C’est un très beau moment de communion en mémoire du pape François qui a été vécu vendredi soir 25 avril, à 18h30, à la Cathédrale Notre-Dame de Guadeloupe, à Basse-Terre. Le peuple de Dieu a répondu très largement présent à l’invitation de Mgr Philippe GUIOUGOU, notre évêque, à participer à la messe de suffrage en hommage au saint Père décédé dont les funérailles se déroulaient quelques heures plus tard, dans la nuit de vendredi à samedi, sur le parvis de la Basilique Saint-Pierre, à Rome.
De l’avis de tous, l’on a assisté à une célébration émouvante et priante, où la tristesse induite par la disparition de celui qui présida aux destinées de notre Eglise 12 années durant, a vite fait place à l’action de grâce, voire à de la joie pour le sacerdoce, le ministère du pape François et l’héritage spirituel qu’il nous laisse. « En cette octave de pascale, notre Eglise vit des jours particuliers où nous prions pour rendre grâce pour la vie de notre pape François et de son ministère fécond, assurés que le Seigneur l’accueille les bras grands ouverts. Remplis d’Espérance, confions aussi sa succession au Souffle de l’Esprit » a dit Mgr Philippe au début de cette célébration.
A l’entame de cette messe solennelle, nous avons écouté tour à tour trois témoignages sur le pontificat de François. Celui du Père Paulin MUTORO, curé de la paroisse de Sainte-Bernadette dans les Grands-Fonds. « L’année de la Miséricorde 2015 a changé ma manière d’être prêtre. François m’a appris à être un confesseur de cœur, à aider chacun sans le juger. Qui suis-je pour juger ? Avec la tendresse du Père, Il m’a aussi montré à travers Amoris Laetitia, la difficulté de la fidélité dans le mariage et la difficulté du prêtre à accompagner les mariés. Le pape François nous invite à devenir beaucoup plus proches, beaucoup plus miséricordieux, beaucoup plus ancrés dans la réalité guadeloupéenne » a-t-il confié devant l’assemblée présente.
De très beaux témoignages
C’est Sœur Véronique qui porta le 2ème témoignage. « Voir le pape François me rappelait chaque fois que tout d’abord c’était un religieux, avec des exigences auxquelles il s’est engagé. Sa posture, son attention à l’autre disait quelque chose de particulier de sa personne et de ce qu’est la vie religieuse, de ce qu’est un chrétien, de ce que devrait être au fond chacun de nous. J’étais une fidèle de ses audiences du mercredi, pleines d’enseignements, riches et concrètes. Souvent, il nous conduisait au cœur de la foi. J’ai été particulièrement sensible à ses audiences sur le thème des personnes âgées. Il m’a touché au plus profond de moi-même, et m’a interpellé parce que dans mon entourage, dans nos communautés, je suis directement concernée. Aujourd’hui, je vois mes sœurs que j’ai connu actives, pleines d’enthousiasme, prendre de l’âge, et peu à peu se retirer de la mission. Mais qui cependant continuent à nous accompagner, par leurs prières. Je me souviens aussi de cette année de la vie consacrée, avec tout le cheminement qui nous a été proposé. Nous avons été appelés à nous enraciner dans celui que nous avons choisi de suivre : le Christ » a-t-elle témoigné.
Et que dire des mots d’Audrey, cette ancienne Jmjiste dont les talents de choristes contribuent à élever les âmes lors des célébrations animées par le chœur diocésain ou dans sa paroisse. « Lorsque je repense aux journées mondiales de la jeunesse en 2023, il y a une image qui me revient sans cesse en mémoire. Celle du pape immaculé de blanc, si proche de nous. Ce jour-là nous étions trois Jmjistes et nous avions eu la grâce immense de le voir par hasard, à seulement quelques mètres de nous. Instantanément, nous sommes mises à pleurer de joie sans comprendre ce qui s’était produit. A chaque apparition c’était comme si le temps s’arrêtait. Ce n’était pas seulement voir une personne, mais ressentir une présence, une douceur, une force qui émanait de lui » a-t-elle affirmé avec profondeur.
De quoi rappeler à Mgr Philippe cette invitation percutante qu’avait adressé le pape François aux jeunes des JMJ. « Sortez de vos canapés. Mettez le bazar dans l’Eglise et dans le monde pour faire bouger les lignes. Faites-vous entendre chers jeunes. Manifestez-vous » leur avait lancé le saint Père décédé s’est souvenu notre évêque.
Non à l’homme coupé du Créateur
Après la proclamation de l’Evangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 21,1-14) par le Diacre José OBERTAN « Jésus s’approche ; il prend le pain et le leur donne ; et de même pour le poisson », l’évêque de Guadeloupe a eu ces mots dans son homélie. « La résurrection du Christ surgit dans nos vies. Une bénédiction qui vient avec toute la force de l’Evangile que nous entendons ces jours-ci et ce depuis le matin de Pâques qui se prolonge. La paix soit avec vous. Voici ce qu’apporte le Christ ressuscité. Il apporte la paix. Ce furent d’ailleurs les derniers mots du pape dans son message de Pâques. Ce fameux lundi de Pâques. Dans un monde divisé, une humanité coupée de Dieu, l’homme tourne parfois le dos à son créateur. Cela donne lieu à la tentation de la guerre, à la tentation du plus fort, à l’écrasement de l’autre. Ce n’est pas de ce monde-là que nous voulons. Et le pape, comme peut-être un testament qu’il nous laisse, a insisté, dans ce dernier message, en citant les différents lieux de guerre et terrains de conflits dans le monde. Non à l’homme divisé. Non à l’homme coupé du Créateur. Oui à l’homme uni à Dieu, uni à son frère ».
« Le Christ a vaincu la mort. Les paroles de vie du pape François continueront à résonner dans nos vies. C’est peut-être la plus belle liturgie après l’Eucharistie : la fête du passage de la mort à la vie. Des ténèbres à la lumière. Puissions-nous, nous aussi vivre en ressuscités pour que notre mort soit bien un passage vers le Père. C’est ce que le monde vivra, verra. Certains comprendront, certains ne comprendront pas. Mais c’est bien ce dont il s’agit dans cette liturgie. Le passage de la mort à la vie. Le pape est mort, mais il a été pour le monde, un témoin du Christ. Paix à son âme » a conclu Mgr Philippe GUIOUGOU dans sa prédication en hommage au pape François.
A la fin de cette célébration solennelle, Mgr Philippe GUIOUGOU remercia toute l’assemblée pour sa présence, sans oublier ceux et celles qui ont suivi la messe sur Radio Massabielle et en Facebook live sur les réseaux du diocèse. L’évêque de Guadeloupe adressa également ses remerciements appuyés aux élus et autorités civiles qui ont fait le déplacement, au rang desquels le préfet Xavier LEFORT, le président de région Ary CHALUS, le maire de Basse-Terre André ATALLAH, le député Elie CALIFER, le sénateur Victorin LUREL, le maire de Baillif Marie-Yveline PONCHATEAU et l’ancienne ministre Marie-Luce Penchard aujourd’hui vice-présidente de la région. Enfin, Mgr Philippe ne manqua pas de saluer l’Imam de Guadeloupe, Muhammad BASHARAT, missionnaire et aumônier régional de la communauté musulmane qui a pris part également à cette célébration.
Notez pour conclure que cette messe de suffrage en mémoire du pape François fut animée avec talents par le chœur des hommes sous la coordination de Joël GUSTAVE DIT DUFLO.
Le service diocésain de la communication
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