Frères, sœurs, amis, qui pourra tenir devant le Dieu saint ? Le Dieu d’Israël dont les séraphins ne cessent de proclamer la sainteté : « Saint ! Saint ! Saint, le Seigneur Dieu de l’univers ! Toute la terre est remplie de sa gloire » Is 6,3b
En effet, devant la sainteté de Dieu, ne sommes-nous pas tous de pauvres et d’indignes pécheurs ? Le prophète Isaïe en fait l’expérience dans sa vision : « Malheur à moi ! Je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres impurs, j’habite au milieu d’un peuple aux lèvres impures » Is 6,5b
Autrement dit, sans l’intervention de Dieu, il est impossible de vivre, à plus forte raison d’être ses messagers ! Mais alors, comment connaître et faire connaître le Dieu saint qui veut notre bonheur et souhaite nous voir grandir dans la sainteté qui vient de lui ? C’est la raison pour laquelle le Christ, son Envoyé sur la terre, enseigne les foules, appelle les Douze pour les envoyer en mission. Mission qui est celle de toute l’Eglise aujourd’hui : « De toutes les nations faites des disciples et apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé » Mt 28,16-20.
En fait, cette intervention de Dieu se réalise pleinement en la personne de son Fils qui vient au secours des marins pécheurs qui ont peiné toute la nuit sans rien prendre. Ce qui est intéressant, après une nuit bredouille, le miracle de la foi va se produire : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais sur ta parole, je vais jeter les filets. Et l’ayant fait, ils capturèrent une telle quantité de poissons que leurs filets allaient se déchirer » Lc 5,5b-6. C’est parce que Pierre a fait confiance à Jésus qu’ils prennent une telle quantité de poisson. Finalement sa réaction ressemble à celle d’Isaïe : « Eloigne-toi de moi Seigneur car je suis un homme pécheur » Lc 5,8b
Une lumière pour nous : Impossible de grandir comme messager de L’Amour, dans la sainteté que Dieu seul peut accorder, sans être fidèle à sa parole et sans accueillir les grâces qu’il nous fait dans les différents sacrements, plus spécialement le sacrement du pardon, ou de réconciliation ?
L’apôtre Paul nous indique la voie sûre, c’est l’accueil fidèle de l’Evangile qu’il a lui-même reçu : « Frères, je vous rappelle la Bonne Nouvelle que je vous ai annoncée ; cet Évangile, vous l’avez reçu ; c’est en lui que vous tenez bon, c’est par lui que vous serez sauvés si vous le gardez tel que je vous l’ai annoncé » 1Co15,1-2.
Pour l’Apôtre, nous sommes devenus croyants non pas pour servir le prince de ce monde, mais le Dieu de Jésus-Christ, le Saint Israël, par l’annonce de l’Evangile. N’oublions pas que la force des messagers de l’Evangile et notamment pour nous prêtres : c’est reconnaitre comme Pierre, nos faiblesses et notre indignité ! Pour laisser le Seigneur nous remplir de sa grâce. C’est à cette condition qu’il fera de vous et de moi des pécheurs d’homme, comme il l’a fait pour Pierre.
Mission qui nous dépasse tous ! Pour être fidèles et la vivre vraiment, demandons chaque jour cette grâce dans la prière : « Seigneur, je me tiens au pieds de ta croix pour que tu nous apprennes à renoncer à nous-mêmes, à porter la croix de l’Evangile avec amour, pour mourir à notre péché, afin de faire chaque jour ta sainte volonté ».
AMEN.
Père Dénécy
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