Jubilé 2025 : L’Année Sainte solennellement lancée en Guadeloupe


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lundi 30 décembre 2025
Diocèse de Guadeloupe

C’est un temps fort mémorable qu’ont vécu les fidèles de notre diocèse dimanche après-midi 29 décembre 2024, à Basse-Terre. Le lancement de l’Année Sainte 2025 par Mgr Philippe GUIOUGOU, notre évêque, en présence des prêtres, diacres, religieuses et religieux, avec cette magnifique procession entre l’église du Carmel et la Cathédrale où a été célébrée la messe solennelle d’ouverture de ce Jubilé, feront date.

Le Saint-Père François, dans la bulle d’indiction « Spes non confundit », a établi que l’Année jubilaire a débuté le 24 décembre 2024, en la solennité de la Nativi­té du Seigneur, par l’ouverture de la Porte Sainte de la Basilique Saint-Pier­re au Vatican. Le dimanche suivant, 29 décembre 2024, fête de la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph, l’ouverture du Jubilé devait être célébrée dans les Églises particulières, autrement dit dans tous les diocèses du monde. 

C’est ce que les fidèles de Guadeloupe ont donc vécu dans une grande ferveur dimanche après-midi 29 décembre à Basse-Terre. Comme l’a stipulé le Saint Siège, dans le cadre de la célébration eucharistique marquant le lancement de ce Jubilé 2025, le signe particulier de l’ouverture solennelle de l’Année jubilaire est le pèlerinage avec l’entrée processionnelle de l’Église diocésaine, derrière la croix, dans la cathédrale où le pasteur du diocèse exerce son magistère, préside les mystères divins, la liturgie de louange et de supplication, et conduit la communauté ecclé­siale. 

Tout cela a bien évidemment été respecté à la lettre par notre diocèse. A commencer par la collectio, ce rassemblement à l'église du Carmel à 16h, pour les rites d'ouverture, à savoir l'Hymne du jubilé, la salutation, l'invitation à bénir et à louer Dieu, l'exhortation, la prière par Mgr Philippe GUIOUGOU. Puis, la proclamation de l'Evangile de Jésus Christ selon saint Jean ( Jn 14,1-11) par le Diacre Gilles LIMA, « Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi ; je suis le Chemin, la Vérité et la Vie », la lecture de quelques passages de la Bulle d'indiction du jubilé ordinaire par le Père Gérard FOUCAN en sa qualité de Vicaire Général.  Déjà, le peuple de Dieu était présent en masse, comme pour signifier d’emblée son engagement de chrétiens dans cette année jubilaire.

Très belle procession dans les rues de Basse-Terre

Ensuite, il était temps pour l’assemblée, dans une belle unité derrière l’évêque, les prêtres, les autres ministres, de partir en pèlerinage depuis cette église du Carmel vers la Cathédrale Notre-Dame de Guadeloupe. Un grand moment qui rappela la ferveur particulière de la procession Mariale de la Solennité de Notre-Dame du Mont Carmel en juillet dernier. Mais cette fois, c’est derrière la Croix que nous étions toutes et tous en procession pour nous rendre vers l’église cathédrale afin de célébrer le Jour du Seigneur en la fête de la Sainte Famille et ouvrir ainsi l’année jubilaire, ac­cueillie comme un don de Dieu.

C’était le signe du chemin d’espérance du peuple pèlerin derrière la Croix du Christ, comme le montre le logo du Jubilé. « Dans un monde où progrès et régression se mêlent, la Croix du Christ demeure l’ancre du salut : un signe de l’espérance qui ne déçoit pas parce qu’elle est fondée sur l’amour de Dieu, miséricordieux et fidèle. » (Pape François, Audience générale, Place Saint-Pierre, 21 septembre 2022). C’est le chemin de la Sainte Famille de Dieu qui, dans l’Église d’aujourd’hui, avance vers la Jérusalem céleste. Voilà pourquoi il a été demandé que la croix qui ouvrait le pèlerinage soit une croix significative pour l’Église diocésaine, d’un point de vue hi­storique et artistique, ou bien liée à la piété populaire.

 

Ô Croix, notre unique espérance

Instant de grande solennité : l'entrée dans la Cathédrale. Sur le seuil de la porte principale, l'évêque a élevé la croix et, faisant face au peuple, l’a invité à se joindre à l’acclamation : « Salut, Ô Croix, notre unique espérance ». Cette Croix Jubilaire fut ensuite portée en procession devant le Cœur de la Cathédrale où elle restera durant toute l’année afin de permettre à tout un chacun de s’y prosterner. Après avoir franchi la porte, Mgr Philippe, avec son vicaire général, le curé de la Cathédrale, trois diacres et deux Grands Clercs se sont rendus aux fonts baptismaux où l’évêque a présidé le rite de la mémoire du baptême, les autres prêtres et les diacres prenant place sur leurs bancs respectifs. L'assemblée entrée précédemment par délégation des paroisses en doyenné et tous les autres fidèles présents se sont tournés vers les fonts baptismaux, pour la bénédiction de l'eau qui précéda aspersion, de toutes et tous. L’aspersion, la mémoire vivante du baptême, porte d’entrée sur le chemin de l’initiation sacramentelle et dans l’Église.

Ce rituel étant achevé, la célébration pouvait alors se poursuivre normalement, avec la liturgie du dimanche 29 décembre, celle de la messe fête de la Sainte Famille. L’élément central de cette messe solennelle fut bien évidemment l’Homélie de Mgr Philippe GUIOUGOU centrée sur la signification de ce Jubilé et comment nous devons vivre ce temps de grâce auquel nous sommes tous invités. « Le Pape nous a donné la direction à suivre. Il nous a dit, soyons les pèlerins de l’espérance pendant cette année. Parce que l’espérance ne déçoit pas. Je crois que d’une manière ou d’une autre, en paroisses, en communauté, nous allons avec nos différents groupes spirituels, travailler, réfléchir, jeunes et moins jeunes sur ce beau thème qu’est celui de l’espérance » a dit l’évêque en préambule, suggérant fortement que chacun prenne lecture durant les mois à venir de la bulle d’indiction du pape. Un texte très riche qui a de quoi nous nourrir spirituellement tout au long de cette année, selon ses propres termes.

Nous sommes invités à nous tourner vers Dieu, pour recevoir son pardon. Cela inclue souvent ce qu’on appelle une indulgence plénière qui efface les conséquences spirituelles des péchés déjà pardonnés.

Et Mgr Philippe de préciser que le jubilé c’est aussi participer à une démarche collective. D’où l’intérêt d’avoir rassemblé, l’ensemble des paroisses pour ce pèlerinage et cette messe solennelle d’ouverture à Basse-Terre.  « Certes, il y a eu un peu de cohue mais c’est le bon signe aussi d’un pèlerinage où nous nous bousculons un peu, où nous voulons avoir une place, où nous somme pressés de vivre ce temps. C’est une opportunité de se sentir en communion avec des millions de croyants. Des millions de catholiques dans le monde qui entrent en jubilé dans tous les diocèses du monde entier. Cela fait donc des millions, voir même des milliards d’hommes et de femmes qui débutent cette année sainte. Ces célébrations, ces rassemblements catholiques vont nous permettre de vivre un moment d’unité, de fraternité et de prière commune. C’est le sens de se rassembler et d’être ensemble pour cette dimension d’unité, de fraternité et de prière commune ».

Une invitation à plus de charité et de solidarité

L’évêque de Guadeloupe rappela par ailleurs que traditionnellement dans l’Ancien Testament, une année jubilaire impliquait la libération des esclaves, la remise des dettes, la justice sociale, et qu’au sein de l’Eglise catholique, ce temps est souvent accompagné d’un appel à la solidarité. Un appel à la charité, à la construction d’un monde plus juste. « C’est surtout cela un jubilé, un retour à la foi, presque une introspection, non pas pour rester fermé sur nous-mêmes avec le Seigneur, mais pour nous tourner vers les autres. Nous allons ensemble vivre cela et c’est pour cette raison que j’ai commencé à travailler la question d’un vicariat de la solidarité et de la santé sur le diocèse, en réunissant il y a quelques semaines, les acteurs engagés dans ces domaines, afin que nous puissions mieux nous connaître, partager nos expériences et maximiser notre capacité à aider ceux qui ont besoin de nous et mieux entrer en dialogue avec la société civile. Ainsi, nous connaîtrons mieux, nous serons mieux organisés et cela répondra en Eglise à un besoin de notre monde, de solidarité et de soins. Prendre soin des autres, c’est aussi se soucier de ce qu’ils vivent, de ce qui leur arrive, de beau comme de moins beau » a indiqué Mgr Philippe.

Organiser l’accès aux sacrements pour les enfants, ados et adultes porteurs de handicap

Pour illustrer par les actes cette volonté de faire en sorte que notre Eglise catholique en Guadeloupe, de placer cette année jubilaire sous le signe de la solidarité, l’évêque de Guadeloupe a exprimé le souhait que notre diocèse s’organise encore mieux pour notre catéchèse, particulièrement pour les enfants, les adolescents et les adultes porteurs d’un handicap, qui n’ont pas reçu les sacrements.

« Je vois encore le regard d’une maman qui m’a présenté son enfant atteint de la trisomie, lors de la célébration des Saints Innocents. Quand je lui ai dit que si son enfant n’a pas reçu ses sacrements, eh bien que nous allions l’accompagner vers la communion, les yeux de cette dame ont tout de suite été illuminé. Elle était heureuse d’apprendre que nous prendrons en compte la situation de son enfant. Oui pour moi c’est un grand signe d’espérance si notre Eglise de Guadeloupe continue à avancer considérablement sur la question du handicap. C’est même une certitude que nous y arriverons car depuis les visites pastorales où je pose de plus en plus la question, je me rends compte qu’il y a des paroisses qui sont déjà bien organisées sur ce sujet. Je rencontre également des spécialistes de ces questions qui sont prêts à nous aider. Nous aurons les moyens d’accompagner chaque enfant atteint d’un handicap vers les sacrements. C'est cela aussi une année jubilaire ».

Mettre sérieusement à profit cette année sainte pour écouter les 18-40 ans

Autre priorité de notre évêque pour cette année sainte qui s’ouvre : les 18-40 ans, qui sont moins présents dans notre Eglise. Un groupe de jeunes rencontré récemment par Mgr Philippe s’est déjà mis en route et a été chargé de préparer un questionnaire à destination des chrétiens ou pas de notre diocèse, pour permettre à l’Eglise d’être à l’écoute des hommes et des femmes de cette tranche d’âge, les interroger et comprendre surtout pourquoi, ils ne viennent plus ou très rarement dans nos églises. « Le pape nous dit que les jeunes sont la source d’espérance de part leur jeunesse. Mais nous ne pouvons pas ignorer qu’ils traversent pour certains des moments difficiles, de désespoir, de doute, de questionnement. Le pape nous invite à prendre en compte sérieusement cette jeunesse pour qu’elle soit signe d’espérance pour notre humanité. Donc durant cette année jubilaire, je souhaite que nous leur portions une attention particulière, que nous nous en donnions les moyens » a souligné notre évêque.

Frères et sœurs, que l’année que nous allons vivre soit une année de grâces qui s’ouvre à nous. Soyons-en persuadé. Demandons au Seigneur cette grâce de vivre ce beau jubilé 

Cette prédication fut en outre l’occasion pour Mgr Philippe GUIOUGOU rappeler au peuple de Dieu de notre diocèse que le jubilé c’est également un lieu de découverte et d’approfondissement spirituel. « En entrant dans le jubilé, les fidèles répondent à l’invitation de l’Eglise et du pape à approfondir leur relation avec Dieu, et avec les autres. Cela les pousse à vivre une vie plus sainte, tournée vers l’Evangile. Profitons donc de tout ce que l’Eglise nous proposera pour approfondir notre foi ». Regrettant l’absence chez nous pour l’instant de lieu de ressourcement spirituel où l’on peut se rassembler, se retrouver le temps d’un week-end, d’une semaine, Mgr Philippe a été porteur d’une bonne nouvelle. « Nous n’avons pas ce lieu aujourd’hui sur notre diocèse. Mais nous avançons réellement et il y a une opportunité qui s’est présentée à nous. Je vous avais demandé de prier, continuez à le faire afin que nous soyons exaucés et que ce projet se concrétise. Nous avons bon espoir d’y arriver durant cette année 2025. Nous aurons donc encore besoin de vos prières, mais aussi certainement de quelques moyens financiers. Je sollicite donc déjà votre générosité ».

Un chemin de foi, de pardon, d’indulgence et de réconciliation

« Entrer en jubilé avec l’Eglise catholique, c’est s’engager dans un chemin de foi, de réconciliation, d’espérance, en vivant cela comme un lieu de grâce. On insiste beaucoup sur l’indulgence à recevoir pendant cette année jubilaire. Cela nous invite d’abord à vivre des temps de confession, à nous rendre dans des lieux de pèlerinages, notamment à Rome où le pape à ouvert la Porte Sainte, le 24 décembre dernier. Si nous ne pouvons pas aller dans ces grands lieux, le saint Père nous a invité à établir des sanctuaires de la Miséricorde, des sanctuaires du Jubilé. C’est pour cela que huit lieux que vous avez vu sur les bannières ont été choisis au sein de notre diocèse. Vous aurez plus d’explications dans un livret fin janvier 2025, qui nous fera entrer davantage dans cette année jubilaire. Ces sanctuaires, en vous y rendant, en vivant particulièrement en ces lieux la miséricorde, le pardon, la réconciliation, sont des chemins vers l’indulgence ».

Que chaque famille soit un lieu jubilaire

Enfin, l’évêque de Basse-Terre et Pointe-à-Pitre a évoqué avec insistance, l’espérance au cœur de la famille, voyant un beau signe à travers la décision du pape de proposer aux diocèses du monde d’entrer en jubilé le jour même de la fête de la Sainte Famille. « L’espérance au cœur de la vie de famille, lieu de maturation de l’enfant, de l’adolescent et de l’adulte. La famille, lieu où nous pouvons grandir, prendre des responsabilités pour que, au sein de la société nous soyons des hommes et des femmes capables aussi de la faire avancer et de faire avancer notre Eglise. C’est une bonne chose que de considérer la famille déjà comme un lieu d’espérance, comme un lieu jubilaire, où nous pouvons avancer. Que dans chaque famille, dans chaque lieu, nous vivions le jubilé. Que chacune de nos familles soit un lieu jubilaire. Frères et sœurs, que l’année que nous allons vivre soit une année de grâces qui s’ouvre à nous. Soyons-en persuadé. Demandons au Seigneur cette grâce de vivre ce beau jubilé » a conclu Mgr Philippe GUIOUGOU.  

L’on retiendra que cette très belle messe solennelle qui a marqué l’ouverture de l’année jubilaire 2025 au sein de notre diocèse de Guadeloupe a suscité un réel engouement des fidèles. Il convient de saluer la parfaite organisation de ces moments forts – à savoir la procession et la messe - par les paroisses de Basse-Terre autour de leur curé, le Père Antony ETIENNE. Un grand bravo enfin au Chœur diocésain emmené par Jean-Michel LESDEL et à Patrice TREFLE, l’organiste de cette célébration, dont les talents conjugués ont largement contribué à la beauté de la liturgie et à conférer à cet évènement de notre Eglise, la solennité attendue.

Thierry FUNDERE (Photos : Xavier CORIOLAN/Agnès PIOCHE/Dimitri BAJAZET)

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