Morne-à-l’Eau : Et la lumière du Christ vivant illumina l’église Saint André


Informations

samedi 28 décembre 2024
Morne-à-l'Eau

Comme annoncé, l’église Saint André du bourg de Morne-à-l’Eau peut à nouveau accueillir les fidèles. Une réouverture partielle et provisoire effective depuis la Fête de la Nativité, les 24 et 25 décembre 2024. Pour la Solennité du Jour de Noël, Mgr Philippe GUIOUGOU, évêque de Guadeloupe, a tenu à célébrer cet évènement avec la communauté paroissiale de la localité qui était privée de son église depuis plus de 10 ans.

« Jézi Sengnè ou vini asi la tè, sé nwèl amen alléluia ». C’est avec ce chant qu’a débuté la célébration solennelle du Jour de Noël, mercredi 25 décembre 2024, à 9h30, à l’église Saint-André de Morne-à-l’Eau. Certes, la veille au soir, ce lieu de culte emblématique rendu aux fidèles après un peu plus de dix ans de fermeture pour cause de travaux de sécurité, avait déjà accueilli sa première célébration. Mais la présence de l’évêque, Mgr Philippe GUIOUGOU, pour présider la messe du Jour de Noël a donné encore plus d’éclat à cet évènement à l’échelle, à la fois de la paroisse et de notre diocèse.

L’horaire avait été choisi pour permettre à un maximum d’enfants et de jeunes catéchisés ou pas, de prendre part à cette célébration et ils ont massivement répondu présents, avec leurs parents. Une belle assemblée de paroissiens et de paroissiennes de Morne-à-l’Eau tous émus de retrouver ainsi leur église. Mgr Philippe souligna d’ailleurs que certains enfants qui assistaient à cette messe de Noël, entraient certainement dans cette église pour la première fois, vu leur âge.

Une célébration lumineuse de bout en bout

C’est peu dire que la fête était belle. La Joie de Noël habita les cœurs du début à la fin de cette magnifique célébration animée avec grand talent par la chorale au son du ka. L’on gardera en mémoire ce Gloria entonné par les choristes dans une belle communion avec l’assemblée. Instant d’église. Moment de grâce. Manifestation de la présence vivante du Christ parmi nous.

Il y eut aussi, ces deux jeunes appelés dans l’assemblée pour servir à l’autel, car il manquait des servants. Deux garçons qui suivent le catéchisme dans la paroisse et qui n’avaient jamais servi. Ils se sont retrouvés porte-insignes de l’évêque, lors de cette célébration de la messe de Noël. L’un chargé de la Mitre. L’autre de la Crosse de Mgr Philippe. Rien que ça. Le Seigneur à n’en pas douter a appelé ces deux jeunes à venir le servir à son autel.

Accueillir le Prince de la Lumière

Dans son homélie, l’évêque de Guadeloupe s’est d’ailleurs principalement adressé aux enfants et ados qui garnissaient les bancs de cette église Saint-André renaissante. « Les prophètes, et notamment Isaïe, ont annoncé la venue d’un Messie, d’un grand homme qui allait changer le monde. Et nous avons reconnu dans cette annonce, celui qu’Israël attendait et accueilli Jésus ». Evoquant sa prédication de la messe de la nuit de Noël, la veille, à la Cathédrale de Basse-Terre, Mgr Philippe poursuivit ainsi. « Isaïe nous disait hier soir que c’est le Prince de la Paix, le conseiller merveilleux, le Dieu fort, le Dieu Père. Voici ce qu’Isaïe nous disait en parlant de Jésus. Aujourd’hui nous accueillons une autre dimension de Jésus. Dans l’Evangile on nous dit qu’il est le Prince de la Lumière. La lumière qui brille dans notre vie ».

Et l’évêque de Guadeloupe se lança dans cet exercice de style qu’il affectionne particulièrement. Celui qui consiste à faire participer l’assemblée des fidèles à son homélie. Il posa alors cette question surtout aux enfants : « Que se passe-t-il quand on est dans une pièce et qu’on éteint la lumière ? ». Les doigts se levèrent pour apporter les réponses. « On ne voit rien. On peut tomber, on peut se blesser et s’il y a d’autres personnes dans la même pièce, on peut se bousculer, se télescoper ». A la question suivante, qu’est-ce qui se passe quand une petite lumière, si petite soit-elle s’allume dans la pièce et que nous voulons sortir, un autre enfant répondit, qu’on se repère. C’était la réponse attendue. Une véritable catéchèse vivante.

Il y a des gens qui se font passer pour le Christ ou qui nous font penser qu’ils veulent notre bien, alors que c’est le contraire. Finalement, ils veulent nous conduire dans une mauvaise direction. On peut se laisser influencer. D’où l’importance du discernement pour savoir distinguer ce qui est la vraie lumière et ce qui ne l’est pas. Quelque fois, il faut toute une vie pour ça. On peut se tromper, ce n’est pas grave, dès lors que, reconnaissant son erreur, l’on reprend la boussole qu’est le Christ

La vraie Lumière, la seule, c’est le Christ

« L’Evangile nous dit et on doit comprendre que cette lumière c’est le Christ. Le Christ est cette petite lumière que nous accueillons aujourd’hui à travers l’Enfant Jésus, cette petite lumière qui sort de la crèche et qui vient nous éclairer, qui vient nous donner un repère qui évite que nous nous cognions, qui évite que nous tombions, qui évite que nous nous fassions mal » ajouta Mgr Philippe. « Cette image elle va loin, elle va très loin parce que finalement nous devons comprendre que dans nos vies il peut y avoir des ténèbres, des moments où nous n’arrivons pas à nous repérer, à nous situer, à prendre les bonnes décisions, à faire des choix ».

Quelle attitude adopter en pareilles circonstances questionna l’évêque, s’adressant cette fois aux adultes, aux parents. Une fidèle témoigna d’une situation de faiblesse dans laquelle elle s’est retrouvée, et où elle fit l’expérience de s’en remettre totalement au Seigneur. « Dans ces situations, il suffit de demander au Seigneur ce que l’on doit faire et cette lumière se manifeste, elle peut prendre la forme d’une petite voix qui vient vous apporter cette réponse. Cela peut venir parfois de quelqu’un que l’on ne connait pas qui nous apporte cette parole, cette lumière. Et je rajouterais, l’homélie. Dans l’homélie du prêtre, on a chacun une réponse à nos situations personnelles, un message qui nous est donné et aujourd’hui vous venez de m’éclairer ». Ce témoignage inspirant a conduit Mgr Philippe à voir en cette paroissienne, une future catéchiste. Ce qu’il ne manqua pas de suggérer au curé de la paroisse, Père Godefroy, sous les applaudissements des fidèles. Instant d’église, là encore en ce lieu de culte reprenant vie.

Il vient éclairer les ténèbres

« Le Christ est cette lumière qui vient jaillir quelques fois de nulle part. C’est vrai que quelqu’un peut venir et nous donner la parole qu’il fallait au moment où l’on en avait besoin. Le Christ vient éclairer les ténèbres. Quelques fois ces ténèbres peuvent être profondes et graves et vraiment on ne s’en sort pas. Nous devons faire appel à lui. Souvent hélas on pense qu’on peut s’en sortir qu’avec nos propres forces. Eh bien non. A un moment donné, nous déposons les armes parce que nous sommes dans un combat. Nous combattons avec nous-mêmes. Combattons avec le Seigneur pour qu’il nous aide à avancer. Jean Baptiste affirme dans l’Evangile qu’il n’est pas cette lumière, qu’il y a plus important que lui, il y a Jésus Christ » a poursuivi Mgr Philippe.

« La lumière brille dans les ténèbres nous dit l’Evangile et les ténèbres ne l’ont pas arrêté. Les ténèbres n’ont pas le pouvoir d’arrêter la lumière du Christ. Une fois que cette lumière est allumée, les ténèbres les plus profondes, au plus fin fonds de l’univers ne peuvent arrêter cette lumière. Ce message est un sacré message d’espérance. Au plus fort de vos épreuves, le Christ, si vous faites appel à lui, toutes les difficultés que vous rencontrerez ne pourront pas vous écraser. Peut-être que ce sera difficile, on peut prendre du temps à remonter, mais vous ne sombrerez pas. L’Evangile nous prévient : la vraie lumière c’est le Christ, parce qu’il y peut y avoir de fausses lumières, de faux prophètes. Il y a des gens qui se font passer pour le Christ ou qui nous font penser qu’ils veulent notre bien, alors que c’est le contraire. Finalement, ils veulent nous conduire dans une mauvaise direction. On peut se laisser influencer. D’où l’importance du discernement pour savoir distinguer ce qui est la vraie lumière et ce qui ne l’est pas. Quelque fois, il faut toute une vie pour ça. On peut se tromper, ce n’est pas grave, dès lors que, reconnaissant son erreur, l’on reprend la boussole qu’est le Christ » prêcha l’évêque de Guadeloupe.

Seigneur que ta Lumière éclaire nos pas et nos vies

« Aujourd’hui la réouverture de l’église, c’est une lumière pour nous. Il fait beau en plus. C’est une lumière pour nous que d’accueillir aujourd’hui Jésus dans l’église Saint André de Morne-à-l’Eau. Le Christ, nous dit l’Evangile, fait de nous des enfants de Dieu. Le verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous. Et s’il fait de nous des enfants de Dieu, il fait de nous aussi des lumières pour les autres. Une lumière brille en chacun de nous. A vous de trouver quelle lumière brille en vous : votre charisme, vos talents, votre joie, votre sens de l’accueil, de l’écoute, tout ce que vous savez faire de beau et que vous apportez aux autres. Que le Christ éclaire toujours vos vies. Qu’à la moindre difficulté, vous vous rappeliez ce jour de Noël 2024 où nous avons dit que le Christ est votre lumière, qui vous montre la direction. Alors assurément, vous ne vous perdrez jamais et si vous avez pris une mauvaise direction, le Christ vous ramènera dans le bon sens. Seigneur que ta lumière éclaire nos pas. Que ta lumière éclaire nos vies » a conclu Mgr Philippe GUIOUGOU dans son homélie.

L’éloge de la persévérance dans la Foi

Au terme de cette belle messe du Jour de Noël, Père Godefroy, le curé de la paroisse a adressé ses remerciements très appuyés au pasteur de notre diocèse, au maire de la commune, Jean BARDAIL, aux nombreux jeunes présents, à toute la communauté paroissiale de Morne-à-l’Eau, ne cachant pas sa joie de vivre avec les fidèles la réouverture même partielle de cette église du bourg. Son engagement au service de l’Eglise et de cette cause furent salués par la chorale qui au nom des conseils paroissiaux, lui exprima toute la reconnaissance du peuple de Dieu de la localité.

Mgr Philippe GUIOUGOU eut aussi des mots chaleureux à l’attention du curé de la paroisse, appuyant le propos prononcé quelques instants auparavant par le Père Godefroy, heureux de l’engagement des jeunes au sein de la paroisse. « Les jeunes vous êtes le présent, vous n’êtes pas l’avenir. Le Père Godefroy vous a dit qu’on est attaché à vous. J’ai envie d’ajouter, l’Eglise vous aime les enfants et en tant qu’évêque an inmé zot osi. Je vous aime en tant qu’évêque les enfants. Parce que vraiment vous êtes ce qu’il y a de plus chers pour nous, car nous sommes conscients que nous avons besoin de votre énergie, de votre souffle, pour notre diocèse, pour notre département » a dit l’évêque de Guadeloupe à tous ces enfants et adolescents qui assistaient à cette messe solennelle.

Un moment de renaissance et d’espoir pour la communauté

Le mot de la fin fut pour le maire de Morne-à-l’Eau Jean Bardail qui a dit sa joie immense de voir les mornaliennes et mornaliens se retrouver dans cette église, « ce lieu chargé d’histoire et de spiritualité » selon ses propres termes. « L’église Saint André qui enfin rouvre ses portes. Pour le moment c’est une ouverture partielle et provisoire. Nous célébrons non seulement la magie de Noël, mais également un moment de renaissance et d’espoir pour notre communauté. En 2014 il a fallu faire face à la douloureuse décision de fermer cette église, un bâtiment classé, l’un des lieux les plus emblématiques de notre ville et qui fait partie intégrante de notre patrimoine. Depuis notre arrivée à la tête de cette collectivité en 2020, les défis que nous avons rencontré tant techniques qu’administratifs ont parfois semblé insurmontables. Mais il y a eu cette lumière qui nous a permis de tenir et de dire qu’il faut que l’église ouvre. Puisque l’église c’est la vie. Quand il n’y pas d’église, il n’y a pas d’attractivité, il n’y a pas de vie le dimanche dans cette commune et c’est ce que nous avons voulu rétablir » a déclaré le chef d’édilité de Morne-à-l’Eau.

« Il y a un an, nous avions promis de redonner vie à cet espace sacré avant la fin de l’année 2024 et nous avons tenu ce pari grâce aux efforts de l’évêque il faut le dire, mais aussi de son prédécesseur Mgr RIOCREUX que nous avons eu l’occasion de rencontrer ici, sans occulter la persévérance et l’efficacité du Père Godefroy qui souvent nous sollicite, souvent nous rappelle que l’église doit vivre, doit rouvrir ses portes. Cette église n’est pas seulement un bâtiment de pierres et de bois. C’est un lieu de rassemblement, de prières, de partages, de convivialité, de familiarité, d’échanges, un lieu d’accueil pour les jeunes mornaliens. Cette église a vu passer des générations. Elle a entendu des rires, des larmes, des chants et des prières » a conclu Jean BARDAIL.

Une joie partagée par Mgr RIOCREUX, évêque émérite de notre diocèse

Le maire de Morne-à-l’Eau, a été bien inspiré de rappeler l’engagement que fut celui de l’évêque émérite de notre diocèse, pour les travaux et la réouverture de cette église qui avait dû fermer quatre ans après son arrivée.  Mgr Jean-Yves RIOCREUX qui a d’ailleurs tenu à exprimer sa joie au lendemain de cette messe de Noël célébrée à l’église Saint-André. « Je viens m'associer avec joie à cet évènement ! En effet, ayant pu célébrer dans cette église pour la confirmation et la fête de Saint André en 2013, avec la communauté catholique, nous étions tristes de la fermeture. Celle-ci s'est adaptée, mais attendait les travaux. Et voici enfin la joie de la réouverture avec cette fête de Noël. Dans la joie avec toute la Ville, les Mornaliens, les responsables de la cité et de la paroisse. Je rends grâce à Dieu pour ce bel évènement ! Avec mes vœux de bonne et sainte année 2025 aux paroissiens de l'église Saint-André de Morne-à-l’Eau ! »  nous a-t-il écrit dans un message que nous relayons dans cet article.  

Son successeur en tant qu’évêque de Guadeloupe, Mgr Philippe GUIOUGOU, n’a pas manqué de rappeler lors de cette messe solennelle du Jour de Noël, que son ministère s’inscrit dans le prolongement de celui de ses prédécesseurs. « Je bénéfice du travail des autres. Il y a eu récemment la réouverture de l’église de Grand-Case à Saint-Martin, que nous avons consacré. Et maintenant ici, la réouverture partielle de l’église de Morne-à-l’Eau. Je ne peux pas dire que je ne sois pas heureux. Je récolte à la fois ce que les autres ont semé et j’essaye d’y apporter ma pierre ».

Thierry FUNDERE

Dans la même catégorie