Mgr Philippe GUIOUGOU à Saint-François : « La force de la Croix, c’est de nous libérer »


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samedi 19 avril 2025
Diocèse de Guadeloupe

Cette année 2025, c’est à Saint-François que l’évêque de Guadeloupe avait pris ses quartiers le vendredi saint. Mgr Philippe y a d’abord présidé le traditionnel et très éprouvant Chemin de Croix de la Baie Olive, avant de célébrer, l’après-midi, l’Office de la Passion, à l’église du bourg.

Après les Abymes l’an dernier, c’est donc à Saint-François que le Pasteur de l’Eglise catholique en Guadeloupe a élu domicile le vendredi saint 18 avril 2025. L’évêque de Guadeloupe semble ainsi avoir établi, de vivre à la fois le Chemin de Croix et l’Office de la Passion du Christ, dans la même paroisse, aux côtés des fidèles et de leur curé. Le peuple de Dieu venu nombreux, non seulement de Saint-François même, mais aussi d’ailleurs, est très sensible à cette démarche pastorale alliant le souci de la proximité et de l’évangélisation dans toute sa dimension.

Tôt le matin, dès 6h30, après avoir été accueilli par le curé de la paroisse, Père Vincent de Paul et le Diacre Paul SARLAT, Mgr Philippe GUIOUGOU a donc pris sa crosse pour le Chemin de Croix de la Baie Olive, avec le peuple. Le départ était devant l’église du bourg en direction de ce lieu bien connu. Sous un chaud soleil dont les effets furent avec la grâce de Dieu adoucis par deux petites averses particulièrement bienvenues au beau milieu de ce pèlerinage, puis peu plus tard à la dernière station, près de la chapelle. L’on ne pouvait qu’y voir une bénédiction.

Le Chemin de Croix doit rejoindre nos réalités

Au fil des 14 stations d’abord dans le bourg, puis dans les quartiers, avant l’intérieur des terres, la campagne et enfin le littoral, de plus en plus de fidèles rejoignaient la procession derrière la croix et à la suite de l’évêque. Mgr Philippe a dit sa joie de voir cette foule, cette ferveur. Très sensible aussi notre Pasteur, à la profondeur des textes qui ont été choisis pour méditer ce Chemin de Croix. « Il y avait vraiment de la réflexion dans tous les textes proposés. Ils étaient très actualisés par rapport à la jeunesse, très ancrés aussi dans ce que l’on peut traverser au sein de notre pays. C’est également ça un Chemin de Croix qui s’adapte et qui s’incarne dans nos réalités ». L’évêque de Guadeloupe a aussi noté avec satisfaction que le peuple de Dieu a certes largement répondu présent, mais au surplus les différentes responsabilités au sein de la paroisse qui ont toutes pris part à ce Chemin de Croix, sans oublier les jeunes et les enfants.

Réinvestir ce lieu de la Baie Olive

Après un peu plus de 3h30 de marche méditative, ce beau Chemin de Croix de la Baie Olive arrivait à cette 14ème station, face à la mer, avec le peuple de Dieu rassemblée autour de son Pasteur, tous heureux d’avoir ainsi communier en communauté aux souffrances du Christ et rendant grâce pour cela. « J’ai vu beaucoup de visages, beaucoup de sourires, au pied de la Croix de cette 14ème station. Cela montre que justement notre temps de Carême passe aussi par des moments parfois difficiles, un peu plus rudes. Mais nous faisons ce chemin avec le Seigneur. C’est le cœur de notre foi. Être partis de l’église pour arriver en ce lieu important, ce lieu de pèlerinage aussi, ce lieu dont nous avons besoin de nous investir. C’est important que nous chrétiens catholiques nous y soyons. Très heureux aussi de nous y avoir vu si nombreux » a dit Mgr Philippe au pied de cette 14ème station devant les fidèles.

La Croix, chemin de conversion, de guérison, de libération

Après un repos bien mérité, mais de courte durée, il était déjà temps de préparer l’Office de la Passion célébré à 15h à l’église Saint-François d’Assise du bourg. Là aussi, le peuple de Dieu de la localité et d’ailleurs a massivement répondu présent pour vénérer la Croix. Dans son homélie après l’Evangile du récit de la Passion, Mgr Philippe a posé cette question : Que faut-il comprendre de la Croix ? « Nous ne pouvons pas franchir l’étape de la Croix pour arriver directement au tombeau, à la résurrection. Il manquerait quelque chose dans notre vie chrétienne. Il ne pourrait pas y avoir jeudi saint, samedi Gloria et dimanche de Pâques, en supprimant le vendredi saint. Vous voyez bien que le vendredi saint est au milieu, comme ce support indispensable, ce socle qui dit que l’Agneau Immolé, le Christ, celui qui va rejoindre le Père, est venu planter sa vie dans notre humanité. Que cette humanité que le Christ rejoint par la Croix puisse toucher notre humanité. Cela veut dire un chemin de conversion, un chemin pourquoi pas, même de guérison, voire un chemin de libération. Car la force de la Croix, c’est de nous libérer. Alors s’il y a quelque chose en nous à libérer. S’il y a un mal à libérer. Laissons la Croix venir nous transpercer. Laissons la Croix venir, comme dit la Parole de Dieu, comme cette épée à deux tranchants, laissons la Croix venir créer en nous cette fêlure, cette fissure qui va être le lieu de la vérité. Nous oserons alors dire au Seigneur : Seigneur, je me livre à toi » a prêché l’évêque de Guadeloupe.

Thierry FUNDERE (Photos : Giliane MARTIAL, Marvyn BASTARAUD et Gladys FUNDERE)

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