Messe chrismale 2025 mémorable à Saint-Pierre et Saint-Paul

En cette année jubilaire, au terme d’un Carême vécu avec une profonde intensité par les fidèles de notre diocèse et au lendemain de la grande ferveur constatée dans toutes les paroisses de Guadeloupe à l’occasion du dimanche des Rameaux, la messe chrismale présidée par Mgr Philippe GUIOUGOU, à l’église Saint-Pierre et Saint-Paul, à Pointe-à-Pitre, lundi soir 14 avril 2025, ne pouvait qu’être lumineuse à l’entame de cette semaine sainte. Et elle le fut. Une célébration de toute beauté liturgique et d’une grande dimension pastorale. Tout était enseignement et évangélisation, jusqu’à la bénédiction des huiles qui pour les fidèles a eu encore plus de sens par la force des témoignages.

Le peuple de Dieu venu nombreux l’a d’ailleurs bien compris. Il fallait vivre cette messe chrismale. Ceux qui ne pouvaient pas être là aussi, en s’unissant par la prière à ce temps fort via les réseaux sociaux du diocèse de Guadeloupe en Facebook live, et sur les antennes de Radio Massabielle. C’est avec les chants « Mi jodi nou tout sanblé » et « Peuple de prêtres qu’a débuté cette célébration solennelle, dans une atmosphère particulièrement priante. L’entrée des prêtres, des diacres en procession, avec les servants d’autel et grands clercs, le vicaire général et l’évêque fermant la marche, acheva de conférer à l’entame de cette célébration toute sa solennité.  

Singularité de cette messe oblige, les textes de la liturgie lui étaient spécifiques. Ainsi, la première lecture fut tirée du livre d’Isaïe (61, 1-3a.6a.8b), « Le Seigneur m’a consacré par l’onction, il m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles, et leur donner l’huile de joie. Suivi le Psaume 88 : « Ton amour, Seigneur, sans fin, je le chante ! ». Puis, la 2ème lecture extraite de l’Apocalypse de Saint Jean (1, 5-8), « Il a fait de nous un royaume et des prêtres pour son Dieu et Père ».

Vint enfin, l’acclamation et la proclamation de l’Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (4, 16-2) par le Diacre Paul SARLAT, « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur. Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. Alors il se mit à leur dire : Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. »

Rassemblés autour du Christ, le Grand Prêtre

L’homélie de Mgr Philippe GUIOUGOU eut cette fois encore, valeurs d’enseignement pour tous : prêtres, diacres, peuple de Dieu, laïcs, serviteurs de l’Eglise. « Chers frères prêtres, chers diacres, chers fidèles bien-aimés, aujourd'hui en cette messe chrismale, nous sommes rassemblés autour du Christ, Le Grand Prêtre ! Nous sommes rassemblés pour célébrer notre communion dans l'église et pour renouveler notre OUI au service de Dieu au service de son peuple. C'est un moment de grâce, un temps fort d'unité » a dit Mgr Philippe en préambule.

S’adressant ensuite plus particulièrement aux prêtres et aux diacres, l’évêque poursuivi en ces termes. « Vous allez renouveler vos promesses. Cet engagement librement consenti à servir avec fidélité le Christ et son église. Un ministère au service. Au service du peuple de Dieu et le seigneur nous donne les moyens humains et spirituels pour accomplir notre mission. Le seigneur ne nous appelle pas pour nous écraser mais bien pour nous-mêmes nous relever, pour nous envoyer avec la force de l'esprit, faire de nous ses témoins de l'évangile. Vous êtes chers pères, les mains du Christ qui bénit. Vous êtes les lèvres du Christ qui enseigne. Vous êtes le cœur du Christ qui console ».

Et Mgr Philippe GUIOUGOU d’ajouter toujours à l’attention des prêtres, « c'est par vous que l’huile sainte touche les corps et les âmes, que les sacrements deviennent signes de vie. C'est le sens même d'ailleurs du mot sacrement : rendre visible, rendre palpable, l'action de Dieu dans nos vies. A travers votre présence Dieu continue d'habiter son peuple. Le ministère comme un chemin de service, je voudrais insister là-dessus. Non pas que nous ne le vivions pas comme tel, mais afin de nous rappeler que là est l'essentiel. Celui qui est au service sera toujours reconnu et accueilli comme serviteur missionnaire de Dieu et le peuple ne se trompe jamais. Le ministère ne nous est pas donné pour régner mais pour laver les pieds à la manière du Christ. Il ne s'agit pas seulement de faire pour Dieu mais surtout de vivre avec Dieu et de refléter Dieu dans nos vies, dans notre ministère. Voici cette belle mission, ce beau service que le seigneur nous demande de rendre et que notre oui renouvelé devant le peuple de Dieu vient clairement signifier ».

Il nous a consacré, appelé, et envoyé

S’appuyant les textes de la liturgie de la Parole de cette messe chrismale continua d’évangéliser. « L'esprit du Seigneur est sur moi car le Seigneur m'a consacré, nous l'avons entendu dans la première lecture du livre d’Isaïe. Les lectures nous parlent d’onction, ce geste simple mais puissant traverse toute la liturgie d'aujourd'hui. Le Christ dans la synagogue de Nazareth. Isaïe qui est lu de nouveau dans l'Evangile fait une déclaration bouleversante. Le Christ en reprenant ce passage d’Isaïe nous dit avec force : aujourd'hui s'accomplit le passage de l'écriture que vous venez d'entendre. C'est aujourd'hui, que nous entendons si souvent dans l'évangile, que le Christ reprend comme pour signifier l'urgence, l'immédiateté de la Parole de Dieu, de cette annonce de l'Evangile comme une urgence. Ce n'est pas demain comme je le dis souvent, c'est aujourd'hui, c'est maintenant. Cet aujourd’hui, c'est aussi le nôtre. Le même Esprit du Seigneur repose sur nous. Il nous a consacré, appelé, et envoyé, non pas pour notre propre gloire mais pour le service, pour annoncer la Bonne Nouvelle. Panser les cœurs brisés, proclamer la liberté, consoler ceux qui pleurent. Voici le cœur même de notre ministère ». 

Evoquant l’année jubilaire en cours, Mgr Philippe a invité tout un chacun à la vivre comme une année de grâces. Une année sainte « où la miséricorde de Dieu s'exercera à travers le prêtre par le sacrement du pardon ; mais finalement à travers tous les consacrés se mettant au service de leurs frères dans le besoin. En interrogeant les prêtres, nous vivons sans doute une année particulière et un temps de Carême particulier parce que tous les prêtres me disent qu'ils n'ont jamais autant confessé dans leurs paroisses. Peut-être que ce temps jubilaire est vu et ressenti par le peuple de Dieu comme un temps et un moment important à vivre. Oui, la grâce de la miséricorde du Seigneur s'exerce aussi par les mains, le cœur du prêtre qui écoute qui accueille et qui sanctifie. Le ministère ordonné est donc fondamentalement un service de la miséricorde. Nous le savons bien, si nous devions résumer, définir notre ministère, c'est un service de la miséricorde » a-t-il insisté.

Aider le peuple de Dieu à trouver des chemins d’espérance

« Vous serez appelés prêtres du Seigneur, on vous dira serviteurs de notre Dieu, reprend encore Isaïe. Lorsque Isaïe annonce cette vocation, être prête c'est être serviteur, il faut comprendre que ces deux mots ne peuvent jamais être séparés. En cette année jubilaire avec pour thème l'espérance ne déçoit pas permettez-moi cette formule : vous êtes les gardiens de l'espérance. Mais aussi les compagnons des blessures des uns et des autres. Vous aidez le peuple de Dieu à trouver des chemins d'espérance là où certains seraient tentés de tout lâcher, de tout abandonner. Vous accompagnez les fragilités des uns et des autres afin que ceux-ci trouvent justement un chemin de vie. D'ailleurs nous le savons bien lorsque nous confessons, les fragilités des uns et des autres qui nous sont confiées rejoignent aussi bien souvent nos propres fragilités et nous poussent nous-mêmes à cette édification : le peuple de Dieu nous édifie quand il se présente à nous » a également affirmé Mgr Philippe GUIOUGOU dans son homélie.

« Il a fait de nous un Royaume et des prêtres pour son Dieu et Père, nous rappelle le passage de l'apocalypse dans la 2ème lecture. Saint-Jean dans l'apocalypse élargit encore la perspective. Toute l'Eglise est un peuple sacerdotal. Notre ministère ne nous sépare pas du peuple de Dieu. Au contraire il nous enracine dans le peuple de Dieu. Nous ne sommes jamais prêtres pour nous-mêmes. Nous le sommes pour les autres, pour leur croissance, leur sanctification, leur Salut. Arriveront les jours de Pâques où le peuple de Dieu professera sa foi mais sera de nouveau plongé aussi dans son baptême qui a fait de lui des prêtres, prophètes et rois. Nous avons marché avec le peuple. Nous les avons écoutés, nous les écoutons, nous marchons avec eux en apprenant à les aimer, à faire grandir ce peuple de Dieu. Un ministère vécu sans le peuple devient une fonction vide, si nous devons parler de fonction à l’évocation du ministère. Mais un ministère vécu dans le peuple de Dieu, pour le peuple de Dieu avec le Christ, devient fécond » a aussi prêché notre évêque.

Un appel à la source

A l’attention des prêtres, Mgr Philippe eut aussi ces mots. « Si parfois la fatigue se fait sentir. Si les épreuves s'accumulent. Si l'enthousiasme des débuts semble lointain, alors que cette messe chrismale soit pour vous un appel à la source. Revenez à celui qui vous a appelé par votre prénom. Oui seigneur tu m'as appelé par mon prénom. Laissez-le renouveler en vous l'onction de l'Esprit. Ce n'est pas seulement l'huile que nous consacrons aujourd'hui. Ce sont aussi vos cœurs, nos cœurs, que Dieu vient revivifier. Je vous invite à retrouver si vous l'aviez perdue, ce qui peut arriver, la joie du ministère. Pas une joie superficielle, mais cette joie profonde qui naît d'une vie donnée, d'un pardon offert, d'un malade visité, d'un enfant catéchisé, d'une eucharistie célébrée avec foi. Même dans le secret de nos vies, dans le secret de ceux que nous rencontrons avec qui nous partageons. D'une périphérie existentielle ou géographique rejointe par nous à un moment donné dans notre ministère, ces périphéries dont on parle tant et qui ont tant besoin que nous puissions les rejoindre ».

Se tournant vers les Diacres, serviteurs de la Charité et de la Parole, Mgr Philippe souligna combien leur présence rappelle à chacun que le service est le cœur même de toute autorité de l'Eglise.  « L’Eglise exerce son autorité par le service et rien d'autre. Continuez à être ces ponts entre l'autel et le monde. Entre l'évangile et la vie concrète. Voilà ce qu'est votre mission chers diacres et que vous accomplissez dans vos lieux de travail, dans vos lieux associatifs et comme je vous le dis souvent certainement dans ce premier lieu qui est la vie de famille. Chers prêtres, chers diacres, merci pour votre mission, le don total de vous-même. Merci pour votre engagement au quotidien auprès du peuple de Dieu. Soyez assurés de mes prières mais aussi des prières du peuple de Dieu ici rassemblé » a conclu notre évêque, devant une assemblée de prêtres, de diacres et de fidèles très attentive.

Prêtres et diacres renouvelèrent leurs promesses

Après cette belle homélie, le moment est venu ensuite pour les prêtres de renouveler leurs promesses sacerdotales. Ils répondirent successivement « Oui je le veux » aux questions à ces questions que leur posa Mgr Philippe. « Fils très chers, en cet anniversaire du jour où le Christ fit partager son sacerdoce à ses Apôtres et à chacun d'entre nous, voulez-vous, devant votre évêque et le peuple de Dieu, renouveler les engagements que vous avez pris autrefois ? Voulez-vous vivre toujours plus unis au Seigneur Jésus et chercher à lui ressembler, en renonçant à vous-mêmes, en étant fidèles aux engagements attachés à la charge ministérielle que vous avez reçue avec joie, par amour du Christ et pour le service de son Église, au jour de votre ordination sacerdotale ? Voulez-vous être les fidèles intendants des mystères de Dieu par l'eucharistie et les autres célébrations liturgiques, et assurer fidèlement la charge sainte de l’enseignement, à la suite du Christ, notre Tête et notre Pasteur, avec désintéressement et souci des âmes ? »

A ce moment de la célébration, l’Evêque invita les diacres, à se lever pour renouveler également leurs promesses diaconales en leur rappelant ce que le Christ a dit. « Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir ». Mgr Philippe recueilli le renouvellement de leurs promesses en suscitant leurs réponses à cette question : « Voulez-vous poursuivre votre engagement en manifestant la Charité du Christ à nos frères pauvres et malades, en témoignant de la Bonne Nouvelle du Seigneur Jésus vivant à ceux qui ne le connaissent pas et en prenant votre part du service des tables de la Parole et de l’Eucharistie ? »

En s’adressant à l’assemblée, Mgr Philippe dit ensuite : « Frères, sœurs, je vous invite à prier pour les diacres, que le Seigneur les garde tous, en son amour ». Avant de conclure par cette demande adressée au peuple. « Priez aussi pour moi, votre évêque : que je sois fidèle à la charge apostolique qui m'a été confiée ; malgré ma faiblesse ; que je reflète parmi vous une image vivante et toujours plus parfaite du Christ Prêtre, Bon Pasteur, Maître et Serviteur de tous ».

Une très belle prière universelle qui monta vers le Ciel

Durant la prière universelle qui suivi, les intentions furent portées pour la Sainte Eglise, chargée d’annoncer l’Evangile à toutes les nations. Afin qu’elle continue à être un signe d'unité, de paix, d'espérance et de salut pour tous les peuples. Pour le Pape François, afin qu’il recouvre totalement sa santé. Pour notre évêque Monseigneur Philippe GUIOUGOU, afin qu'il soit fortifié par la grâce de l'Esprit Saint dans son ministère de pasteur et de guide de notre diocèse. Les autres intentions de cette prière universelle ont été portées pour les prêtres, qui renouvellent leurs promesses sacerdotales, pour les Catéchumènes, et les jeunes qui seront baptisés et confirmés cette année. Pour les hommes et les femmes qui se préparent à recevoir les sacrements de l'initiation chrétienne, pour notre diocèse de Guadeloupe, nos paroisses et nos communautés religieuses, afin que tous soient heureux d’être au service de leurs frères et sœurs dans le besoin.

Bien entendu, au cœur de cette messe chrismale, la bénédiction des huiles était très attendue. Pour rappel, l’huile est une substance qui est d’usage dans la vie de l’Eglise. Elle marque la consécration à Dieu. Elle possède de nombreuses vertus naturelles et spirituelles. L’Eglise se sert d’huiles dans l’administration des sacrements.  La liturgie de l’Eglise privilégié trois huiles appelés « les saintes huiles » : l’Huile des Malades, l’Huile des catéchumènes, et le Saint-Chrême, Les deux premières huiles sont bénites, et la troisième le Saint-Chrême est consacrée.

Comme il est d’usage se sont les diacres, avec les dalmatiques au couleurs liturgiques qui correspondent à chacune de ces huiles saintes, qui les amènent du fond de l’église vers le cœur en procession, dans l’ordre suivant : l’huile des malades, des catéchumènes et le Saint-Chrême.

La puissance des témoignages ponctuant la bénédiction des huiles

L’huile des malades (OI : Oleum Infirmorum) qui sert pour le sacrement des malades, est symbole de purification. L’onction communique aux malades réconfort et soutient dans l’épreuve, force pour triompher de la maladie. Petite nouveauté et pas des moindres qui est venue s’ajouter au déroulé de cette messe chrismale, la force du témoignage avant la bénédiction de chaque huile. Pour celle des malades c’est Mme Cathérine CELUZZA qui devant l’assemblée a dit ce que représentait pour elle cette huile sainte. « J’ai reçu le sacrement des malades, pour la première fois en 2018 puis en 2025 suite à une récidive de la maladie. Ce furent des moments forts qui m’ont apporté une grande joie et une grande sérénité. Je me suis sentie plus forte, soulagée, réconfortée et plus confiante avec la grâce de Dieu, pour affronter les difficultés de la vie. Je sais que le Christ est à mes côtés et m’accompagne dans cette épreuve. Avec l’onction des malades, au-delà de ma souffrance, j’ai la joie de vivre, j’ai surmonté ma maladie, le Seigneur agit pour ma guérison morale et physique. Ce sacrement apporte la joie, la libération et l’espérance. Plusieurs personnes témoignent qu’en recevant l’onction des malades, elles se sentent joyeuses, boostées et régénérées pour faire face à ce combat. Merci Seigneur pour ta présence dans ma vie » a-t-elle témoigné.

Pour l’huile des catéchumènes (OS : Oleum Sanctum) qui donne la force de l’Esprit-Saint, dans le combat contre le péché, à ceux qui vont être baptisés, dans la foi et l’espérance, c’est Krystal DAMOND qui témoigna. « Après le baptême de ma petite sœur, j’ai ressenti la nécessité de me faire baptiser. C’est à l’âge de 17 ans que j’avais reçu l’onction d’huile des Catéchumènes, le prêtre en traçant la croix avec l’huile dans mon corps, j’avais senti, quelque chose d’extraordinaire, comme une cloche qui sonnait dans mon corps, ma vie avait complétement changé, moi qui n’allais pas à la messe, je ne manque plus à ce grand rendez-vous avec le Seigneur. En recevant l’onction du baptême, celle-ci m’a permisse d’aborder la vie avec plus de confiance et de positivité, car je mets Dieu au cœur de chacune de mes actions et de mes décisions » a-t-elle affirmé.

Les mots très profonds de Père Marc Kenry JASMIN

Avant la consécration par l’évêque du Saint Chrême (SC : Sanctum Chrismatum), cette huile parfumée avec du baume, qui sent bon et signifiant la plénitude des dons de l’Esprit Saint ; utilisée pour l’administration des sacrements de baptême, confirmation ordre et aussi, pour la consécration d’une église, d’un autel, d’une cloche, c’est le Père Marc Kenry JASMIN, vicaire de la paroisse de Goyave, récemment arrivé dans notre diocèse qui témoigna à son tour. « J’ai reçu le Saint-Chrême, le jour de mon baptême, de ma confirmation et de mon ordination sacerdotale. Depuis mon ordination, par cette onction que j’ai reçue dans la paume de mes mains, je suis devenu un agent de sanctification. Son effet n’est pas forcément visible, mais à chaque fois que je dois bénir, surtout au moment de la consécration, la capacité d’accomplir ce geste grâce à l’onction sainte, fait grandir en moi le sentiment du Christ lui-même qui offre son corps et son sang pour nous sauver. C’est là, l’effet le plus extraordinaire. Il y a quand même des manifestations visibles et diverses qui accompagnent l’effet de cette huile sainte dans mes mains, surtout dans les cas d’imposition des mains » a-t-il dit.

Ces témoignages permirent à l’assemblée de mieux comprendre le sens profond non seulement de la bénédiction et de la consécration de ces huiles, mais aussi ce qu’elles produisent en nous, sous la mouvance de l’Esprit Saint, par l’onction ou par l’imposition des mains. L’évangélisation par le témoignage.

La suite de la célébration fut pour ainsi dire plus classique avec la liturgie eucharistique. Classique mais singulière tout de même lorsque tous les prêtres autour de l’autel et sur les premiers bancs de l’assemblée vu leur nombre, s’unirent à l’évêque pour la consécration du pain et du vin.  

Dans l’action de grâce pour les prêtres jubilaires

Cette magnifique messe chrismale se termina d’abord par le mot du Vicaire Général, Père Gérard FOUCAN, et l’annonce par ses soins des anniversaires d’ordination sacerdotale des prêtres jubilaires.  « Quelle joie de nous retrouver ce soir, au cœur de cette messe chrismale, moment si significatif pour notre Église diocésaine, un temps fort de communion autour de notre Père Evêque et du Christ, Grand Prêtre. Ce soir, c’est une grande fête et une joie, particulièrement pour les prêtres et les diacres qui viennent de renouveler leurs promesses d'ordination sacerdotale et diaconale. Nos cœurs se tournent vers le Seigneur avec une immense action de grâce, pour les prêtres jubilaires. Vos années de ministère sont autant de chapitres d'une histoire d'amour et de fidélité entre vous et le Christ. J'invite les prêtres jubilaires de bien vouloir se lever à l’appel de leur nom » a dit Père Gérard FOUCAN.

Furent ainsi appelés et chaleureusement applaudis, successivement, le Père Fulgence Théodory MOSHI pour ses 5 ans de sacerdoce. Le Père Isadan KOUKA MBEMBA (10 ans de sacerdoce). Le Père Eddy CORIOLAN et le Père Patrix DESEIDE (15 ans de sacerdoce). Le Père Rulx André ALCINEUS, le Père Isidore MBOKOLO, et le Père Julien DOSSOU (20 ans). Les Pères Godefroy SIASIA-NZITA, Sony ETIENNE, Pierre Claver Bumekpo ANANU, Merlin BABAKILA, Paul Paulin MUTORO LIKASO, Lavaud CHRISTOPHE, Yves-Gérald RICHEMOND (25 ans de sacerdoce). Le Père Wilner FILS-AIMÉ (35 ans). Le Père Pierre CHERY (40 ans de sacerdoce) eut droit à une belle ovation. Idem à l’applaudimètre, mais un cran au-dessus tout de même, le Père Edouard SILENE pour ses 45 ans de sacerdoce cette année et le Père Louis Gabriel.  Grande émotion enfin, lorsque le Père Albert BLANCHARD fut invité à se lever à l’appel de son nom pour ses 50 ans de sacerdoce.

En guise de chant d’action de grâce, les fidèles ont pu apprécier les talents de compositeur et d’interprète de Père Anthony ETIENNE, curé des paroisses de Basse-Terre, qui a revisité l’hymne du Jubilé. Avec la chorale du Chœur diocésain emmenée par Jean-Michel LESDEL, Patrice TREFLE et Ludovic DYVRANDE, il entonna sa composition « Témoins d’espérance ». Après un peu plus de deux heures de célébration vécues avec intensité, il était largement temps pour Mgr Philippe GUIOUGOU, évêque de Guadeloupe, de donner à toutes et à tous, sa bénédiction solennelle.

De l’avis de nombreux fidèles entendus sur le parvis de l’église Saint-Pierre et Saint-Paul, cette messe chrismale 2025 qui était également retransmise sur les réseaux du diocèse en Facebook live et sur les antennes de Radio Massabielle, restera dans les mémoires.

Thierry FUNDERE (avec Père Roland KINKOUNI délégué épiscopal en charge du service diocésain de la pastorale liturgique et sacramentelle) - Photos : Dimitri BAJAZET/Luiguy FOUMANN.