut marquée par la
joie de se retrouver, joie de rendre grâce
au Seigneur pour le don du ministère
diaconal que José a vécu en étant attentif
aux jeunes de la JOC et de la pastorale des
quartiers populaires.
Comme Mgr Blanchet le disait dans
son homélie : « Comme les mages, nous
devons laisser résonner dans notre cœur
l’étoile qui nous a permis aujourd’hui de
goûter à la joie du Christ. » Les paroissiens garderont beaucoup de
souvenirs de José, notamment sa joie de
vivre et son sens de l’organisation.
Antonio DE JÉSUS OLIVEIRA
Le diacre José Obertan
de retour en Guadeloupe
Hexagone
Dans le cadre de la neuvaine à sainte
Geneviève, une messe solennelle a
été concélébrée le 7 janvier, en l’église
Saint-Étienne du Mont, par Mgr Jean-Yves
Riocreux, évêque émérite de la Guade
-
loupe, et le père Denis Metzinger, curé
chanoine titulaire de la paroisse Saint-
Étienne du Mont (Paris 5e).
La messe, animée par la chorale de
l’Aumônerie nationale Antilles-Guyane, a
été suivie de la vénération des reliques de
sainte Geneviève.
Pascal GBIKPI
Neuvaine à sainte Geneviève à Paris
C’est avec beaucoup d’émotion que les
paroissiens ont dit au-revoir au diacre José
Obertan : « José, par son ministère, nous
a transmis l’attention aux plus pauvres et
surtout de pouvoir faire goûter la joie de
l’Évangile à tous sans exception. »
Au premier rang de la cérémonie se trou-
vaient les membres de la Compagnie des
porteurs de la châsse de sainte Geneviève.
Paroisse du Moule
Bénédiction
du clocher de l’église
Saint-Jean-Baptiste
Samedi 21 janvier, Mgr David Macaire,
administrateur apostolique du diocèse,
a présidé la cérémonie de bénédiction
du clocher de l’église Saint-Jean-
Baptiste, au Moule, avec le curé de la
paroisse, le père Juste Niongi, et en
présence du maire, Gabrielle Louis-Ca -
rabin, et de nombreux fidèles.
Paroisses des Îles du Nord
Saints Innocents : des
jouets pour les enfants
Le 28 décembre, après la messe des
Saints Innocents, une distribution
de cadeaux était organisée, dans la
salle paroissiale de Marigot, par des
membres de l’équipe de la paroisse et
du Secours Catholique. En effet, début
décembre, une grande collecte de
jouets organisée à Saint-Barthélemy a
permis de réunir 54 colis, réceptionnés
par le curé de la paroissse, pour le plus
grand bonheur des enfants.
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20 L’Église en Guadeloupe N° 1035 - Février 2023
PAROLES ENTENDUES
Réflexion sur le carême…
L’
autre jour, une catéchiste était
venue vers moi accompagnée
d’un groupe d’enfants du caté-
chisme, et avec plusieurs autres
adultes. Et elle m’avait demandé alors
d’expliquer un peu à ces enfants le sens
du carême. J’ai donc d’abord commencé
par poser la question à chacun d’entre
eux, à savoir s’ils étaient d’accord, à tour
de rôle, de répondre et donner leur avis.
Ils étaient plus d’une quinzaine.
Alors d’après vous, chers enfants, c’est
quoi la période du carême ? le premier :
« c’est le temps où on ne doit pas manger
de viande » ; un autre, « c’est le temps
où on ne donne pas des pénitences aux
enfants » ; une autre encore, « c’est le
temps où on ne doit pas dire des gros
mots, et où on ne doit pas mentir » ; un
autre encore, « c’est le temps où on ne
doit pas trop manger »… Et moi d’ajou-
ter à l’adresse des grandes personnes
présentes, et pour vous, c’est quoi le ca-
rême ? « C’est quarante jours où on ne
doit pas boire de rhum » ; « c’est le temps
où on ne doit pas mentir à son épouse,
où on ne doit pas aller danser et faire de
la musique bruyante », etc.
Oui, c’est vrai, ai-je conclu, il y a de
bonnes choses dans les réponses que
vous avez faites, mais c’est nettement in-
suffisant. Pourquoi ? Tous, vous avez dit
beaucoup de choses, mais vous avez sur-
tout dit « ce qu’il ne fallait pas faire », et
non « ce qu’il faut faire ».
Dans la Bible et l’Église
Le nom du carême renvoie au nombre
quarante, riche de significations bi-
bliques : il fait penser aux quarante jours
que dura le Déluge (Gen 8,6) ou le jeûne
de Moïse se préparant sur le Sinaï à re-
cevoir les Tables de la Loi (Ex 34,28) ou la marche d’Élisé vers le mont Horeb (1R
19,8) ou encore le jeûne de Jésus après
son baptême et avant d’entreprendre sa
vie publique (Mt 4,2) Ce même nombre
est aussi celui des quarante années que
le peuple de Dieu passa dans le désert
avant d’entrer dans la Terre promise.
La quarantaine commencée le mercredi
des Cendres est donc une longue prépa-
ration à la célébration pascale. Dans la
pratique de l’Église, il correspond à trois
exigences que la liturgie nous fait vivre :
la préparation des baptisés à leur profes-
sion de foi baptismale ; la fin du chemin
qui conduit les catéchumènes vers leur
baptême, la confirmation et la première
communion ; la réconciliation des péni-
tents, spécialement grâce à une approche
renouvelée du sacrement de Pénitence.
Le sens du carême
Ce n’est pas seulement un temps de sa-
crifice et de pénitence — ne pas faire…
ne pas faire… — c’est avant tout une invitation à nous concentrer sur l’essen-
tiel : Jésus-Christ. Mais garder ses yeux
sur Lui, le suivre et l’imiter est exigeant.
Pratiquement le carême est un temps
pour revenir à l’essentiel et considérer
le superflu et l’accessoire à leur juste
place. Faire pénitence, c’est se détacher
de ce qui retient, s’ouvrir aux autres et
se convertir au Christ pour accéder à la
vraie liberté d’aimer comme Lui Jésus
nous a aimés jusqu’à donner sa vie.
Or « ce qui retient », qu’on appelait au-
trefois les « petits péchés mignons », c’est
précisément ce qui empêche d’avancer.
Le petit fil de soie ou le gros câble qui
retient l’animal ne l’empêche-t-il pas par
exemple de voler ou d’avancer ? Or cha-
cun de nous peut répertorier en soi « son
petit péché mignon » durant le carême.
Les pratiques du carême
En fait la conversion s’opère et fructifie
tout au long de la vie. Il ne s’agit pas de
souffrir pour souffrir ! Il s’agit d’ajuster
sa vie à l’Évangile non pour faire plaisir
à Dieu, ou par peur de représailles, mais
pour vivre heureux dans un meilleur ac-
complissement de la volonté divine. Ain-
si comprise, la pénitence devient la mise
en pratique des intentions du croyant :
les actes concrets, souvent très humbles,
qui manifestent la nécessaire réorienta-
tion de nos vies.
La pénitence intérieure peut avoir des
expressions très variées, par exemple le
jeûne qui exprime la conversion par rap-
port à soi-même, la prière qui exprime la
conversion par rapport à Dieu, l’aumône
ou le partage qui exprime la conversion
par rapport aux autres.
Que le Seigneur donne à chacune et cha-
cun de nous la grâce de faire un bon ca-
rême.
Père Yves GILLOT
« Le carême n’est pas
seulement un temps de
sacrifice et de pénitence,
c’est avant tout
une invitation à nous
concentrer sur l’essentiel :
Jésus-Christ. »
Un groupe de jeunes
de l’aumônerie Dom Helder
Camara, s’appuyant
sur cet enseignement
du père Gillot et sur
les fiches régulières de
réflexion proposées
par le père Serge Plocoste,
a poussé sa réflexion :
« Carême : quarante oui…
temps pour appliquer les
trois C du Carême : Conver -sion, Confiance, Collabora
-
tion.
Conversion : accepter de
réfléchir, de se remettre en
question, d’analyser ses
travers, de faire son examen
de conscience (tiens voilà un
autre C !).
Confiance : s’appuyer sur
Dieu, d’être les influenceurs
(dans le sens du nouveau
métier qui fait fureur sur les réseaux sociaux !) mais pour
Jésus-Christ, se recentrer sur
l’Église comme sur un pilier.
Collaboration : engagement
ensemble pour faire avancer
la fraternité et travailler à
l’écologie dans nos vies par
exemple.
Voilà une Trinité qui doit nous
permettre d’aller de l’avant,
durant le Carême, mais pas
uniquement ! »
Les trois C du carême…
Page 21
L’Église en Guadeloupe N° 1 035 - Février 2023 21
SPIRITUALITÉ
Qu’est-ce que le carême ?
L
e carême commence le mercre-
di des Cendres, mercredi 22 fé-
vrier, et s’achève le jeudi Saint,
le jeudi 8 avril, avant la célébra-
tion de la Cène du Seigneur. La Semaine
Sainte, qui commence avec le dimanche
des Rameaux, le 2 avril, commémore
la Cène, la Passion et la mort du Christ
sur la Croix. Le samedi Saint au soir et
le dimanche de Pâques, le 9 avril, les
chrétiens célèbrent la résurrection du
Christ.
Un temps de conversion
La durée du Carême – quarante jours,
sans compter les dimanches – fait en par-
ticulier référence aux quarante années
passées au désert par le peuple d’Israël
entre sa sortie d’Égypte et son entrée
en terre promise ; elle renvoie aussi aux
quarante jours passés par le Christ au
désert entre son baptême et le début de
sa vie publique. Ce chiffre de quarante
symbolise les temps de préparation à de nouveaux commencements.
Au désert, le Christ a mené un combat
spirituel dont il est sorti victorieux. À sa
suite, il ne s’agit pas de faire des efforts
par nos propres forces humaines mais de
laisser le Christ nous habiter pour faire sa
volonté et nous laisser guider par l’Esprit.
Durant le temps du Carême, nous sommes invités à nous donner des
moyens concrets, dans la prière, la péni-
tence et l’aumône pour nous aider à dis-
cerner les priorités de notre vie.
Le temps du Carême est un temps autre
qui incite à une mise à l’écart pour faire
silence et être ainsi réceptif à la Parole
de Dieu.
D’ici à quelques jours, nous entrerons en carême, un temps particulier pour tous
les chrétiens qui sont invités à discerner les priorités dans leur vie par la prière,
la pénitence et l’aumône.
N
otre Église diocésaine de Gua -
deloupe a décidé de soutenir l’un
des siens, père Daniel Romulus,
prêtre pradosien ordonné par
Mgr Cabo en 1991, qui a long-
temps servi dans notre diocèse, et
qui est en mission depuis dix ans
dans son pays, en Haïti, où il a
été nommé curé de la paroisse
Saint-Joseph de Petit-Boucan,
sur la commune de Gressier. Tout
est à faire dans ce secteur qui est
démuni de tout, et père Daniel s’y
emploie : une école où on donne
une formation intégrale, un projet
d’approvisionnement en eau
potable est en cours… Père Daniel
a récemment expliqué à Mgr Ma -
caire, lors de la retraite du pres- byterium, qu’il n’avait pas d’église
pour les 10 000 habitants de tout
le secteur. Il célèbre jusqu’ici
dans un abri, ou sous des arbres
ou des galeries. « Nous avons un
projet de construction d’église
paroissiale pour que les gens
puissent s’y retrouver, et célébrer
leur Dieu auquel ils croient de tout
leur cœur ! Ce sera un bâtiment
en dur et permettant de recevoir
les fidèles en toute sécurité ».
Mgr Macaire a donc décidé, avec
son conseil épiscopal, de destiner
l’effort et les quêtes de carême,
qui auront lieu dans toutes les pa
-
roisses du diocèse, à la construc-
tion de l’église Saint-Joseph de
Petit-Boucan en Haïti.
Mandement de carême
pour le diocèse
Cette année,
l’effort et
les quêtes
de carême
aideront le
père Daniel
Romulus à
construire
une église
pour les
fidèles de
la paroisse
Saint-
Joseph
de Petit-
Boucan,
à Gressier,
en Haïti.
Le mercredi
des Cendres
marque
l’entrée en
carême.
Page 22
MÉDIAS
22 L’Église en Guadeloupe N° 1 035 - Février 2023
Accompagné du paiement à l’ordre de : Association diocésaine de Guadeloupe
BULLETIN D’ABONNEMENT À L’ÉGLISE EN GUADELOUPE
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Bulletin à retourner à : L’Église en Guadeloupe – Évêché
1 place Saint-Françoise – 97100 BASSE-TERRE
ÉCOUTER LIRE
VOIR
Retransmission des messes sur Radio Massabielle
En 2023, Radio Massabielle poursuivra ses
retransmissioins mensuelles de messes en
paroisse. Après la messe retransmise en
direct de la paroisse de Prise-d’Eau, le 22
janvier, voici le calendrier prévisionnel pour le
reste de l’année 2023 :
- Dimanche 19 février : Le Moule
- Dimanche 19 mars : Grand-Bourg
- Dimanche 9 avril (Pâques) : Sainte-Anne
(bourg)
- Dimanche 21 mai : Bouillante - Dimanche 18 juin : Saint-François
-
Dimanche 16 juillet : Le Carmel à Basse-Terre
- Dimanche 30 juillet : Petit-Canal
- Mardi 15 août : à déterminer
- Dimanche 24 septembre : Goyave
- Vendredi 29 septembre : fête de saint Michel
au Raizet
- Dimanche 22 octobre : Pointe-Noire
- Dimanche 26 novembre : Terre-de-Haut
- Vendredi 8 décembre : fête de l’Immaculée
Conception aux Abymes bourg.
Vivre nos relations
dans la paix,
avec le père Paul Dollié
Tous frères fait halte en Guadeloupe
« Tous frères », l’émission chrétienne qui part
à la rencontre des régions d’Outre-mer,
diffusée chaque dimanche, à 10 h 30,
sur Guadeloupe La 1ère, consacrera plusieurs
sujets à l’archipel, en février.
• Dimanche 12 février, dans l’émission intitu-
lée « Se confier (à Marie) », c’est la paroisse de
Cadet, à Sainte-Rose, qui aura les honneurs :
« À Cadet, l’église Notre-Dame du Rosaire a
comme sainte patronne la vierge Marie. Nous
avons suivi les paroissiens pendant une jour -
née évènement, organisée pour la première
fois en association avec la ligue contre le
cancer du sein. C’est une initiative du père An-
toine Bourguignon, touché par de nombreux
paroissiens qui ont vécu le cancer directe-
ment ou par l’intermédiaire d’un proche. »
• Dimanche 19 février, dans l’émission intitu-
lée « Défendre », c’est l’avocat guadeloupéen
Robert Valérius qui interviendra : « À 70 ans, maître Robert Valérius se définit comme avo-
cat chrétien. L’homme de loi et de foi cherche
constamment à démêler les nœuds d’his-
toires inextricables de prime abord et faire en
sorte qu’on ne déteste pas les gens qui ont
commis des actes abjects voire “le pire”. Alors
qu’est-ce qui le distingue de ses confrères non
croyants ? “L’humanité”, dit-il avec assurance
“même si la déontologie reste la même”. »
• Dimanche 26 février, sur le thème « Écrire »,
c’est l’auteur guadeloupéenne Coco Mondésir
qui sera invitée à témoigner : « Coco Mondé-
sir, institutrice et poète, écrit aussi des livres
pour enfant : avec pour but de sensibiliser les
tout petits au racisme. C’est donc une auteure
engagée et engagée aussi dans la transmission
de cet art de l’écriture. Pour Coco Mondésir,
écrire n’a pas pour seul but de publier des livres
pour divertir ou sensibiliser. Coco Mondésir
utilise l’écriture comme thérapie, pour aider
ceux qui ont été blessés par la vie. » « Nos comporte-
ments peuvent
barrer l’accès
à l’Évangile »,
annonce tout
de go le père
Paul Dollié. Et il
insiste : « C’est
une certitude. »
La manière dont
nous vivons nos
relations avec
nos proches, nos amis, est-elle en accord
avec l’Évangile ? Et si nous prenions cinq
minutes pour nous regarder en face et
répondre honnêtement à cette question :
« Mes actes sont-ils en accord avec mes
paroles ? Avec ce que j’annonce ? »
Pour ceux qui auront le courage de se
lancer, le père Paul Dollié a conçu un
guide, Vivre nos relations dans la paix,
dans lequel il propose quatre parcours de
réflexion : « L’art d’entrer en relation avec
l’autre sans l’utiliser », « L’art de maîtriser
notre langue », « L’art de résoudre les
conflits » et « L’art de vivre la correction
fraternelle ».
S’appuyant sur des textes tirés de l’Écriture
sainte qui viennent éclairer des exemples
et des situations concrètes, tirées du
quotidien, le père Paul Dollié invite à la ré-
flexion (une série de questions, à la fin de
chaque chapitre, permet de cheminer, seul
ou en groupe) pour que l’Évangile devienne
un véritable « mode de vie ».
Vivre nos relations dans la paix, du père
Paul Dollié, Éditions des Béatitudes.
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L’Église en Guadeloupe N° 1 035 - Février 2023 23
L’OFFICIELL’INFO
AGENDA
CATHÉCUMÉNAT
ADULTES
L’appel décisif aura lieu le
samedi 25 février, à 9 heures,
à l’église Saint-Michel du
Raizet.
NUIT DE PRIÈRE
ET DE LOUANGE
Un week-end par mois,
sœur Franciane Sainte-Luce
propose de se réunir de
20 h 30 le samedi à 6 heures
le dimanche, au couvent des
sœurs dominicaines de Sainte
Catherine de Sienne, à la
chapelle Saint-Dominique, à
Trois-Rivières, sur le thème
« avec notre Seigneur
Jésus-Christ, prenons
le temps de nous poser pour
vivre une nuit de prière,
d’enseignement, d’adoration
et de louange ».
Prochaines dates de rassem-
blement pour 2023 :
25-26 février ; 25-26 mars ;
15-16 avril ; 20-21 mai ;
24-25 juin ; 22-23 juillet ; 26-27 août ; 23-24 septembre ;
28-29 octobre ; 25-26 no-
vembre ; 16-17 décembre.
Renseignements
au 06 90 34 78 33.
MARCHE FRATERNELLE
ET SOLIDAIRE
AVEC MISYON LARI
Du samedi 25 au dimanche
26 février, Misyon Lari
organise une grande marche
fraternelle et solidaire, 39 km
à parcourir en deux jours,
de Basse-Terre à Capes-
terre-Belle-Eau, en passant
par Saint-Claude, Gourbeyre
et Trois-Rivières, un temps de
solidarité et de méditation
entrecoupé par une veillée de
prière.
À noter que l’étape du samedi,
qui passera par Basse-Terre,
Saint-Claude Gourbeyre et
Trois-Rivières (23 km) sera
longue et montagneuse.
Le dimanche, il restera 16 km
à parcourir pour rejoindre
Capesterre-Belle-Eau depuis Trois Rivières.
Il est possible de s’inscrire
pour les deux jours ou bien
pour une seule journée.
Inscriptions ouvertes via le
formulaire en ligne acces-
sible en scannant le QR code
suivant :
Ceux qui souhaitent un aper
-
çu de la marche fraternelle et
solidaire avant de s’inscrire,
Misyon Lari présente l’événe-
ment en vidéo sur YouTube.
Pour la visualiser, il suffit de
scanner le QR Code :
Mensuel fondé en 1967
Numéro de CPPAP : 0516 G 88298
L’Église en Guadeloupe
Évêché – Place Saint-François 97100 BASSE-TERRETél. 0590 81 36 69
Directeur de la publication et de la rédaction :
Père Silvère NUMA – Tél. 0690 53 45 09
Rédacteur en chef :
Jean-Marie GAUTHIER
Secrétariat de rédaction et maquette : Caroline BABLIN (Scripto conseil)
Impression : Print Caraïbe
www.guadeloupe.catholique.fr
Des paniers de quête
connectés dans les paroisses
Comme annoncé, le déploiement dans les
paroisses des paniers connectés pour la
quête est désormais effectif.
Ce système, déjà largement à l’œuvre dans
l’Hexagone, permet aux paroissiens qui
ont de moins en moins de monnaie sur eux
lorsqu’ils se rendent à la messe d’effectuer
ainsi leurs offrandes à l’aide de leur carte
bancaire, grâce au paiement sans contact.
Les paroisses déjà équipées sont celles
du Raizet aux Abymes, du Moule, de la
cathédrale à Basse-Terre, de Petit-Bourg
et de Baie-Mahault. Les autres suivront
progressivement.
L'IMAGE DU MOIS
La caravane des JMJ fait halte à Vieux-Habitants, Bouillante et Pointe-Noire. Pour
soutenir la délégation des jeunes pèlerins guadeloupéens qui se rendront au Portugal, en août
prochain, pour participier aux Journées mondiales de la jeunesse, et les aider à financer leur
voyage, la caravane des JMJ ira à la rencontre des paroissiens aux quatre coins de l’archipel,
proposant des tee-shirts et lumignons à la vente.
Leur tournée a donc débuté en Côte-sous-le Vent, le dimanche 22 janvier, et se poursuivra aux
Abymes le dimanche 26 février, à Marie-Galante le dimanche 26 mars, à nouveau aux Abymes
le 23 avril, à Capesterre-Belle-Eau le 28 mai, et Le Moule le 25 juin.
« Jénès annou bèl, nou ka konté si zòt ! »
Page 24
Dé ti-mo Dé ti-mo
kozé…
kozé…
S
awvwè Pap Fwanswa té prévwa pou sinòd-
la lèwvwè i té voyé tousa pou tout krétyen
é tou moun ki ansèvis a fwè é sè adan
mond-la, ka ban nou on bon rézon pou nou
sa réfléchi é priyédyé Bondyé ki tousèl,
piplis an fanmi oben an konminoté… ki vé di
andidan Légliz-la !
Lèwvwè nou ka palé dè Légliz, nou ka vwè pawas-la,
konminoté-la, lé group èvè lé mouvman adan on
prèmyé tan. Mé si noutout ka fè onsèl lyannaj,
sé poudavwa dyosèz-la ka sanblé nou !
Mi sépousa, nou dwètèt fè ansòt nou viv solidarité
adan tousa ka fè nou sa nou yé é nou rivé toléré
nou adan vi-la.
Lacharité sé on bèl mo ka dépasé tousa nou pé viv !
Mé sé Lèspérans sèlman pé fè nou vansé adan
angajman an-nou, sé-li ki motè an-nou pou nous anti
nou alèz ant nou davwa noutout nou fwè é sè asi latè.
« Lékoloji, rèspé pou nou menm é pou lézòt, rèspé pou
lanati ; mi travay-la nou ni a fè. Sé on travay pou fè
ansanm-ansanm touléjou san janmé pèd fòs asiré
é sèten Bondyé èvè nou. » Mi sé sa fwèw Francklin
Arman té maké adan liv a-y, Paysan de Dieu, é fwèw
Rojé ki pasi koté Taizé anmenm balan-la ajouté adan
liv la i maké la Vivre l’aujourd’hui de Dieu : « Bouté
on titak poézi, on gnak mizik é on tigout mès é labitid
adan rouchach an vi an-nou, kò krazé an-nou ké
trankilizé. »
Lacharité épi Lèspérans ka apiyé asi fwa an-nou
an Jézikri : « Sé Trinité lasa sèlman ka fè nou rivé si
chimen a Lapé, Libèté é Lajwa », sé konsa Pè Chaldèw
té ka palé souvantfwa adan oméli ay é i té ka di ankò :
« Sé adan dyosèz-la tousèl travay-lasa é lyannaj-lasa
pé fèt pou chapèl an-nou pa pran lanmen, é danjé
dékòchté pa mèt nou annafè é, ki légoyisité a kyè
an-nou pa fè nou rantré an zékal an-nou ! » Mi konsa
Masè Danyèl té enmé chanté ti chanté lasa : « Adan
Dyosèz-la, Lèspri a Bondyé ké souflé asi nou, Pawòl-la
ka chouboulé nou kon difé adan kann. »
Sé la nou vé rivé épi jounal L’Église en Guadeloupe
pou rivé adan tout sé konminoté-la é tout sé pawas-la
rivé tini on jounal pa fanmi, on jounal adan chak kaz.
Annou alé.
Dionysos D.T.
L
a démarche synodale initiée par le pape François et qui
a été proposée à tous les chrétiens et les personnes de
bonne volonté du monde entier est une bonne occasion
de réfléchir et de prier, individuellement bien-sûr, mais
aussi et surtout en famille, en communauté… en un mot en
Église ! Qui dit Église, dit paroisse et mouvement et commu-
nauté au premier degré, si l’on peut parler ainsi… mais nous
sommes tous reliés, et c’est le diocèse qui en premier nous
concerne… et nous rassemble ! Il faudrait que nous ayons tous
à cœur d’en entretenir l’unité, d’y vivre la tolérance, l’entraide
et la solidarité. La charité en un mot ! Par-delà les clivages, les
points de vue, et les sensibilités partisanes ! Seule l’Espérance
peut être motrice de cet engagement personnel, et mobilisa -
trice pour le bien commun dont le levier est la fraternité.
« Écologie, respect de soi-même, des autres et de la nature,
voilà le chantier qui nous attend. C’est un travail collaboratif
de tous les jours, nous devons nous y atteler sans décourage-
ment avec la certitude que Dieu est à nos côtés. » comme
frère Francklin Armand en parle dans son livre Paysan de Dieu.
Et frère Roger, de la communauté œcuménique de Taizé,
d’ajouter dans son ouvrage Vivre l’aujourd’hui de Dieu : « Ajou-
tons-y une once de poésie, de musique, d’art en un mot, et la
maïeutique de notre vie fraternelle et de notre engagement
communautaire prendra forme, et comme un onguent nos
souffrances, nos difficultés, nos fatigues seront apaisées. »
Charité et Espérance qui prennent appui sur notre Foi en
Jésus-Christ : « Seule cette Trinité-là débouche sur la paix
véritable, la liberté authentique et la joie du devoir accompli »,
comme le disait souvent le père Albert Chalder dans ses
homélies ; et il poursuivait : « C’est en diocèse seulement que
ce travail et cette collaboration pourront s’accomplir, afin que
nos chapelles partisanes ne prennent pas le dessus, que les
clivages délétères ne brouillent pas les pistes, et que les replis
sur soi n’aient pas prise ! » « Ainsi en diocèse, aimait chanter
sœur Daniel Avrila, l’Esprit de Dieu soufflera sur nous,
“Pawòl la ka chouboulé nou konn di fé adann kann”. »
C’est le but de cette revue L’Église en Guadeloupe que nous
devrions nous approprier dans toutes les communautés et
paroisses ! Une par maison, une par famille !
Annou alé !
Denis Toussaint
Andidan
diosèz-la
En dioccèse