Pas de chrétiens sans croix ! Pas de gloire non plus sans mort et résurrection !

Qui d’entre-nous ne sera pas un jour confronté au mystère de sa propre mort ? Nul ne peut y échapper ! C’est tellement vrai qu’un dicton le rappelle : « Va où tu veux meurt où tu dois ». Tous nous serons confrontés à cette dure réalité, comme ce fut le cas pour les proches de notre frère Firmin qui a fait le grand passage, la semaine dernière.

Pas étonnant que Jésus prépare ses disciples, nous prépare aussi pour ce douloureux évènement, sa mort et sa résurrection qui, d’une certaine manière, annoncent la nôtre. « Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il gravit la montagne pour prier. Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage devint tout autre, et son vêtement devint d’une blancheur éblouissante » Lc 9,28-29. En effet, devant sa mort qui approche, pour que leur foi ne flanche pas, Jésus manifeste sa gloire aux trois disciples : « Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil ; mais restants éveillés, ils virent la gloire de Jésus, et les deux hommes à ses côtés » Lc 9, 32. Cette gloire, cette expérience extraordinaire n’annonce-t-elle pas ce que Dieu a souhaité pour chacun de nous, avant même la création du monde ? « Dieu nous a choisis, dans le Christ, avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints, immaculés devant lui, dans l’amour » Eph 1,4.

C’est donc pour que nous retrouvions l’état premier perdu à cause du péché originel, que le Christ va affronter le mystère de sa passion : sa mort et sa résurrection. L’évangéliste nous dit de quoi ils s’entretenaient dans la vision : « C’étaient Moïse et Elie, apparue dans la gloire. Ils parlaient de son départ qui allait s’accomplir à Jérusalem » Lc 9, 30b-31.

De la même façon qu’il n’y a pas de chapelet sans croix, il n’y a pas non plus de chrétiens sans croix ! Il ne peut y avoir non plus de gloire sans mort et résurrection ! C’est pour cela qu’il nous faut garder au fond de nous cette parole de notre Seigneur à ses disciples : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive » Mt 16,24.

C’est vrai que la croix du Christ fait peur, nous repousse c’est normal ! Cependant soyons vigilants pour ne pas vivre en ennemi de la croix du Christ comme le dénonce l’apôtre en pleurant, car cela voudra dire que nous allons à notre perte : « Beaucoup de gens se conduisent en ennemis de la croix du Christ. Ils vont à leur perte. Leur dieu, c’est leur ventre, ils mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte ; ils ne pensent qu’aux choses de la terre » Ph 3,18b-19.

Seigneur notre Père, nous croyons que ton Fils, en annonçant sa mort et sa résurrection ne fabule pas. D’ailleurs tu l’as confirmé dans sa mission : « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi : écoutez-le ! » Lc 9, 35b. Fais-nous la grâce d’une foi solide comme notre père Abraham pour marcher à la suite de ton Fils, témoigner de lui comme Sauveur. C’est-à-dire, celui qui nous sauve du péché et de la mort. Lui qui « transformera nos pauvres corps à l’image de son corps glorieux, avec la puissance active qui le rend même capable de tout mettre sous son pouvoir » Ph 3,21. Tenons bons dans le Seigneur, bonne montée vers Pâques à tous !

Père DENECY