L’Epiphanie c'est la manifestation de Dieu en la personne de son fils Jésus-Christ. C'est cela précisément que nous fêtons ce jour-là. Cette grande fête de l'Epiphanie qui chez nous d'une façon heureuse se caractérise par la galette des rois. Mais au-delà de la galette il y a évidemment le sens chrétien de cette fête. Nous venons aussi nous incliner, adorer celui qui s'est donné à nous. Aujourd'hui je vous propose de fixer notre regard sur les mages. Ces mages venus d'Orient. Ces mages que nous présentons dans la crèche, qui petit à petit se rapprochent pour se retrouver devant l'enfant Jésus. On nous dit qu'ils viennent d'Orient pour se prosterner devant l'enfant Jésus.
Cet événement nous enseigne finalement des vérités profondes sur notre foi et notre cheminement vers Dieu. Les mages incarnent une quête de Dieu universelle. Les mages, manifestement ce sont des savants, des hommes de sciences et d'observation, mais surtout des chercheurs de vérité. Ils cherchent à comprendre. Leur voyage nous dit l'évangile, guidé par une étoile, symbolise le désir universel de l'homme. Ce désir de trouver Dieu. Parce que l’homme a compris à un moment donné qu'il y a quelque chose au-dessus de lui, quelque chose de bien plus fort, de plus puissant qui explique son existence.
La lumière de Dieu est offerte à tous, même à ceux qui ne le connaissent pas encore et nous savons que cette lumière c'est le Christ.
Le Très-Haut, les mages ne le connaissaient pas encore vraiment, mais ils étaient animés par une soif intérieure qui les poussaient donc à le chercher. Cela nous rappelle que Dieu se révèle à tous les peuples au-delà des frontières et des cultures. L'étoile qui guide ces mages montre que la lumière de Dieu est offerte à tous, même à ceux qui ne le connaissent pas encore et nous savons que cette lumière c'est le Christ. Le voyage de ces mages est une invitation à ouvrir nos cœurs nous aussi à la recherche de Dieu, à suivre les signes qu'il place sur notre route.
Voici la vraie Lumière
Levons-nous la tête de temps en temps afin de sortir du train-train de notre quotidien et de faire attention à ces signes que Dieu nous donne pour venir à sa rencontre ? L'étoile que les mages ont vu dans le ciel est un signe merveilleux. Elle représente la lumière divine qui éclaire nos chemins. Mais cette lumière ne force pas, elle invite. C'est très important : la lumière que suivent les mages est une lumière qui invite, qui ne force pas. Autrement dit, nous sommes libres de suivre ou de ne pas suivre cette lumière. Evidemment Dieu ne demande qu'une chose c'est que nous suivions la lumière pour le trouver. Cette lumière qui invite, ne s'impose pas. Elle guide doucement. Comme dans la nuit, cette lumière vue dans le ciel, l’étoile ; ce n’est pas quelque chose qui va venir nous éblouir, au contraire du soleil qui peut nous aveugler. Cette petite lumière dans la nuit luit et nous invite à la suivre pour trouver le Seigneur.
Pour les mages cette étoile fut un appel à sortir de leur confort, à quitter leur terre pour se lancer dans un périple inconnu. Cela nous enseigne que suivre Dieu implique parfois de quitter nos habitudes, de quitter nos sécurités pour répondre à son appel. La lumière de Dieu se manifeste dans la Parole dans les sacrements, dans les événements de notre vie. Cette lumière est toujours là. Nous pouvons nous en détourner, ne pas regarder dans sa direction, mais la lumière elle est toujours là toujours là pour nous guider, si nous avons un cœur attentif.
Qu'avez-vous quitté ou qu’êtes-vous prêt à quitter pour mieux suivre le Christ ? Permettez-moi d'insister, qu'est-ce que vous essayez de quitter mais que vous n'arrivez peut-être pas encore à lâcher pour mieux suivre l'étoile, cette lumière, le Christ lui-même qui vient luire dans notre vie ? Peut-être une course effrénée vers la puissance. Être le chef, gagner beaucoup d'argent. Peut-être que nous essayons de lâcher cela parce que nous voyons bien que cela nous centre que sur nous-mêmes et finalement, nous centrant sur nous-mêmes, nous oublions de lever la tête pour voir qu’il y a une étoile qui nous guide. Peut-être avoir une position confortable dans ce monde au prix de compromettre même notre personne en faisant toutes sortes de choses ou en entrant dans toutes sortes de circuits qui finalement nous donnent l'impression que nous dominons mais nous ne dominons que nous-mêmes finalement.
Suivre Dieu implique parfois de quitter nos habitudes, de quitter nos sécurités pour répondre à son appel.
Nous sommes faits pour adorer le Seigneur
Aujourd'hui c'est peut-être une chance qui nous est donnée à travers ces mages pour nous rappeler que l'homme est fait pour adorer le Seigneur. Il y a sûrement quelque chose à lâcher pour mieux suivre le Christ et c'est le bon chemin. C'est le bon choix. C'est la bonne voie. Il y a peut-être quelque chose à lâcher et chacun pourrait répondre à sa manière à cette question. Les mages trouvent Jésus. Ils se prosternent et lui offrent de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Ces présents ont une signification profonde.
L'or, symbole de la royauté, affirme que Jésus est le roi des rois. Accueillons-nous cette dimension du Christ comme le roi ? Acceptons-nous qu'il vienne dominer dans notre vie, non pas nous écraser, mais qui s'affirme et qui devient à un moment donné une évidence. Sommes-nous au stade que la domination du Christ sur nous devient ou est une évidence à laquelle nous ne voulons plus, nous ne pouvons plus échapper ? Dans ce cas nous lui ouvrons les portes et nous le laissons dominer dans notre vie.
Nous aussi nous devons nous approcher de Jésus avec un cœur qui l’adore, une vie qui reconnaît sa royauté et un esprit prêt à embrasser le mystère de sa Croix. Il n'y a pas de résurrection sans la Croix.
L’encens, utilisé pour le culte reconnaît la divinité de Jésus, avec cette bonne odeur qui monte vers le ciel. Quelle bonne odeur osons-nous offrir au seigneur ? Quelle bonne odeur osons-nous présenter de notre vie pour qu’il transforme encore plus cela en une odeur incomparable. Une odeur, comme disait un évêque, qui donne aux autres, l’envie de s'approcher de nous car nous avons cette odeur de sainteté qui commence à prendre et à s'imprégner dans nos vies.
La myrrhe utilisée pour embaumer le corps annonce déjà nous dit-on la Passion et la Mort de Jésus pour notre Salut. Cette myrrhe préfigure déjà le Christ qui mourra et qui ressuscitera pour nous sauver. Ces dons nous enseignent comment nous aussi nous devons nous approcher de Jésus avec un cœur qui l’adore, une vie qui reconnaît sa royauté et un esprit prêt à embrasser le mystère de sa Croix. Il n'y a pas de résurrection sans la Croix. Nous ne pouvons pas arriver à Pâques sans passer par le mystère de la Croix. Si nous ne comprenons pas ce mystère passons à côté de l'essentiel de Pâques : celui qui a souffert pour nous, celui qui s'est donné pour chacun d'entre nous, qui comprend nos propres souffrances.
Déposer notre vie à ses pieds
Prendre le temps de s'incliner devant Jésus c’est justement déposer notre vie à ses pieds. Notre vie faites de belles choses pour rendre grâce et de moins bonnes pour demander pardon, et désirer vivre un chemin de réconciliation. Nous pourrions dire que cette fête de l'Epiphanie est une grande fête car elle nous permet de comprendre ce que cela veut dire adorer le seigneur. Rendre grâce pour notre vie, lui présenter nos bonnes et moins bonnes actions, demander pardon et désirer vivre un chemin de réconciliation.
En écoutant la Parole de Dieu de ce dimanche, je me faisais cette image tout à l'heure, peut-être que c'est le signe aussi de l'inclination, se mettre à genoux. Comme notre corps il y a sans doute quelque chose que nous déposons en faisant ce geste avec beaucoup d'humilité, beaucoup de respect et beaucoup de joie. Comment nous nous inclinons devant le Seigneur. Il est important que nos paroisses proposent ces temps d'adoration. Ce qui existe quelquefois avant ou après la messe. Dans d’autres paroisses, il y a l'adoration perpétuelle où des personnes viennent toute la journée pour adorer le Seigneur. Mais nous pouvons le faire aussi en entrant dans une église. Le Tabernacle est là. Le Seigneur est là. Nous pouvons donc entrer dans l’église et adorer le Seigneur, dans le silence. Bien des choses se passent quand nous adorons le Seigneur.
Après avoir rencontré Jésus, les mages repartent par un autre chemin. Ce détail loin d’être anodin, montre que leur rencontre avec le Christ les a transformés. Ils ne pouvaient pas revenir à leur vie d’avant. Pour nous, c’est un appel à laisser notre rencontre avec Jésus changer notre vie.
Cette rencontre avec le Christ qui bouleverse tout !
Frères et sœurs, après avoir rencontré Jésus, les mages repartent par un autre chemin. Ce détail loin d’être anodin, montre que leur rencontre avec le Christ les a transformés. Ils ne pouvaient pas revenir à leur vie d’avant. Pour nous, c’est un appel à laisser notre rencontre avec Jésus changer notre vie. Lorsque nous nous prosternons devant lui, dans la prière ou dans l’Eucharistie, il transforme notre cœur.
Nous ne pouvons pas revenir à nos anciennes habitudes. Nous sommes appelés à marcher sur des chemins nouveaux, guidés par sa lumière, avec un cœur nouveau ; prêts à faire bouger les choses et peut-être même les gens autour de nous. A devenir des signes vivants de la lumière du Christ et à être nous-mêmes Epiphanie, autrement dit cette manifestation de l’amour, de la présence du Christ.
L’Epiphanie se manifeste clairement à travers le Christ, mais cette Epiphanie entraîne aussi des conséquences positives sur nous. Elle se manifeste en nous et par nous. Aujourd'hui nous sommes aussi ces Epiphanies. Le Seigneur se manifeste en nous et à travers nous. Adorons-le ! Inclinons-nous ! Accueillons sa présence qui rayonne en nous.
Amen
Homélie de Mgr Philippe GUIOUGOU – Messe de l’Epiphanie – Dimanche 5 janvier 2025, Eglise de Baie-Mahault
(Titre, intertitres et mise en forme : Thierry FUNDERE - Direction diocésaine de la communication)
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